Une virée shopping entres copines (Annabella)

Ma meilleure amie Lucy avait quitté Londres il y a déjà plus de six mois. Et sa présence me manquait toujours autant. Si au départ, on s’écrivait, les nouvelles avaient fini par s’espacé et ma dernière lettre était revenue. J’avais eu du mal à admettre que notre amitié était terminée, que je ne la reverrais sûrement plus et à en faire le deuil. J’aurais tellement aimé lui dire qu’elle se trompait du tout au tout par rapport à Steven. Malheureusement, elle était partie bien avant que je n’aie sa réponse positive des suites de notre entretien et il y a des choses qui ne se disent par courrier. Dans le même temps, j’avais aussi perdu ma confidente, Laurel avait disparu sans laisser de trace et me laissait sans nouvelles. A croire que de devenir amie ; bien que j’espérasse plus ; avec le frère ainé de celui qui m’avait volé mon innocence ; m’avait fait perdre mes deux plus proches amies. C’était triste et par moment, quand j’étais dans mon lit et que je peinais à m’endormir, je me laissais aller à pleurer. Mes deux amies me manquaient horriblement. Par chance, j’avais fait la connaissance d’Annabella, que j’appelais affectueusement Bella, une fille adorable, qui me rappelait mes deux amies perdues. Elle avait réussi à panser les plaies que Lucy et Laurel avait ouvertes en m’abandonnant à Londres. Bella disait aussi qu’avec moi, elle avait l’impression d’être normale, ce que je ne comprenais pas, mais je ne m’en offusquais pas. Si je m’étais beaucoup confiée à elle, il y a des choses qu’elle tenait à garder secrètes et ces choses concernait principalement sa famille. J’évitais donc de poser des questions à ce sujet mais je me disais que si elle m’avait confié se sentir « normale » en ma présence, c’était sans doute à cause de sa famille. Ce soir-là, lorsque je quittais le travail, nous avions prévu de nous retrouver pour faire un peu les magasins, ce qui ne m’enchantais pas vraiment. D’autant plus que ça me rappelait ce fameux soir ou Lucy m’avait dit vouloir me trainer par les pieds au centre commercial, afin de remplacer ma tenue marathon du vendredi. Cette sortie n’avait jamais eu lieu et ça me peinait. Je craignais que de venir dans le centre ne me rappelle une fois encore ce que j’avais perdue. D’un autre côté, je voulais me faire jolie pour mon patron et pour ça, quoi de mieux que les conseils d’une amie ? Bella saurait me dire quoi choisir. Enfin, pour l’heure, je l’attendais devant l’entrée.

Arrivée à Cape May : 13/12/2014

Une virée shopping entres copines

I Don’t Wanna Live Forever

Je savais que ce n’était pas très correct envers Lacey, cette jeune femme qui ne m’avait pas reconnue, et par conséquent, j’en profitais. J’appréciais qu’elle me considère, qu’elle me parle, qu’elle me traite comme une fille aussi lambda qu’elle et non comme une princesse, non comme la future reine d’Angleterre. J’aimais pouvoir être libre dans un certain sens. Cela m’arrivait de parler de moi, de ma famille, mais j’étais toujours très floue et pas très précise. Car bien entendu, je ne voulais pas dévoiler mon identité, puis je n’étais pas du genre très bavarde sur moi en générale, de plus, je devais faire attention à ce que les autres n’ont pas des choses contre moi, au vu du statut que j’aurais prochainement.

Bref, je me préparais et je demandais à mon garde du corps d’être discret, de ne pas trop être près de moi, car je tenais à mon identité. Comme à mon habitude, je ne me maquillais pas et je mis des lunettes. Heureusement que nous étions en été, je faisais en sorte d’être pas mal anonyme tout en restant normal pour pas trop attiré sur mon anonymat. Ce n’était pas tellement facile. Bien entendu mon garde du corps avait déjà tout préparé et certains magasins étaient déjà au courant de ma venue dans le centre commerciale et ils avaient été ordonnés de garder la chose secrète. Bien entendu, ils avaient acceptée et je savais très bien que je devrais leur faire des photographes et des photos avec eux.

