libre x maarten // still remember smokin' just to calm my nerves

Vivre dans le déni et la haine n'avait jamais rien eu de bon pour personne, ni pour la santé de qui que ce soit, ni pour son évolution même.
Et j'en avais fais les frais à de nombreuses reprises, me détruisant à chaque instant en ressassant sans cesse le passé et ses démons les plus sombres et violents. J'avais fumé ma première cigarette à seize ans et je ne me souviens plus à quel moment je n'avais plus été capable de m'en passer, de dire stop.
Je ne saurais dire à quel moment de ma vie il m'avait fallut fumer une cigarette chaque fois que mes mains se mettaient à trembler, que ma gorge se serrait et que les larmes remontaient à la surface alors que j'avais tout fait pour les enfouir au plus profond de moi.

Assis à une table du bar de la débauche, un verre de je ne sais quel alcool devant les yeux, je n'y ai pas touché. Je n'ai fais que le commandé pour me concentrer sur autre chose que les tremblements violents dû au manque.
Je n'avais pas fumer une seule clope de toute la journée et ça en devenait difficile. Peut-être allais-je craquer, peut-être pas, toujours est-il que ne pas pouvoir fumer et me retrouver seule un samedi soir m'avait poussé à me retrancher dans mes plus sombre pensées. Si j'avais retrouvé le sourire avec le temps, une part de moi avait été brûlée avec l'orphelinat et la femme qui m'avait accueilli il y'a des années de cela. Il était devenu difficile de rester concentrer dans mes objectifs nouveaux entre ce doute qui persistait, cette question qui me taraudait et les cauchemars qu'elle engendrait. J'avais besoin, c'était devenu vital, de découvrir l'identité du pyromane qui avait causé la mort de toutes ces personnes et qui avait brisé tous mes souvenirs d'enfance.

Ressassant mes souvenirs, mes idées noires et mes envies de vengeance, je ne fais pas attention à ce qui m'entoure, du moins très peu. Un groupe de jeune rit quelques tables plus loin, un ivrogne est reconduit à la sortie, un couple partage un verre, un jeune homme en drague un autre et une jeune fille à ma gauche lorgne sur le jeune homme assis au bar et doit secrètement espérer qu'il la remarque. Je trinque à ma solitude, englouti en quelques petites gorgées le verre du liquide que j'ai commandé trois heures plus tôt sans me rappeler de ce dont il s'agit et me motive à bouger un peu. Si je sors, je vais craquer et fumer, mais la pression est trop forte et je n'arrive plus à tenir.
Je fouille mes poches, en sortant le paquet de tabac à rouler encore neuf acheter en début de journée, des feuilles et tout en m'installant à l’extérieur, dos contre un mur, je me met à rouler ce qui sera sûrement ma libération de la journée. Je sors le briquet de ma poche, le laisse s'échapper, la faute à mes mains tremblante et le regarde désespérément s'exploser sur le sol. Il ne me reste plus qu'à trouver une âme charitable qui serait apte à me prêter du feu.