Quitte ou double ~Annabella

Être nerveux était un euphémisme. J’étais mort de peur intérieurement. Je longeais les couloirs du palais. J’aurais dû reprendre mon service ce matin mais hier soir Alix m’avait prévenue de la chute du prince. Du coup j’avais repris du service hier soir en fait, passant la nuit au chevet du prince. Nous avions mis les choses un peu à plat et j’en étais plus que content. Il avait compris qu’on ne pouvait pas et était revenu à un vouvoiement professionnel tout en maintenant le peu de complicité qu’on pouvait avoir. Cela faisait trois jours depuis le baiser. Trois jours depuis qu’elle nous avait surpris. Elle n’était autre que la princesse Annabella Grimaldi. Et il fallait que je lui parle. Tandis que le reste de la famille avait été voir le prince j’en avais profité pour reprendre mon service officiellement après ma ‘gastro’ et une bonne douche dans ma chambre. Mais du coup je voulais régler les choses avec elle. Je savais qu’le pouvait utiliser cette information sur moi, comme sur Raphaël. Mais j’espérais sincèrement qu’elle ne le fasse pas. Ca n’avait été qu’une erreur, et dieu seul sait qu’elle en avait fait aussi. En fait non, tout le royaume savait qu’elle en faisait. Je me disais qu’elle pouvait comprendre et garder ça pour elle. Ou du moins m’indiquer ce qu’elle comptait faire. Je n’aimais pas être dans le noir ainsi.

Du coup je finis par arriver devant la porte de ses appartements. M’arrêtant un instant, je pris une inspiration avant de toquer. Je rentrais après avoir entendu un oui. Ma posture était professionnelle, droite, le visage neutre, ne trahissant pas mon angoisse. Cet entretient était assez important. Ne serais ce que pour Raphaël, mais aussi pour moi. Après avoir refermé la porte je restais devant, m’inclinant l’légèrement.

« Bonjour mademoiselle Grimaldi. Je me demandais si vous auriez une minute à me consacrer ? »

@Annabella Grimaldi

Arrivée à Cape May : 13/12/2014

Quitte ou double

J’étais dans mes appartements si on peut dire. J’étais le genre de personne au final à avoir trois chambres, trois endroits où vivre et je me doute que lorsque je serais reine, j’en aurais davantage. J’avais encore ma chambre au palais de Monaco, je l’avais chez les Cavendish où mon frère et moi vivions avec nos cousins et j’en avais un ici, au palais de Bunckingam. Je n’y allais que très peu, mais je devais dire que ces derniers temps je préféré cela vu que tout n’allait pas si bien avec mon frère jumeau. Je ne savais pas quand est-ce exactement où nous avions cessés de nous entendre, mais le fait est que ce qu’il faisait m’agaçait et lui, il m’adressa à peine la parole.

La dernière fois où on s’était retrouvé ensemble, si on oubli le soir du bal, c’était quand j’avais dû aller le chercher à l’hôpital et que nous nous étions froissés. Depuis nous nous parlions à peine, il faut dire que j’étais très rancunière dans mon genre et je n’avais pas du tout aimé qu’il me mette constamment dans une position délicate et en plus de cela, qu’il me parle mal… De toute évidence, il avait oubliée qui j’étais. Quoiqu’il en soit, je préféré être loin de lui et de ses frasques pendant un moment cela valait mieux, je pense. Cela me faisait mal de le dire, mais peut-être que je ne devrais plus le fréquenté, lui qui était pas une si bonne fréquentation.

Je me mordis les lèvres tandis que j’étais en train de lire à livre sur l’histoire du Royaume-Unis, j’étais à un chapitre concernant les Stewart, bien sûr, je connaissais déjà plus ou moins, mais j’étais toujours avide d’en savoir davantage sur mon futur royaume. C’est à ce moment-là qu’on se mit à frapper à ma porte, j’autorisais l’autorisation d’entrée et c’est là que je vis Andrew O’Connel, le garde du corps du prince enfin, s’il n’est que cela. Il faut dire que la dernière fois que je l’avais vu j’avais été quelque peu surprise et j’étais partie assez vite vu le malaise.

