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Aden & Gemma

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Tes journées sont courtes. Le temps semble filer entre tes doigts à une vitesse monstre. Tu fais parti de ces personnes qui vivent à cent à l'heure. Tu te trouves toujours une occupation lorsque tu as du temps libre. En cet après-midi de vendredi, tu décides de faire le ménage chez toi. Une sorte de grand ménage de printemps avant l'heure. Tout y passe. Tu as tendance à faire le ménage lorsque tu es anxieuse ou que quelque chose ne va pas. Trop de choses ne vont pas dans ta vie en ce moment, mais il y en a une qui te perturbe particulièrement. Aden. Tu penses à lui quand tu toute seule. C’est d’ailleurs pour ça que tu évites le plus possible de te retrouver seule et sobre à ne rien faire. Pour ne pas penser à lui. Pour ne pas imaginer tout ce que tu pourrais lui dire si seulement il t’écoutait. A lui, tu aurais envie de dire la vérité. Avec lui, tu n’aurais même plus envie de tricher. Avec lui, tu te dis que pour une fois tu pourrais les tenir tes promesses. Mais tu sais que ça ne marchera pas, que ça ne peut pas marcher. C’est que tu te perdrais bien dans une foule sentimentale. Évidemment que tu as soif d’idéal, mais tu es consciente de ce que cela implique, alors, tu étanches ta soif autrement. Tu aimerais pouvoir te dire: allez hop une nouvelle coupe et on repart à zéro! Mais ça ne marche pas ainsi, et en plus, il se trouve que tu détestes te couper les cheveux. C'est de cette façon que tu te retrouves à passer l'aspirateur dans tous les recoins de la baraque. La seule pièce que tu ne fais pas est la piaule de Rick. Qu'il reste dans sa crasse. Là, en l'occurence, tu es dans la chambre des garçons. En effet, tes trois frères se partagent une chambre et toi et ta sœur vous partagez l'autre. « Tu peux faire le ménage ici plus tard, j'dois dormir. » Tu te retournes pour trouver Ryan dans un sal état. « T'es pas aller en cours? » Il t'apprend qu'il était à une fête étudiante de fraternité ou je ne sais quoi. Tu fronces les sourcils. Ce gosse n'est pas possible. C'est le seul d'entre vous qui est assez calé pour prétendre à une bourse universitaire et il s'obstine à tout foutre en l'air en passant son temps à picoler et à sécher les cours. « Je sèche pas, j'ai été exclu de cours pendant une semaine. » Tu secoues la tête et le regardes avec des yeux exorbités. Sérieusement. Il te sort ça, comme si c'était une excuse ou que ça arrangeait les choses. Tu choisis de ne pas lui répondre. Tu l'aimes plus que tout. Il le sait, mais tu n'arrives pas à te faire à son style de vie. Tu ne comprends pas pourquoi il ne met pas toutes les chances de son côté pour réussir dans sa vie. Il en a les moyens. Le pire, c'est qu'il n'en a même pas besoin. Son Q.I. est supérieur à la moyenne. Mais apparement le  quotient intellectuel n'a aucun rapport avec le fait d'avoir le sens des responsabilités. Tu sors de sa chambre en claquant la porte. Claquer la porte. C'est ce que tu fais quand t'es sur les nerfs. C'est comme si ça ce te soulageait. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que ces derniers temps, tu as claqué un peu trop de portes. Tu files sous la douche. L'eau chaude qui coule sur la peau a le mérite de te détendre pendant un moment. Tu prépares de sandwichs que tu caches dans le réfrigérateur pour le diner de tes frères. Tu manges le tien à la va vite, puis tu sors bosser en demandant à Uriel de ne pas se coucher trop tard. Tu sais bien qu'il n'en fera rien, mais ce n'est pas faute d'essayer.

