Aloud I pray, for calamities [ANDREW]

Est-ce que ça passerait bien si je m'endormais là maintenant, la tête sur le bureau à la vue de tous les étudiants de première année qui suivaient actuellement le court de mon mentor ? J'en doute. Je n'avais pas dormi de la nuit et pourtant, je me devais de lutter contrer le sommeil qui me gagnait encore plus à chaque seconde. Il était devenu impossible de dormir dans mon appartement actuel et c'était d'ailleurs la raison pour laquelle je cherchais à voir ailleurs depuis quelques mois déjà.L'irrespect dont mes voisins faisaient preuve en m'offrant à tout va les bruits de leurs soirées ou de leurs ébats d'un soir était devenu insupportable et si je voulais terminé en beauté ma dernière année, je devais pouvoir travaillé à tête reposé et avoir pour cela, une bonne nuit de sommeil. Sans avoir à subir les bruits intempestifs de mes admirables et respectueux voisins.

C'est le sonnerie qui me réveille pour de bon, le professeur Fredriksen me regarde en souriant, il sait que j'ai de plus en plus de mal et ça l'amuse toujours autant de me voir lutter contre le sommeil. Ce qui est assez drôle finalement, c'est que malgré sa cinquantaine d'année passé, mon mentor est quelqu'un de très jeune mentalement, toujours le mot pour rire, toujours en train de blaguer et de taquiner. Je me suis une fois endormi pendant l'un des cours en début de semaine et il a fait dessiner chacun des cent trente élèves présents ce jour là dans l’amphithéâtre, sur mes bras et mes jambes nus. Je le hais et je l'admire. C'est paradoxale et j'adore ça. Je me reboost en quelques instants, la salle s'est vidé rapidement et je commence à ranger mes affaires, quand la voie de mon professeur se fait entendre, plus enjouée non loin de la porte. Il semble qu'une de ses connaissances lui ai rendu visite et c'est lorsqu'il apparaît dans l'encadrement de la porte accompagné d'un visage que je connais plutôt bien que je comprend son comportement.

A ses côtés, un homme que j'ai eu l'occasion de rencontré lors de ma première année d'étude du comportement. Andrew O'Connel était un sujet d'étude si je puis dire, du professeur et nous lui avions fait passer des tests afin d'assurer aux autorités qu'ils pouvaient rejoindre la garde royal sans problème. Je n'avais pas pu assister à la fin des examens, pour des raisons personnelles, mais je m'étais bien entendu avec Andrew dès que j'avais été en contact avec lui. J'étais donc fort surpris mais assez content de pouvoir le recroiser presque six ans après notre rencontre.

Rangeant mes dernières affaires dans mon sac, je me dirige donc vers lui le sourire aux lèvres. « Monsieur O'Connel, je suis ravi de vous revoir! » le saluais-je, mon esprit et mes bonnes manières d'étudiants prenant le dessus. J'avais toujours eu du mal à tutoyer les gens, ce même si mon mentor lui même me sermonnait chaque fois que j'osais lui dire vous. Dans cette situation, c'était peut-être aussi dû fait qu'Andrew était plus âgé que moi, bien qu'il ne soi pas bien vieux, il avait tout de même quelques années de plus que moi et puis, il était entré dans la garde royale, ça forçait le respect. Du moins, le miens, je le lui accordais totalement.

Les cernes qui décoraient mes yeux en disaient long sur les paisibles nuits que je pouvais passer ces derniers temps, pourtant, l'entrée dans la pièce d'Andrew que je n'avais pas vu depuis longtemps m'avait totalement réveillé. Si j'avais eu à analyser Andrew, je n'avais pas eu l'occasion d'assister à al totalité des séances et pouvoir le revoir après autant d'année était étonnant. Je venais d'entamer ma dernière année d'étude et je n'avais pas eu l'occasion de revoir beaucoup de personnes qui avaient été des exemples comportementales présentés par mon professeur et mentor. Je m'étais assez bien entendu avec Andrew et c'était assez surprenant de le revoir après presque six ans.

« J'entame ma dernière année d'étude et j'assiste monsieur Frediksen. »

Je laisse échapper un petit rire nerveux quand il me demande de le tutoyer, encore une fois, je n'arrive pas à m'y faire. J'ai toujours été comme ça, à l'orphelinat, on nous faisait vouvoyer les inconnus jusqu'à avoir l'autorisation de ne plus le faire et c'était bien choses rare. Si ça avait changer un peu quand j'étais arriver chez les Van Diemen, je n'avais pas pour autant perdu cette habitude. C'est donc assez étrange pour moi d'avoir à tutoyer des personnes qui ne font pas partis de ma famille, pour autant que je ne vienne pas d'une famille de la haute, on pourrait presque croire que j'ai été élevé dans cet univers. C'est un rire bien plus franc et moins nerveux qui sort de ma bouche quand il lance une pique à mon mentor qui fronce des sourcils avant de sourire amusé. Je ne savais pas pour quelle raison Andrew été ici exactement, mais ça semblait être un cas qui intéressait Fredriksen. Devant attendre une heure, l'homme qui me fait face demande s'il n'y a pas une cafétéria dans le coin, pour attendre.