Je n’en avais pas parlé à Alexander, tout comme je n’avais pas eu l’occasion de l’évoquer avec Raphaël étant donné qu’à chaque fois nous n’étions pratiquement jamais seuls et je me voyais mal l’évoquer en plein milieu du repas familial. D’ailleurs je me doutais bien que c’était de ce sujet que vous voulait me parler le garde du corps « Je vous écoute » Répliquais-je alors en lui faisant signe de s’approcher de moi. Je ne pris donc pas la peine de me lever « Vous voulez me parler du fait que je vous ai surpris en train de fourrer votre langue dans la bouche du prince d’Angleterre, de votre protéger ? » Repris-je alors directement. Après tout, je n’étais pas spécialement du genre à tourner autour du pot, loin de là. Je préférais gagner du temps à être direct et franche, de dire les choses qu’il faut dire. Bien qu’au final cela ne m’avait jamais réellement bien servie.

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Une fois la porte close plus moyen de faire demi-tour, mais c’était la bonne chose à faire. Malgré le sujet de conversation délicat je restais professionnel, une manière de montrer que ç ne se reproduirait plus et que je savais me conduire comme il le fallait. Je lui demandais donc si elle avait une minute et elle me fit signe d’approcher en m’accordant son attention. Je ne sursautais pas quand elle parla crument, elle était directe et c’était un trait que j’appréciais chez elle. Et pourtant elle pouvait aussi être malicieuse et je ne savais pas à quel point, ce qui la rendait dangereuse à mes yeux. Du coup je hochais brièvement la tête, les mains derrières mon dos.

« En effet. »

C’est là que ça devenait un peu plus compliqué. J’avais réfléchis à dix milles manières différentes d’agencer les bons mots, de formuler ma phrase et pourtant rien ne vint à ce moment précis. Je me rendais bien compte qu’une formulation maladroite risquerait de tout compromettre. Du coup j’optais pour la franchise, quitte à être un peu plus brute que prévus, étant donné qu’elle avait commencé sur cette lancée.

« Est-ce que vous allez garder l’incident pour vous ? »

Je la regardais droit dans les yeux, essayant d’évaluer ce qu’elle pensait de ma question. Était-elle dégoutée par le fait qu’on se soit embrassé ? Pensait-elle que c’était une histoire de sexe sans lendemain juste pour passer le temps ? Pensait-elle à une éventuelle romance ? Je n’en savais rien. Mais je savais que je devais éclaircir certains points.

« Sans vouloir paraître pressant, ce n’est pas une situation qui se reproduira mademoiselle. J’aime beaucoup trop mon travail pour que cela se reproduise. J’ai pu parler au prince hier et il est d’accord avec moi. La question est de savoir si vous suivrez le mouvement ? »

Arrivée à Cape May : 13/12/2014

Quitte ou double

Si je ne m’attendais pas à une visite, c’était bien celle du garde du corps du prince Raphaël. Je voyais souvent cet homme, je le croisais très régulièrement et je pouvais passer des heures dans les mêmes pièces, les mêmes lieux que lui sans pour autant lui parler. Je crois d’ailleurs ne jamais lui avoir réellement adressée la parole. Après tout, il était juste garde du corps, généralement ils n’étaient pas très loquace et faisait plus plante verte qu’autre chose, du moins avec les autres, autre que leur protéger ou autre. Quand je le voyais c’était lorsque je passais du temps avec le prince Raphaël, ce qui arrivais beaucoup de fois je devais avouer.

Bien que ces derniers temps, depuis cette fois où j’avais surpris les deux en pleine intimité je n’avais pas eu l’occasion. Apparemment O’Connel était porté malade quant à Raphaël se faisait discret et évitait de se retrouver seul dans les mêmes pièces que moi. Bien entendu, ils avaient peur de ce que je pouvais pensée enfin, ils avaient peur de ce que je pouvais faire, que je pouvais parler, tout dire à la reine mère, dire à la presse, au monde et bien sûr que je pouvais les comprendre. Il y avait également des choses que je ne voulais pas qu’on sache, on a tous des choses qu’on veut garder secret.