Le trajet entre ta maison et la boite de nuit où tu bosses est assez long. Tu en as pour quarante minutes de transports en communs. T'as pris un livre que tu viens d'acheter chez le bouquiniste du coin. The girl on the train, il s'appelle. Tout le monde en parle en ce moment et le début est sympa. T'aime bien lire. C'est ton occupation favorite dans le métro, puis quand tu fais ça les gros lourds ou les vieilles dames assis à côté de toi ne te font pas trop chier. Tu arrives vers les coups 23h, la boite commence déjà à se remplir. On est vendredi. Tout le monde sort vendredi. T'aura pas mal de boulot. Tu te changes dans les vestiaires, puis tu commences ton service, sourire aux lèvres. Un peu plus tard dans la soirée, Jessica t'interpelle pour venir écouter les étranges diatribes d'un illuminé qui a décidé de faire des fêtards son public de ce soir. Tu ne sais pas combien de verres il a bu, mais Tedd devrait arrêter de le servir. Il est accoudé au bar  et donne son avis de la manière la plus passionnée qui soit sur des sujets qu'il semble avoir décidé de traiter de manière totalement aléatoire. Tu rigoles en voyant Jessica l'imiter. Il est vraiment marrant. « Le poulet assis à côté de lui, devrait en prendre de la graine. » Réplique Anna en vous montrant le pourboire plus que généreux qu'il vient de lui laisser.« Attend, c'est un flic? Vu sa gueule, je pensais que c'était juste un cocu qui vient en boite serrer d'la minette pour se venger de sa femme. » T'aimes vraiment bien tes collègues. Ils ne sont pas prises de tête et tu t'es lié d'amitié avec la plupart. Anna secoue la tête. « Non, non, il est la pour pécho les dealers, pas les gonzesses. J'ai vu sa plaque la dernière fois qu'il a régler son addition. » Gary le manager vient vous remonter les bretelles pour que vous vous remettiez au travail. Rien de bien méchant. Assez de bavardages, les VIP n'aiment pas attendre plus de dix minutes avant d'être servis. Ah ces bourges !

Tu jettes sur les fêtards attablés un regard rapide et circulaire, histoire de voir s'il n'y en a pas un qui n'a toujours pas passé sa commande. Tes yeux s'arrêtent sur une silhouette qui t'es bien trop familière. Aden. Il n'est pas entouré de ses amis. Tu ne mets pas trop de temps à percuter ce qu'il est venu faire. Ton cœur s'emballe. Tu paniques. Tu paniques pour lui. Tu lorgnes sur le policier dont Anna t'as parlé tout à l'heure. Il le regarde. Tu as peur qu'il le crame, après tout la table du jeune brun pourrait être comparable à une reception d'hôtel, tellement les clients affluent. À chaque fois que quelqu'un se lève de sa table, il est remplacé par un autre. Tu ne peux cependant pas nié le fait qu'Aden est assez discret. Les plus niais pourraient facilement croire que c'est juste un type qui a beaucoup trop de connaissances. Mais en général, les poulets, ça a plus de discernement que ça. Tu n'as pas envie qu'il se fasse cramé, alors tu demandes à Jessica de te remplacer, tu enlèves ton badge et tu marches d'un pas assuré vers la table de ton ami. Tu dois te la jouer subtile. L'un des gars assis là te reluque avec un sourire plein de sous entendu et s'attarde un peu trop sur tes jambes. « Aden... » Non ce n'est pas lui que tu es venu voir. Ton ton est aguicheur. Tu t'assois sur les genoux du brun, entoure ses épaules de ton bras et tu poses tes lèvres sur le siennes pendant une petite seconde qui n'en est pas moins agréable. Le goût de ses lèvres t'as manqué. Tu pourrais presque passer pour une nana totalement lunatique vu ce qui s'est passé la dernière fois entre vous, mais tu t'en fiches un peu. T'as pas envie qu'Aden croupisse en taule. Tu ne veux pas attirer l'attention du flic et qu'il comprenne que tu es la pour mettre Aden en garde et éventuellement lui sauver la mise. « Tu veux pas venir avec moi deux secondes? » Tu as presque l'air vraiment gênée alors que tu fais glisser tes doigts le long de ses bras. Ouais, pour le flic, tu seras la petite serveuse entichée du supposé dealer. Très cliché. L'idée que tu mettes en garde Aden contre lui ne risque même pas de lui effleurer l'esprit. « C'est important. » Tu lui chuchotes discrètement en approchant ta bouche de ses oreilles. Aux yeux des gens, là, tu lui murmures une petite réplique salace pour le chauffer.