« La cafétéria du bâtiment est à quelque pas, je peux vous... t'accompagner si tu veux ? » je l’interroge du regard et me tourne également vers mon professeur qui sourit de nouveau, approuvant ma proposition d'un hochement de tête. Il ne pouvait qu'approuver que je propose à une personne réelle et humaine de parler un instant, lui qui n'arrête pas de me reprocher de ne pas assez sociabiliser.

Je me souviens assez bien de la période où j'avais rencontrer Andrew, particulièrement de la raison pour laquelle j'avais dû partir avant même de terminer son examens de comportement, ce qui m'avait mis en retard pour la validation de ma première année. Si le professeur Fredriksen n'avait pas pris en compte mes bons résultats tout au long de l'année et n'avait pas été mis au courant de ce qui était arrivé, j'aurais certainement dû recommencer mon année et je ne serais pas sur le point d'enfin obtenir mon diplôme. A cette periode, tout était devenus bien plus sombre, même si j'avais presque réussi à surmonter l'incendie de l'orphelinat, j'avais dû faire face à la mort de trois des gamins dont je m'occupais avant qu'ils ne soient placer dans une famille et que je n'ai plus droit à un contact. Ils avaient été battus à mort et je m'étais longtemps senti fautif pour tout ce qui était arrivé alors même que je n'étais qu'un bénévole parmi tant d'autre pour animer leurs journées à l'orphelinat. Mickey, Carter et Susanne était frères et soeurs et je m'entendaient particulièrement bien avec eux. Comme un coup du sort, pour me mettre en garde que je n'avais pas encore le droit d'être heureux et épanouis, on mes les avait retirer, arraché. Je n'avais pas eu le courage de suivre les deux dernières semaines de cours.

Croiser de nouveau Andrew était pourtant une bonne chose, loin de me faire penser à ces mauvais souvenirs qui pourraient m'assaillir, je ne pouvais que me rappeler de la gentillesse dont il avait fait preuve et sa façon de toujours essayer de rire pour ne pas stresser. C'était le genre de personne qu'il était agréable de rencontrer et avec lesquelles travailler était un véritable plaisir. Loin de ces acerbes personnes, morose et insipide qui ne sourient jamais. Je suis donc ravi de pouvoir passer un peu de temps avec lui.

« Non, ça ne m'ennuie pas du tout, c'est sur mon chemin de toute façon. » dis-je souriant, attrapant mes dernières affaires, saluant mon professeur que je retrouverais de toute façon trois heures plus tard pour un dernier cours dans la journée et me lançant dans les couloirs de la faculté. L'homme qui m'accompagne finit par me proposer de me joindre à lui et je met seulement quelques petites secondes à répondre, hésitant puis acceptant.

« Euh je ne sais pas, oui pourquoi pas, je n'ai rien de prévu de toute façon. »

C'était là une très bonne occasion de rattraper le temps perdu, après tout, même si nous n'étions pas les meilleurs amis du monde, il était une personne que j'avais apprécié assez rapidement et Dieu seul sait à quel point les personnes que j'apprécie rapidement se font rares.

Je détestais l'université et en même temps j'adorais y être. C'était un véritable paradoxe pour moi, il était devenu compliqué de venir ici sans que la présence des gens, bien trop nombreux ne me rende nerveux. J'étais devenus avec le temps, un véritable asociale qui évitait au plus haut point le contact avec les autres. Comportement que mes proches avaient fini par remarquer, faisant se poser de nombreuses questions à mes parents. Il était évident et je le savais moi même, que je me renfermais avec le temps et que si je ne voulais pas devenir un reclus de la société, je devais agir. C'était donc en grande partie pour cette raison que j'avais accepté l'offre d'Andrew, ainsi que par curiosité de savoir où il en était dans sa vie. Il était de ces personnes avec qui la confiance s'instaure en un regard, je ne le connaissais pas tant que ça et malgré le fait que j'ai eu à analyser son comportement, je n'en savais pas assez pour me poser sur la question de confiance et pourtant. Pourtant, j'étais intimement convaincu qu'il était de ces personnes à qui tout pouvait être confié et qui jamais ne trahirais quiconque. Avais-je raison ou tord, je n'en savais fichtrement rien, mais j'en restait tout de même persuadé six ans après notre première rencontre.
« Je vais simplement profiter des quelques petits privilège que m'offre mon statut de stagiaire, j'ai droit à trois consommations gratuites dans le mois et je ne les utilises jamais, ce sera l'occasion. » lançais-je en souriant, bien trop gêné d'avouer que je ne voulais pas être invité d'une quelconque façon.