En tout cas, Andrew O’Connel était bien décidé à savoir ce qu’il en était, où en était ma position face à cette découverte et je devais dire que j’appréciais ce franc parler, cet audace qu’il avait de venir me parler de front. Même si cela lui avait fallu plusieurs jours pour rassembler son courage. Toutefois, je n’étais pas non plus du genre à tourner autour du pot et d’ailleurs, j’entrai rapidement dans le vif du sujet et j’avais raison sur le thème de la discussion. Je ne répondis pas tout de suite à sa question, je me contentai de le regarder sans rien dire, avec le visage qui n’exprime aucune de mes pensées, aucune de mes émotions.

Je le laissai continuai et je tiquai à ses derniers propos « j’ai des doutes quant aux faits que cela ne se passera plus jamais… » Répliquais-je simplement « Je m’en fou, ce n’est pas ma vie… Mais mettez-vous en tête que votre histoire est perdue d’avance, cette relation contre nature… Car avouons-le dans la culture et la religion ce n’est pas naturelle l’homosexualité… » Commençais-je « Et que le prince Raphaël va devoir épouser une femme, une princesse ou une noble avec du pouvoir, qu’il devra avoir des rapports sexuelles avec et avoir des enfants… » Continuais-je donc.

Je me taisais un instant « Est-ce que vous serez capable de subir ça, est-ce que vous méritez de subir cela ? De le voir avec un autre et rester dans le silence… C’est pour vous, moi je m’en fiche… Mais soyez honnête avec vous et plus vite vous comprendrez cela mieux ce sera pour tout le monde… Un baiser n’est jamais innocent » Finis-je donc en levant la main pour l’empêcher de parler alors qu’il ouvrait la bouche pour reprendre la parole « Si effectivement, c’était la seule et l’unique fois, que jamais cela ne se reproduira comme vous le dîtes si bien, j’ai aucune raison de l’évoquer » Répondis-je finalement.

Je le regardai toujours droit dans les yeux d’un air sévère « Toutefois, si jamais le prince Alexander venait à me poser des questions… Vous vous rendez-compte que vous voulez que je mente à mon futur roi, mon futur mari à qui je dois loyauté, que je commence une relation avec lui, une vie de couple, une base de pouvoir sur un mensonge conduisant à un manque de confiance ? » Lui fis-je « Réfléchissez à ça deux minutes, et dîtes-moi si vous désirez que le futur roi et reine d’Angleterre soit dans ce manque de confiance et de trahison pour gouverner votre pays juste pour vos désirs, c’est ce que vous voulez ? » Lui demandais-je donc finalement.

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Annabella me regardais sans laisser une émotion transparaitre. Elle était douée à ce jeux, ne pas montrer ce qu’elle pensait. Ce qui n’était pas plus mal au vue de son futur rôle. Je promis que cela ne se reproduirait plus. Et je comptais tenir ma promesse, après tout Raphaël avait promis et consentit que nous ne pouvions pas nous voir ainsi. Donc pour moi ce n’était pas un mensonge que de faire cette promesse. Je ne réagis pas à ses doutes quant à cette promesse. Je pouvais comprendre ces doutes. Par contre j’avoue qu’elle retournait le couteau dans la plaie à dire qu’une relation entre Raphaël et moi était contre nature. Je ne laissais rien paraitre cependant, prenant sur moi d’entendre de tels mots. Bien sûr avec Clément on en parlait et on savait que ce n’était pas une bonne chose, mais c’était une autre ‘entre Annabella Grimaldi me sortir que c’était contre nature.

Je grinçais des dents alors qu’elle enfonça le couteau plus loin. Mariage, bébé, relation sexuelle ou, oui ! J’avais compris et je savais très bien quels étaient les devoir de Raphaël ! Je pris sur moi pour ne pas répondre une remarque bien sentie. Bon sang elle était rude. Je maintins son regard avant qu’elle ne reprenne. Sa question me sembla alors violente. Est-ce que je voulais qu’elle mente ? Bien sûr que non ! Je la regardais outré.