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Aden & Gemma

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Tu t'efforces d'effectuer ton travail sans penser à la dernière connerie en date de Ryan. Tu n'as pas envie de savoir pourquoi ton idiot de frère s'est fait temporairement viré du campus. Enfin si, tu veux savoir, c'est juste que pour une fois, t'as envie de ne pas te torturer le cerveau à cause des autres. Sourire aux lèvres, tu prends des commandes, tu les transmets au barman, tu sers, et rebelote. C'est toujours plus plaisant une serveuse qui sourit, puis quand t'es amicale, t'as généralement des pourboires plus généreux. Et toi, tu ne craches pas sur l'argent, puis franchement, ton boulot n'est peut-être pas le plus fun du monde, mais ce n'est pas le pire. Tu ne t'en plaint pas trop. Ton boss est cool, t'adores tes collègues, t'as parfois de l'alcool gratuit en fin de soirée... C'est vrai que t'es lassée d'écouter la même musique electro et d'avoir droit aux même techniques de dragues des mecs bourrés que tu sers, mais en somme, ça va. Puis, tu t'amuses bien avec tes collègues. Les temples de la nuit sont souvent le lieu de rencontre d'individus risibles en tout genre. De toutes les ivresses aussi. Un illuminé fait d'ailleurs irruption à côté du bar sur lequel il s'avachit avec lassitude. Il semble toujours mourrir de soif. Mais il a surtout un avis à donner sur le monde. Poète titubant aux paroles éthérées, il veut dénoncer les irrégularités sur le ramassage des ordures. Tu ne comprends pas vraiment les tenants et les aboutissants de sa diatribe. Ça a l’air de le passionner. Il dit qu’il observe des choses pas nettes toutes les nuits. Sans transition aucune, ce type dont la montre semble couter plus cher que toute ta garde robe se lance dans un monologue sur le championnat de foot. Un autre prétexte pour se lancer dans de grandes métaphores sur la vie. Il y a des effluves d’alcool frelaté dans ses paroles. Ça vous fait marrer tes amies et toi. Comment on peut aussi peu tenir à l'alcool en ayant une telle carrure? Vos bavardages mènent Anna à t'apprendre que son voisin n'est autre qu'un flic en service habillé en civil. Ça t'étonne. Il cache bien son jeu. Toi tu aurais juré que ce gars était juste là pour tirer son coup. Plus tard dans la soirée, tu remarques qu'Aden est là. Il n'est pas là pour s'amuser. Il donne l'impression de le faire. Mais en réalité, il bosse. Tu fais toujours le lien avec le schmitt dont ton amie t'a parlé tout à l'heure. Le type jette quelques regards discrets en direction d'Aden. Ton sang se glace. S'il se fait prendre il en a pour des années de prison. Tu ne sais pas combien, mais tu sais que s'il se fait prendre la main de le sac, il croupira dans une cellule pendant longtemps. Et toi, tu tiens beaucoup trop à Aden pour laisser faire. Tu demandes à Jessica de te remplacer et tu te diriges vers la table d'Aden. Tu entres dans ton personnages avant même d'arriver à sa hauteur. Tu t'avances vers lui d'un pas assuré, tu roules des hanches pour attirer l'attention du flic. Tu te poses sur les genoux d'Aden. Tu souris contres ses lèvres lorsqu'il te rend ton baiser. Il te manque. Le désir est toujours là. Ça te titille le bas du ventre même. Tu intimes à Aden de te suivre en faisant bien en sorte que tout le monde t'entende. Tu lui ajoutes plus discrètement que c'est important. Aden annonce à ses clients qu'il revient. Et tu le vois. Tu vois ce regard noir qu'il adresse au type qui te matait sans retenue. Toi, ça te fait sourire. Sa main vient épouser les courbes de ta hanche et il te suit alors que tu te diriges vers les toilettes. Tout porte à croire que vous allez juste prendre votre pied. « Chut... suis-moi et fait genre on va s'envoyer en l'air. » Tu lui glisses sans pour autant sortir de ton manège. « Fais moi confiance. » Tu souris comme une gamine de seize piges fière d'aller se faire défleurer à une boom d'ado. Ridicule. Surtout quand on sait que t'as affreusement honte de toi même. Tu dois passer pour une sacrée chaudasse. Qu'est-ce que tu ne ferais pas pour Aden... Tu le pousses dans les toilettes. T'as toujours détesté les chiottes des boites de nuits. C'est à la limite du sordide. La boite aura beau être huppée et bien fréquenté, dans les WC il y aura toujours un couple qui s'envoie en l'air, un héroïnomane qui se pique sous les yeux de tout le monde et bien sur toutes ces petites natures qui vomissent leurs tripes la tête plongée dans une cuvette. Tu soupires en t'introduisant dans l'une de cabine avec Aden. « Vide tes poches Aden ! » Il ne doit surement pas en croire ses oreilles. Normal. Tu ne te drogues même pas de toute façon. Il peut t'arriver de fumer un joint de temps à autre, mais voilà, tu n'as rien à faire avec les merdes qu'il vend. Tu le fixes avec insistance pour lui montrer que tu es sérieuse. « Ecoute Aden, y a un filc dans la boite. Il arrête pas de regarder dans ta direction. Tu risques gros si tu t'fais prendre en pleine transaction. » Tu lâches les yeux pleins d'inquiétude. Tu ne lui apprends rien, mais, en tant qu'éternelle anxieuse digne de ce nom, ton besoin de parler augmente lorsque tu es affolée. Tu déboutonnes ta chemise pour laisser apparaitre ton soutien gorge. « J'vais tout cacher là. » Tu lui expliques. Oui, tu as tout prévu. Tu es une adepte de ce genre de situations avec une famille comme la tienne.  