J'opte pour un simple soda, histoire de me redonner de l'énergie pour la fin de ma journée et aussi et surtout parce que je suis incapable de boire un café sans faire la grimace et que le thé me fait passer plus de temps à uriner qu'à suivre mes cours. Une fois installés à une table, je m'amuse légèrement de la façon dont mon partenaire de l'instant à laissé ses réflexes prendre le dessus. L'habitude certainement de travailler pour la garde royale, mais ses regards furtifs, bien que trop discrets pour qu'une personne peu habitué les remarques, me montre qu'il garde des gestes de son quotidien, même en ne travaillant pas.

« C'est le job de me rêves, aller lui chercher son thé sans sucre et ses scones pour chaque pause. C'est tout ce dont je rêve depuis gamin. » riais-je alors même que nous savions l'un comme l'autre que je ne pouvais rêver d'un meilleur mentor que mon professeur. Il était un peu comme un second père pour moi, quand je n'étais pas chez mes parents, je passais la plupart de mon temps ici à étudier avec lui des cas divers.

« Et toi... tu as finalement bien évolué a ce que j'ai cru comprendre ? Ton travail te plait ? »

La question avait été posé en tout calme et avec une réelle curiosité.

Pouvoir parler un peu d'autre chose que de mon traumatisme et mes cours me faisait du bien. Mes parents et mes frères ne passaient que leur temps à me rabacher que je pensais trop à l'incendie, que c'était du passé et que je devrais consulter et ça finissais toujours en embrouille familiale. Bien que ça ne durait jamais. Mon entourage me parlait plus de mes cours que d'autres choses autrement et je n'avais pas réellement d'amis qui pourraient m'aider à penser à autre chose. Boire un petit quelque chose et prendre une pose avec Andrew O'Connel était donc une sorte de break de mes habitudes et une libération minime de toutes les charges qui pesaient sur mes épaules.
J'apprend rapidement qu'il est assez fier de son travail et je le comprend, s'il n'a pas pu entrer chez les marines, protéger un membre de la famille royal revient presque autant à protéger on pays puisque enfin, de mon point de vue, s'en prendre à la famille royale reviendrait à déclarer la guerre à l'Angleterre. JE garde le silence, écoutant avec attention tout ce qu'il me dit. On pourrait facilement croire que je suis fasciné, pourtant, je ne fais qu'analyser encore et toujours, comme si je ne savais faire que ça. Et je peux presque dire que quand il prononce le nom du prince dont il est le garde personnel, un petit plissement se forme dans le coin externe de ses yeux, m'affirmant qu'il tient beaucoup à son protégé. Ce qui au fond n'est pas étonnant, il doit forcément y avoir des liens qui se créer quand on passe ses journées avec les même personnes. Toujours. Tout le temps. Andrew doit forcément avoir une certaine considération pour le prince. Je ne suis cependant pas capable d'en déterminer la nature, comme s'il avait prit l'habitude de cacher certains de ses ressenti. Ce qui finalement n'est pas plus mal au vu de son boulot.

« Ton boulot à l'air de tenir vraiment à coeur, je suis content pour toi. Si tu as réussi. Une grande partie des autres candidats de l'étude qui étaient avec toi n'ont pas été bien loin. Je suis vraiment ravi pour toi » dis-je sincèrement. Si j'avais l'habitude de feindre mon enthousiasme pour de nombreux sujet, là ce n'était pas le cas. Peut-être était-ce parce qu'en l'observant à l'époque j'avais créer une sorte d'affection pour l'homme en face de moi ? Je ne saurais le dire.

Il en vient à me parler de son nouveau train de vie et de son appartement qui prend la poussière depuis qu'il vit presque tous les jours au palais royal. Au moins au palais, il ne doit pas avoir de problème avec ses voisins. Je me surprend à soupirer doucement et relève la tête en souriant bêtement. Andrew finit par me demander si les étudiants ne cherchent pas d'appartement ici et je saute sur l'occasion pour exposer ma situation, tout en délicatesse d'ailleurs.
« Eh bien pour tout te dire le seul que je connaisse est devant toi. » riais-je doucement avant de reprendre. « Je commence à avoir des cernes plus grande que mon propre visage à cause de mes voisins, ça fait quelques temps que je cherche à partir mais avec le peu de salaire que j'ai et ma situation d'étudiant je n'ai rien trouvé d'assez proche de chez mes parents... » expliquais-je rapidement.