Photo qui je savais, allait se retrouver accrocher au mur. C’est normal. Ce n’est pas tous les jours qu’une princesse, qu’une future reine fait ses achats dans vos magasins, cela donne un coup de pouce supplémentaire. C’est certain. En tout cas, j’étais bien contente de faire cette sortie, en ce moment ce n’était pas spécialement la joie avec tout ce qui m’arrivait et il faut dire que je n’arrivais pas du tout à m’adapter à cette nouvelle vie, cette vie sans Louis, cette vie loin de chez moi et de tous les miens, cette vie auprès d’eux, auprès de lui. Bien entendu, comme toujours, je garde cela pour moi, c’était ce qu’il y avait de mieux à faire de toute façon.

Bref, un moment plus tard je me retrouvais donc en voiture et je marchai le reste du point du rendez-vous, mon garde du corps étaient à plusieurs pas de moi, mélangés à tous les autres passants. Ils savaient très bien être discret et se fondre dans la masse, j’aimerais tellement avoir ce talent à vrai dire. Une fois arrivée, je la vis et je souriais rapidement. Elle me fit la bise et je fus contente, normalement, les gens me font un baisemain et s’incline légèrement. Pas elle. J’étais ravie, elle n’avait sans doute pas vu la presse ces derniers temps ou alors regarder les informations ou les réseaux sociaux. Il faut dire, de ce que je me rappelais, elle était plus une littéraire à regarder des films en dvd et vivre de son travail et de son copain.

Vous allez sans doute croire que je suis stupide de ne pas reconnaitre à qui j’ai affaire, mais ça n’est pas un mensonge. Je ne le sais véritablement pas. Il y a de ça quelques années en arrière, alors que j’étais en première année d’études à l’université de Londres, je m’étais rendue à une soirée étudiante avec ma camarade de chambre. Ceux qui me connaissent le savent, les soirées, ça n’a jamais été mon truc. Enfin bon, j’étais quand même aller à celle-là et au cours de la fête, j’avais involontairement bousculé un mec de mon âge, à peu de chose près. Je m’étais excusé et il m’avait simplement assuré que ce n’était rien avant de faire un truc avec son chapeau, qui m’avait faite rire. Lorsque j’étais revenue auprès de ma copine de chambrée, celle-ci m’avait dit que c’était quelqu’un de connu. Sauf que moi, benh, je ne l’avais pas reconnu. Pour tout vous dire aujourd’hui, je serais bien incapable de vous dire de qui il s’agissait. Alors non, je ne savais pas que ma nouvelle amie, était une princesse et encore moins qu’elle deviendrait reine d’Angleterre. Si je le savais, nul doute que j’agirais différemment avec mon amie, pas par respect parce que j’ai toujours été une fille respectable, mais avec timidité. Parce oui, je suis quelqu’un de timide et d’extrêmement maladroit et savoir à qui j’ai affaire me rendrait encore plus timide et maladroite. Donc voilà, j’ignorais que Bella était une princesse et de ce fait, quand elle arriva au centre commercial, je l’accueillie en la serrant dans mes bras. Je suis peut-être timide et maladroite, je suis aussi très tactile envers les personnes auxquelles je tiens. Et Annabella en fait partie. « Je suis contente de te voir ! » lui dis-je, tout sourire et en guise de salut.

Arrivée à Cape May : 13/12/2014

Une virée shopping entres copines

I Don’t Wanna Live Forever

Bien sûr qu’on pouvait me traiter menteuse et de manipulatrice, bien sûr on pourrait croire que je me fous d’elle, que je la prends pour une conne, bien sûr on pourrait aussi dire que je pouvais être égoïste de lui imposer ma présence et de lui faire risquer une vie pleine de paparazzi. Mais bien entendu, on ne dira pas que mon comportement n’est pas pensée à mal, personne ne se dirait que si je voulais garder cet anonymat c’était pour me protéger, moi aussi ? Que pour quelques fois je voulais être une fille de tout ce qu’il y a de plus normale et pas une princesse à qui on fait la cour, une princesse à qui on doit le respect et tout un tas de cérémonies… Non personne se dit cela, car après tout, c’est le rêve de toutes les petites filles d’être princesse, là encore, je pouvais dire merci beaucoup Walt Disney.