« Pensez-vous vraiment que Raphaël ne parlera ni à son frère, ni à sa sœur de sa vie, qu’ils ne sont pas proches assez pour être au courant ? Je vous demande de rester discrète, de laisser Raphaël gérer sa famille. Je ne vous demande pas non plus de garder le silence sur un attentat à la famille royale. »

Je la regardais, une lueur de défis dans les yeux. J’étais garde du corps, elle était princesse. Mais j’étais loyal envers mon pays, j’avais de l’honneur, j’avais des convictions. Jamais je ne demanderais qu’elle garde pour elle un secret horrible pouvant nuire à la famille.

« Tout ce que je demande c’est que vous ne couriez pas dans les couloirs du château et hurliez à tue-tête que vous nous avez vus nous embrasser avec Raphaël. »

J’avais repris mon calme, me reprenant légèrement après m’être échauffé un peu. Je finis par rajouter :

« De plus, si jamais cela devais se retourner contre nous, pensez bien que Raphaël vous apprécie assez pour vous tenir en dehors de toute histoire et de ne jamais mentionner votre nom. »

Arrivée à Cape May : 13/12/2014

quitte ou double

J’étais en face du garde du corps de Raphaël tandis que ce dernier m’avait posé une question et surtout, m’avez demandé quelque chose. Bien entendu, à mon habitude, je lui fis savoir ce que je pensais… Du moins… Ce que je devais penser. J’avais conscience ces derniers temps de ne plus être celle que j’étais avant d’arrivée à Londres, que je ressemblai de plus en plus en ce que voulait la reine d’Angleterre, où je devais abandonner ma morale, aller à l’encontre des choses auquel je crois ainsi que ma façon d’agir ou de penser. Je ne voulais pas de cela, et pourtant, il fallait que je me rende à l’évidence que je n’étais plus l’ombre que moi-même.

Après tout, c’est peut-être pour ça que je ne parlais plus à mon frère ses derniers temps et que tout se passait mal entre lui et moi. Donc je fis exactement ce que je faisais avec les autres, je parlais directement de manière claire, mais froide et sans aucune émotion. Son histoire avec le prince d’Angleterre ne me regardait aucunement et cela m’agaçai que ça entrave dans ma vie comme cela. Voilà pourquoi j’étais que très peu courtoise. Mais ils avaient de la chance après tout que ce soit moi et pas une autre personne, car j’étais quand même bien plus tolérante que la très chère reine et je ne connaissais pas assez les autres de la famille royales pour juger.

Je levai les yeux en l’air tandis qu’il répondit « Mais je vous signale monsieur O’Connel que vous n’avez rien droit de me demander, que vous êtes employés ici et que je pourrais très bien faire en sorte de faire virer sur le champ » Répliquais-je froidement « De plus, croyez-vous vraiment que si j’avais l’intention de le dire vous seriez encore là ? » Repris-je donc « De toute évidence si les autres ne savent toujours pas c’est que je n’ai rien dit, alors pourquoi je le dirais maintenant ? Réfléchissez un peu, ne soyez pas si stupide » Finis-je donc de manière agacée.

Je me levai ensuite « C’est tout ce que vous vouliez me dire monsieur O’Connel ? » Repris-je donc toujours de manière froide, ne montant aucune émotion « Vous pouvez disposer, merci » Répliquais-je donc avant faisant signe de partir. C’est quand il s’apprêta de partir que je l’interpellai « O’Connel ? Malgré tout, je trouve cela courageux d’être venu m’en parler directement, bien plus courageux que de se faire porter malade ou de se terrer dans un coin, mais à l’avenir, pour ce genre d’affaire, je préférerais que ça ne se reproduise pas, si Raphaël ne s’exprime pas lui-même, je n’en ferai pas cas » Dis-je donc en lançant un petit sourire au coin.

Il était évident que je n’aimais pas ce comportement, que j’étais contre cette relation… Mais je ne pouvais pas nier le courage qu’il a montré en venant me parler, chose que Raphaël n’avait pas fait et qui d’ailleurs me fuyais comme la peste.

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Sujet abandonné.