Muffin et tarte à la pomme ~ Kayla

Une journée normale débutait dans ma boulangerie. Enfin boulangerie, on y trouvait plus des pâtisseries et pouvais les déguster sur place avec une tasse de café si jamais. J’étais d’excellente humeur aujourd’hui en plus. Moi qui me levais toujours plus tôt que Tristan je déjeunais souvent seul, sauf que hier soir il avait dû corriger des copies jusque tard dans la nuit et du coup m’avait préparé une petite table de petit déjeuné à mon insu. Ma tasse favorite avec le sachet de thé déjà préparé, des fruits découpés avec du film plastique dessus et un yaourt tout prêt. Un jolis post-it avec un ‘bonjour’ de sa part. C’était cette petite attention qui m’avait fait sourire tout le matin durant : au volant de ma voiture, derrière les fourneaux en train de préparer mes pâtisserie, alors que j’appliquais le glace pour décorer mes éclairs ou gâteau. Et encore maintenant alors que j’avais posé le dernier gâteau sur le comptoir je souriais toujours.

10heure. Un sms rapide à mon homme pour lui souhaiter une bonne journée et je laissais mon regard passer dans la salle à disposition des clients. Je vis à une table Kayla. C’était une cliente régulière depuis que j’avais ouvert ma boulangerie. Je l’aimais bien. Elle n’était en rien au courant de mes petites activités mais on pouvait dire qu’on était amies en quelques sortes. Je savais qu’elle ‘avait pas autant de chance que moi avec son compagnon. Elle avait régulièrement des marques aux poignets et aux visages. Enfin régulièrement… Assez pour que je les remarques. Je connaissais le monde des cartels, des familles avec des pères ou frères violent. Je me doutais qu’elle n’était pas tombée à chaque fois. Du coup cela faisait déjà un petit temps que je me demandais s’il ne faudrait pas que je rencontre son Perry. Du moins pas en tant que pâtissière, mais bon. Une chose à la fois. M’avançant dans la pièce je décidais de prendre une petite pause auprès d’elle.

« Bonjour Kayla ! »

Souriant largement je m’approchais d’elle.

« Tu travailles ? Je peux m’asseoir ou ça t’embête ? »

Après tout elle était plongée dans son travail, peut être que je l’ennuyais.

@Kayla Taylor

Une autre journée de travail débutait. Seule dans mon grand lit, je restai un moment allongée alors que mon réveil sonnait sans relâche. J’aurais bien pris un jour de congé, mais comme je revenais à peine d’un mois de vacances ce ne serait pas raisonnable. Je me levai donc et fila directement sous la douche pour me réveiller. Une autre grosse journée de travail m’attendait au bureau. La veille, j’avais reçu une dizaine de manuscrits que j’allais devoir lire pour savoir s’il y avait du potentiel à publication. C’était une partie de mon travail que j’aimais le plus, mais c’était souvent pratiquement impossible de pouvoir lire tranquillement sans être constamment dérangé au bureau. Si je restais à la maison, j’étais souvent distraire donc le mieux était d’aller me poser dans un parc ou un café pour lire. Une fois ma douche prise, je passais rapidement dans mon placard pour prendre un jeans et un chemisier confortable. Une fois habillée. Je pris mon sac et mes clés et je filai à la pâtisserie d’Élisabeth pour prendre mon petit-déjeuner. Perry étant absent pour la semaine, j’étais libre d’aller et venir comme je le voulais. Je n’avais pas d’horaire et cela me convenait parfaitement. Il est un peu moins de dix heures lorsque je rentre dans la pâtisserie. Plusieurs clients sont déjà en ligne pour acheter des viennoiseries. J’attends mon tour et une fois à la caisse, je commande un café et deux croissants avant d’aller prendre place au fond de la salle à ma table habituelle. J’installe ma pile de manuscrits, mes crayons et post-it de couleur et je suis prête à travailler. Je prends le premier feuillet et je commence ma lecture en sirotant mon café. Absorbée par le travail, j’ai à peine remarqué l’absence de la propriétaire des lieux : Elisabeth Silverton. Nous avions fait connaissance au fil de mes visites dans sa pâtisserie. Charmante et drôle, nous avions rapidement sympathisé et je la considérais aujourd’hui comme une bonne amie.

Aimant les endroits coquets et confortables, j’avais rapidement repéré l’ouverture d’une nouvelle pâtisserie dans mon quartier. Et puis comme j’ai une dent sucrée, l’endroit était parfait pour moi. La salle réservée au client n’était pas immense et cela me permettait de m’y installer pour travailler dans le calme. Je prends quelques notes sur le manuscrit que je viens de terminer lorsque j’entends la voix de mon amie qui s’approche de moi. Je la salut à mon tout en la gratifiant d’un sourire et alors qu’elle me demande si je la dérange, je lui réponds : « Non pas du tout, j’allais faire une pause. Je viens de lire un truc vraiment mauvais. Tu as le temps pour prendre un café avec moi? »

Je range mes choses sur un coin de la table pour lui laisser de la place et elle prend place devant moi. N’ayant pas terminé de manger, je prends un morceau de croissant.

- Ce sont de loin les meilleurs que j’aie mangé à Londres. C’est ce qui me manquait le plus ici avant que tu n’ouvres ta boutique.

Je m’étais approchée de mon ami, la saluant puis demandant si je pouvais m’installer à ses côtés. Elle me répondit avec le sourire et me dit que je pouvais m’installer. Je hochais la tête à sa proposition de café. Faisant un signe à l’une des serveuses, je la vis me préparer un café et enlevais mon tablier pour le mètre par-dessus la chaise pendant qu’elle range les papiers devant elle. Je n’oserais jamais y toucher, ayant trop peur de tout mettre en désordre.

« Oui biens sur ! »

Je la regarde manger le croissant devant moi et souris doucement en voyant son air satisfait. Je rigolais alors qu’elle me fit un joli compliment. C’était toujours agréable d’entendre les gens dire qu’ils aimaient mon travail. J’avais choisi d’ouvrir une pâtisserie il y a un an de cela parce que j’adorais ça. C’est peut-être pour ça que j’étais doué en poisons : j’aimais mélanger, tester et avoir des résultats. Du coup j’avais décidé d’ouvrir une pâtisserie, appliquant mon talent dans un domaines plus légal et surtout plus consommable à long terme.

« Si ça te goûte ça me fait plaisir. Je compte essayer une recette de croissants au sucre et une autre de croissants à la cannelle et à la pomme. Je t’engerais bien en tant que cobaye si tu veux ! »

Je souris enthousiaste, me disant que ça lui ferais plaisir une telle offre. La serveuse apporta alors mon café. Je la remerciais avec un sourire avant de prendre une gorgée, m’intéressant à mon amie après ça, lui posant plusieurs questions pour me mettre à jour.

« Ça avance tes manuscrits ? Pas trop dur le retour des vacances ? Tu as fait quoi là-bas ? »

Je l’avais déjà vu assez de fois avec une pile de manuscrits pour savoir ce qu’elle faisait aujourd’hui. Je demandais aussi pour ses vacances, curieuse de savoir ce qu’elle avait fait. Après tout elle était partie un moi entier. Un mois entier ou j’avais pris trois contrat, envoyé plusieurs types et fioles de poisons, donné mon avis sur certaines missions, blanchit de l’argent pour ma belle-famille. Mais bon ça elle ne devait pas le savoir. Ce fut aussi un moi ou je préparais quatre gâteau de mariage, plusieurs panier de petit déjeuné, une nouvelle recette de framboisier qui se révéla être décevante et par contre une recette de cheesecake absolument délicieuse.