Donc oui, je mens à cette nouvelle connaissance, que j’espère un jour la voir devenir une amie, pour être normale et non être la future reine d’Angleterre. Heureusement, je pouvais compter sur Tobyas qui ne me jugeait pas ou du moins, qui ne m’empêchai pas sur ce que je voulais faire ou non. Quoiqu’il en soit, je retrouvais cette copine qui me salua chaudement et je devais dire que je n’avais pas spécialement l’habitude de tant d’affection, mais ce n’était pas un mal non plus. Cela pouvait faire du bien et au moins, j’étais loin de cet univers coincé de la royauté. Je lui rendis maladroitement son affection, cela se voyait très clairement le manque d’habitude.

Je souriais chaudement « Moi aussi, si tu savais comme cette journée tombe à piques » Répliquais-je alors en souriant toujours « Comment tu vas ma belle ? » Lui demandais-je donc en souriant « Tu veux faire quelques magasins en particuliers ou tu veux que je t’entraine dans mes endroits préférés ? » Lui demandais-je en souriant grandement. J’espérais qu’elle accepte ma seconde proposition, je savais que je n’aurais pas de soucis avec les gérants étant donné que j’avais déjà prévenue de ma visite. Si jamais elle voulait m’emmener dans un endroit que je ne connaissais pas, j’avais peur d’être remarquée, d’être repérée, bien entendu Tobyas sera là pour voler à mon secours et pour finir quelques billets ou autre pour leur discrétion.

D’ailleurs, je tournai la tête derrière moi pour voir si mon garde du corps était dans le coin et effectivement, il était là. Je lui fis un sourire rassurant auquel il répondit par un mouvement de tête, toujours très professionnel. Je regardai comment mon amie était habillée et oui, très clairement, nous ne devions pas fréquenter les mêmes magasins de vêtement, mais au final, quoi de plus normal ? Je parie qu’une robe devait lui coûter un mois de salaire, nous n’avions pas les mêmes moyens, les mêmes revenues c’est sûr et je me mordis la lèvre un instant « Viens, suis-moi » Répliquais-je malicieusement en l’entraînant alors avec moi.

J’aurais sans doute dû choisir un autre endroit pour voir ma nouvelle amie que le centre commercial, tant ce lieu me mettait mal à l’aise. Le pourquoi du comment est très simple, dès que je rentre dans une boutique une boutique et que l’on m’aperçoit, on remarque tout de suite qu’il y a du boulot. Sauf que personne ne se dit que mon look, c’est ce que j’aime ? J’aime la simplicité, j’aime être à l’aise dans mes fringues. Je n’aime pas avoir l’air d’être perchée sur des échasses à longueur de journée ou de ne pas oser faire le moindre excès, pour ne pas faire craquer les coutures de mon pantalon parce que je l’ai acheté trop serrer. Je ne suis pas sexy ? Je vais vous dire, je m’en moque. De toute manière, le seul homme à me faire craquer, je ne pourrais pas l’avoir, je suis bien trop jeune pour lui et il trop bien pour moi. Donc, autant dire que j’ai raison de garder mes vieux blues jean et mes converses. Je n’ai jamais rêvé d’autre chose, de richesses, de vêtements luxueux, de diner mondain. Au contraire, ça me met plutôt mal à l’aise. Et je préfère le confort de mon petit appartement à celui d’un palais ou je risquerais de me perdre. Oui, les fins de mois sont parfois difficiles ; bien que j’aie un bon salaire ; mais je suis heureuse de vivre comme je vie et je ne changerais ça pour rien au monde. Je me demande de quoi rêve Anna. Je devrais peut-être lui poser la question, mais je n’ose pas, de peur qu’elle reste évasive. Mon amie est très secrète, comme moi dans le fond, mais en pire. Et je ne pensais pas que ça pouvait exister. Comme quoi, on est toujours surpris par les gens, que ça soit en bien ou en mal d’ailleurs. Quand elle arrive, je la salue chaleureusement, et elle me donne la pareil, quoiqu’un peu maladroitement. Je devine qu’elle n’en a pas l’habitude, mais je ne m’en formalise pas. Je remarque bien vite que l’on nous regarde avec insistance, mais je me dis que c’est parce que j’ai l’air d’une clocharde à côté d’elle. Et je n’ai pas le temps de m’attarder d’avantage sur le sujet puisqu’elle me demande comment je vais. « Plutôt bien, et toi ? » répondis-je sans entrer dans les détails. Elle me demande ensuite ce que je désire faire et j’hésite. La réponse que je brûle de donner est de m’enfuir, d’aller ailleurs, car je n’aime pas le centre commercial, d’un autre côté, j’ai conscience que j’ai besoin de m’offrir de nouveaux vêtements car les miens sont passés de mode depuis trop longtemps. « Euh … » commençais-je en me tordant les mains. « Montre-moi tes boutiques préférées, c’est mieux ! » je finis par dire. Bien que je sache que ce n’est pas dans ce genre de boutique que je trouverais mon bonheur, c’est sans doute bien trop cher pour moi. Une malheureuse robe doit même être plus cher que mon loyer et l’assurance de ma voiture réunie. Finalement, j’avais à peine répondu que déjà elle me demandait de la suivre. Je me demandais ou elle comptait m’emmener, mais je la suivie docilement, quoiqu’un peu nerveuse, je dois dire.