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Aden & Gemma

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Tu sens ton sang te glacer lorsque tu vois ce flic lorgner sur Aden. Aden qui bosse. Et le moins que l'on puisse dire est que le boulot d'Aden n'a rien de légal. Il risque gros Aden. Toi, tu ne peux pas rester ici les bras croisés en sachant qu'Aden est mal barré. Des sueurs froides te parcourent l'échine à l'idée même de l'imaginer enfermé entre quatre murs. Une tension énorme se fait sentir entre tes tempes. La panique s'empare de ton corps. Ton souffle s'accélèrent en meme temps que ton affolement. Tu as l'impression que le temps s'est arrêté de s'écouler. Éternelle anxieuse, tout se brouille dans ton esprit. Tu dois vraiment beaucoup tenir à Aden pour réagir ainsi. Plus que tu ne veux bien le croire en tout cas. Tu t'arrêtes net de travailler. De toute façon, tu as déjà oublié toutes les commandes que tu as prises. Tu demandes à ce que l'on te remplace. Dix minutes, tu dis, mais en réalité, tu ne sais pas pendant combien de temps tu vas devoir déserter ton poste. Jessica accepte non sans rechigner. Tu vas vers Aden. Tu ne laisses rien transparaitre, mais une frousse persistante te tressaille. Tu l'interpelles. Il semble surpris de te voir. Surpris mais heureux. Tu le vois à ce sourire en coin qu'il arbore. Dans le fond, ça te fait plaisir, mais tu ne relèves pas, ce n'est pas le temps niaiser. Tu t'assoies sur ses genoux. Son bras entoure automatiquement ton corps, mais tu parviens encore une fois à lire l'étonnement dans ses yeux. C'est normal, la dernière fois que vous vous êtes vu tu lui as fait une crise avant de te tirer de chez lui. T'as du mal à gérer tes émotion en sa présence en ce moment. Mais, là, tu as un rôle à jouer. Tout ton esprit est tourné en direction des choses sérieuses. Tu l'embrasses. Il répond à ton baiser. Tu le sens même sourire contre tes lèvres. C'est fou, ce qu'un simple baiser de lui peut bien te faire ressentir. Il te manque. Clairement. Votre complicité te manque. Tu vois Aden fusiller du regard le gars qui te regardais à ton arrivée. Lui aussi est jaloux apparement. Tu intime au beau brun de te suivre. Il le fait. Tu ne peux pas tout lui expliquer maintenant. Tu lui demandes juste de rentrer dans ton jeu. Il ne se fait pas prier. Il en profite même. Il assène ton cou de baiser tandis que sa main dessine tes courbes pour se déposer sur tes fesses. Ça ne te gène même pas. Vous avez déjà été si intimement lié que ces gestes te semblent presque anodins. Vu comme ça, tu dois surement renvoyé une image de fille vulgaire, mais si c'est pour éviter à Aden de se faire choper, peu importe. Tu n'as jamais été le genre de fille à se soucier du regard des autres de toute façon. Vous entrez aux toilettes. Un endroit que tu trouvais infecte. Aussi trend la boite de nuit soit-elle. Des chiottes de boite de nuit restaient des chiottes à l'hygiène douteuses, pleines de toxicomanes en tout genre. Tu t'enfermes dans une cabine avec Aden. Cabine confiné, ce qui fait que tu es dangereusement proche d'Aden. Tu lui expliques la situation. Il ne tarde pas à réagir. Réaction prévisible. Ce que tu lui annonce semble l'embêter au plus haut point. Tu lui proposes de tout cacher dans ton soutif. Il refuse catégoriquement. Tu souffles. Tu lui barres le passage. Tu sais qu'il n'est pas tout à fait inconscient, mais tu veux éviter, qu'il sorte avec ses conneries dans la poche. Conneries qui pourraient lui couter des années de liberté. « J'te laisserais pas sortir d'ici avec de la drogue dans les poches. Je te dis que ce gars avait les yeux rivés sur toi. » Tu as moins de chances que lui d'être soupçonnée, mais bon, Aden a raison, il y a quand