Arrivée à Cape May : 13/12/2014

Une virée shopping entres copines

I Don’t Wanna Live Forever

Ce n’était pas tous les jours faciles d’avoir ma vie, ce n’était tous les jours faciles d’être à ma place et bien que ma situation pouvait faire rêver de nombreuses petites filles partout dans le monde et encore plus en Angleterre… Si je pouvais choisir ma vie, si on me demandait à quoi je rêvai… C’est… Je rêvai de banalité, de normalité. Et je savais que depuis l’enfance, mon rêve ne se réalisera jamais, peut-être dans une autre vie. Je voulais avoir une autre chance, que Dieu révise ses choix et que je naisse pas dans la royauté, qu’il révise son jugement et que je ne sois pas obligé de vivre avec tant de pouvoirs, tant d’obligations.

C’était pour cela que je voulais la compagnie de Lacey, j’aimais sa simplicité, j’aimais son naturelle et le fait qu’elle soit banale, qu’elle ne soit personne dans le monde, j’aimais également son ignorance. Bien sûr, ce n’était pas méchant, je ne le pensais pas de façon méchante… A vrai dire, si j’avais le choix, je donnerai tellement tout pour échanger sa vie et la mienne. Bien sûr, je parlai peut-être trop vite, après tout je la connaissais que très peu encore, je ne connaissais pas sa vie, ses victoires, ses défaites. Toutes les vies avaient leur bon moment, leur mauvais.

Il y avait certaine chose, avec elle, que j’aimais et d’autres où je n’avais pas encore l’habitude. Notamment le contact tactile si chaleureux. Ce n’est clairement pas ma mère, la reine de Monaco qui allait faire preuve de tant de tendresse. Elle l’était sûrement avant, elle… Mais quand on devient reine et quand on doit éduquer des princes et des princesses on devait les endurcir dès le début, on ne devait pas les couver ou autre. Je n’ai pas eu une mère horrible ou cruelle, non, elle était tout de même là pour moi, me consoler, m’écouter, me conseiller, elle était là quand j’étais malade, quand j’ai eu ma première peine de cœur… Mais je n’ai eu que très peu de câlin quand je commençais à grandir.

Donc je n’étais pas du tout habitué, c’est un fait. Et cela se voyait en réalité. Mais j’étais reconnaissante à ma nouvelle amie de ne pas en faire un cas, tout comme le fait de ne pas insister quand j’étais évasive ou que je ne voulais pas répondre à une question me concernant, ma vie, mon histoire, mon entourage « Je vais bien, j’ai été impatiente de cet après-midi » Lui révélais-je avec grand sourire. Je lui proposais donc quelques petits trucs, mais au final, je ne lui laissais pas le choix. Je n’avais pas trop le choix à vrai dire, je devais sauvegarder mon anonymat donc, je devais aller que dans les magasins que j’avais déjà choisis préalablement.

Bien entendu, je me doutai qu’elle ne m’en empêchera pas, elle était d’une nature tellement docile au final, cela me faisait beaucoup pensée à Charlotte, ma belle-sœur, pour dire vrai. Je me tournai vers elle avec un grand sourire « On commence doucement ou on attaque directement dans le truc de ouf ? » Lui proposais-je en souriant. Bien entendu, elle devait se douter que quoiqu’il arrive, elle devra tout faire, mais je lui laissai le choix de comment, elle voulait commencer ce petit tour de centre commercial.

J’étais une grande naïve, ça, je le savais. Je me persuadais que si on regardait mon amie, c’était parce qu’elle était plus sophistiquée que moi. J’étais à des années lumières de la vérité, et puis, de toute manière, qu’est-ce que ça pouvait changer dans le fond ? La célébrité, l’argent, tout ça ne me motive pas, c’est même quelque chose qui n’a aucune espèce d’intérêt à mes yeux. J’ai été élevé dans la simplicité et le respect d’autrui. Ce sont des qualités je pense, mais j’ai aussi des défauts, ma grande naïveté et ma capacité à ne pas savoir dire non en sont deux gros. Enfin voilà, je ne m’offusquais pas du fait que mon amie n’a pas l’habitude de certaines choses, car après tout, il y a des choses qu’elle faisait facilement et qui pour moi, relevaient du parcours du comatant. Chacun est comme il est, et puis voilà ! Elle était secrète ? Moi, j’étais naïve, chacun porte sa croix. Je ne connaissais pas son secret, mais peut-être qu’un jour, elle le ferait et si elle ne le faisait pas, qu’importe, ça ne m’empêchera pas de l’apprécier à sa juste valeur. « Moi aussi, ça me change de mon quotidien ! » répondis-je. Ceci dit, je savais que cette sortie serait totalement différente de ce à quoi j’avais l’habitude avec ma meilleure amie, mais les différences, ça peut être bon parfois, on ne le sait pas tant qu’on y a pas goûter. J’avais eu du mal à accorder ma confiance à Steven, simplement par ce qu’il est le frère de celui qui m’a fait conduite à tenter de me tuer, et finalement, je l’avais fait et je n’avais pu que conster de mes propres yeux que Steven n’est pas son frère et qu’il mérite ma confiance. Mais moi, est-ce que je mérité la sienne ? Je l’ignore. Jusqu’à présent, à part faire mon travail correctement, je n’ai pas su lui faire comprendre qu’il avait tout à gagner à me regarder autrement que comme une femme parmi tant d’autres. Mais je ne me fais des idées, il est bien plus âgé que moi. La jeune femme me demanda ensuite par quoi est-ce que je voulais commencer. A dire vrai, je ne le savais pas vraiment. « Ça dépends ce que tu entends pas truc de ouf ? » la questionnais-je, ne voyant pas ou elle voulait en venir. Je doutais de trouver mon bonheur, nous n’avions pas du tout les mêmes gouts en matière de mode. Ceci dit, elle pouvait très bien me faire découvrir des boutiques dans lesquelles je n’aurais jamais songer à mettre les pieds de mon propre chef.

Arrivée à Cape May : 13/12/2014

Une virée shopping entres copines

J’étais réellement ravie de passer une journée entre filles… Ou presque si on ne faisait pas allusion à mon garde du corps qui était pas très loin, mais à une bonne distance quand même. J’étais surtout vraiment contente d’être considéré comme une fille normale avec qui on ne fait pas de manière ou autre, cela me manquait tellement. A Monaco j’avais eu la chance une bande d’amis depuis l’enfance, de la noblesse certes et même parfois certains de simples personnes et par conséquent, ils me traitaient comme une des leurs dans l’intimité, je n’avais pas de cela à Londres. Il faut dire que je ne connaissais personne pratiquement et ce n’était pas facile de faire des rencontres quand on était la future reine d’Angleterre.

Bref, quoiqu’il en soit, j’étais contente d’être avec Lacey bien que nous soyons totalement différentes l’une de l’autre, ce n’était pas plus mal pour tout dire. Elle était douce, chaleureuse et tactile tandis que j’étais fuyante et distante au niveau relationnel. Au niveau du look, elle ne faisait pas étalage de sa beauté ou autre, elle n’était pas non plus démodé ou autre. Non, elle était bien habillé, mais elle n’avait rien d’une fashionnista comme je l’étais, après nous n’avions pas le même budget pour nos achats et nous n’avons pas eu les mêmes influences, le même style de vie. J’avais appris très jeune l’art de bien s’habiller et ce que tout cela pouvait impliquer, qu’en tant que princesse, l’image que je reflétais était très important.