même des chances. Tu n'y avais pas vraiment pensé sur le coup, le stress aidant souvent beaucoup, mais ce flic sait que tu viens de t'enfermer en tête à tête avec Aden. Tu sais que s'il n'a pas des problème avec la justice. Il en aura avec son boss. Et tu sais à quel point ces personnes sont glauque. « Tu risques beaucoup si tu perds toute ta marchandise? » Tu lui demandes alors que tes yeux se dirigent vers la cuvette. La seule solution qui s'offre à lui. « J'ai pas grand chose, mais j'peux te filer mes économies pour t'aider à rembourser. » Tu proposes. Tu as vraiment peur pour lui. C'est dans ta nature. Tu es bienveillante. Tu ne peux pas t'empêcher de prendre soin des gens à qui tu tiens. Et Aden il en fait indéniablement parti. « Au pire on peut essayer de te trouver une planque ici. » Ton cerveau est en surchauffe. Tu ne peux pas t'empecher de te ronger les ongles, signe que tu stresse. Tu te mordilles l'interieur de la bouche en le fixant comme pour lui envoyer un signal de détresse. C'est lui qui est dans la merde et tu sembles être plus stressée que lui.

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Aden & Gemma

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Tu t'actives à faire des aller-retour entre le bar et les tables. Sourire aux lèvres, tu donnes l'impression d'aimer ce que tu fais. Il faut que tu donnes une bonne image de l'endroit où tu travailles. Tu donnes l'impression d'être motivée. Tu t'arrêtes un petit moment pour discuter avec tes collègues, mais le manager vient vite vous remonter les bretelles. Ton patron, il est sympa. Il est particulièrement conciliant avec toi. Jess et Anna n'arrêtent pas de te dire que c'est parce que tu lui as tapé dans l'œil et que tu devrais en profiter. Toi, bien sur, tu refuses, tu ne te vois pas avoir une relation avec ton patron. Tu dis qu'il n'en est rien. Tu fais semblant de ne rien voir. Tu dis qu'il se comporte avec toi exactement comme avec elles. Pour peu, tu y croirais toi-même. Mais cet ersatz de beau gosse qui se croit irrésistible est beaucoup trop explicite. Là par exemple, il a l’audace de décider que vous aller discuter alors qu'il vient de vous demander de vous remettre au travail. Toi, tu n'aimes pas qu'il fasse ça. Tu ne veux pas que tes collègues pensent que tu as droit à un traitement de faveur où je ne sais quoi. De plus sa compagnie ne te plait pas parce que tu le trouves assez simple d'esprit. Mais bon, son esprit il s’en fout, c’est son compte en banque qui lui importe. Et pour le coup, grâce à Dieu et à la générosité de son père, il va très bien. Alors il te parle avec l’assurance de celui qui peut tout acheter. Tu l’écoutes avec la politesse d’une fille qui s’ennuie. Il te raconte des inepties et te montre des photos de soirée. Tout y est : des lieux magnifiques, de jolis éclairages, des bouteilles à foison, de jolies filles qui sourient, des verres qui trinquent et surtout les bons filtres Instagram. Si ça se trouve, il s’est ennuyé dans ces soirées, mais peu importe, les photos sont géniales. Alors tu continues de lui sourire. La musique est de plus en plus forte. C’est bien plus pratique de ne pas s’entendre quand on ne veut pas se parler. Le temps passe, tu finis par lui fausser compagnie. Tu remarques qu'Aden s'est glissé dans la boite entre temps. Il n'est pas avec ses amis. Tu sais qu'il deal alors tu ne mets pas trop de temps à comprendre que, ce soir, il est sorti pour bosser. Tu n'aimes pas forcement le fait qu'il se mette en danger pour exercer ce genre de boulot pas très reglo, mais tu n'as pas ton mot à dire. On t'a raconté des histoires plus glauques les unes que les autres. Tu sais ce qu'il risque. Tu ne vois plus plusieurs gars du voisinage à cause de toi. Les