Je souriais du mieux que je pouvais à Lacey, il y avait bien longtemps que je n’avais pas sourie. Depuis la mort de mon frère, depuis mon arrivée à Londres. Depuis que ma vie n’était plus la mienne, mais celle de la monarchie « Raconte-moi un peu ton quotidien dans ce cas-là » Fis-je donc avec un sourire, nous ne nous connaissions pas encore tellement et je trouvais que cette journée était vraiment idéale pour plus apprendre à connaître cette jolie brune qui avait l’air tellement timorée. D’ailleurs je ne perdis pas de temps pour lui proposer plusieurs choix d’activité tout en m’arrangeant au final qu’on aille dans les magasins que je voulais.

Ce n’était pas parce que j’étais une maniaque du contrôle ou autre, mais dans certain magasins j’avais eu un accord avec eux, leur discrétion contre une publicité de choix pour leur magasins donc je ne pouvais pas prendre le risque de me faire découvrir devant Lacey « J’espère que tu aimes la lingerie ma belle » Répliquais-je donc un clin d’œil tandis que nous nous dirigions vers le magasin de victoria‘s secrets. Si j’avais un point faible, je crois bien que c’était la lingerie féminine, j’en raffolais et je trouvais ça tellement beau que je ne pouvais faire autrement que d’en acheter dès que l’occasion ce peu. Toutefois, je me doutai que ce n’allait pas être tellement du genre de ma nouvelle amie et que cette dernière risquerait d’être mal à l’aise, mais pour le coup, je m’en fichai un peu.

roller coaster

Je ne sais pas si on pouvait me considérer comme timide. Discrète, oui, réservée aussi, et méfiante, surtout, mais timide, je ne sais pas. Disons que ma tentative de suicide il y a sept ans avait laisser des traces et j’étais resté méfiante vis-à-vis des gens que je ne connaissais pas très bien. Quand je faisais confiance à une personne ; et c’était le cas avec Anna ; j’étais démonstrative, chaleureuse, tactile, même si j’évitais toujours de parler de moi quand cela était nécessaire. Néanmoins, ne sachant pas la signification du mot nom et n’étant pas capable de l’appliquer, lorsque l’on me posait des questions, j’y répondais. Si le sujet était de ceux à ne pas être tabou, alors j’y mettais tout mon cœur, parlant plus que nécessaire, mais si la conversation déviait vers un sujet qui me mettait mal à l’aise, alors je tournais autour du pot et généralement, les gens comprenaient. Je dis bien, généralement, car Steven n’avait pas eu l’air de comprendre mon malaise vis-à-vis du bouquin que je devais traduire. Je crois que me voir aussi peu à l’aise avec le sujet du livre, l’avait amusé à mes dépends. Mais le voir sourire était une belle consolation, alors je n’avais rien dit, et finalement, il avait lâché l’affaire. Tant mieux. La jeune femme me demanda alors de lui raconter mon quotidien. Je ne comprenais pas trop le pourquoi de sa démarche, elle avait bien dû voir qu’à côté d’elle, j’étais insignifiante et que ma vie personnelle n’avait pas grand intérêt. Néanmoins, n’étant pas du genre à dire non, je me décidais à répondre. « Et bien, rien de bien transcendant, je fais sonner mon réveille de bonne heure, parce qu’il me faut toujours une bonne heure pour émerger totalement, et je vais bosser toute la journée. Enfin avant, je m’arrête toujours à la boulangerie pour m’offrir un croissant ou un pain au chocolat. Le soir, j’aime bien me poser devant la télé avec une assiette de pâte et un pot de glace ! » expliquais-je. Voilà à quoi se résumait mes journées. Le week-end, je ne faisais rien de spécial, je voyais ma famille, quelques amis, mais le plus souvent, je restais chez moi. Je suis plutôt casanière dans le fond, je n’aime pas tellement sortir, car je trouve que dans certains lieux, je fais complètement tâche. Comme dans ce magasin de lingerie ou elle me fait aller. Je suis tellement gentille que je n’ose pas dire que ce n’est pas pour moi. Puis, de toute manière, être ici ne m’oblige pas à acheter. Je pense au soutien-gorge basique de chez Dim et la culotte Petit Bateau que je porte actuellement et il clair que nous ne marchons pas sur les mêmes platebandes.