plus chanceux finissent en taule et les autres finissent par se faire buter par leurs boss. Et toi, tu fais tout de suite le lien avec ce flic dont Anna t'as parlé plus tôt. Flic qui jette discrètement quelques petit regards discrets à Aden entre deux gorgée de scotch. Ça, ça te glace le sang. Tu paniques. Tu ne peux pas rester là sans rien faire. Tu ne peux pas laisser faire. Le voir se faire prendre sous tes yeux. C'eat hors de question. Tu prends ta pause. Tu dis à ton amie de te remplacer. Tu vas vers Aden. Tu déposes un baiser sur ses lèvres. Tu joue la comédie pour que ce flic ne se doute pas tes réelles motivations. Tu déposes un baiser sur ses lèvres. Baiser bref mais intense. Tu n'étais pas obligé, mais ça donne une valeur ajoutée à ton rôle. Tu intimes à Aden de te suivre. Il le fait. Entre temps il fusille aussi du regard ce type dont les yeux s'attardent un peu trop sur ton corps. Tu ne le savais pas possessif. C'est la première fois qu'il fait un truc comme ça. Tu es tellement affolée que tu ne relèves même pas. Tu te diriges fièrement vers les toilettes aux bras d'Aden. Toi, t'as toujours trouvé les filles comme ça pathétiques. Il n'y a rien de glorieux à se faire tringler dans des chiottes. Confinée dans une cabine avec Aden, tu lui expliques la situation. Tu es étonnée par son aptitude à garder son sang froid. Toi, tu bouillonnes de l'intérieur. L'anxiété s'est emparée de l'intégralité de ton corps au moment où tu as vu ce schmitt lorgner sur Aden. Tu lui préfères de cacher sa dope dans ton soutien gorge. Il refuse. Il est catégorique même. Il ne veut pas te mettre en danger. Toi, tu n'y as même pas pensé tellement tu étais à cran. Tu ne risques pas autant que lui. Tu es moins suspectes. Ce flic pourrait ne pas penser à te fouiller, mais il y a des chances. Tu viens quand même de passer pas mal de temps enfermée avec lui dans les toilettes. T'es comme ça Gemma. Trop bienveillante. Trop complaisante. Trop serviable. Tu fais toujours passer ceux à qui tu tiens avant ta propre personne. Tu prends soin de tes proches, t'oubliant au passage. Un rire nerveux s'échappe de ses lèvres lorsque tu lui demande ce qu'il risque s'il perd sa marchandise. Tu comprends tout de suite que l'alternative de la jeter dans les toilettes n'est même pas envisageable. Tu sais que les gens qui gèrent ce genre de business n'ont aucun scrupule, mais le fait de l'entendre avancer des propos aussi sordides te pétrifie. « Je crois bien que la taule est une meilleure option dans ce cas. » Aden balaye également d'un revers de main ton idée de cacher la drogue quelque part dans les toilettes. « J'essayes de trouver un truc pour t'aider, mais il n'y a rien qui vient. » Tu passes ta main dans tes cheveux. Tu n'as pas envie que ton état de panique transparaisse. Il a autre chose à faire que d'essayer de te convaincre que tout ira bien. Alors tu hoches la tête lorsqu'il te dit qu'il trouvera une solution. Tu as envie de le croire. Tu espères que ce sera le cas. Il sort son téléphone et passe un appel. Tu entends gueuler à l'autre bout de la ligne. Tu écoutes Aden expliquer la situation dans laquelle il est. Tu n'arrives pas à distinguer ce que dit son interlocuteur même si sa voix est portante. Aden finit par raccrocher. Il s'approche pour reboutonner ta chemise et t'annonce au passage que quelqu'un viendra récupérer toute la drogue ici. « J'attends avec toi. » C'est une évidence à tes yeux. Aden et toi devez sortir ensemble des toilettes. « Il faut qu'on garde notre alibi intact. » Rassurée, mais pas complètement, tu te surprends à souffler de soulagement. « Il aura eu plus de peur que de mal finalement. » Tes lèvres s'étirent en un sourire alors que tes yeux se posent sur le visage d'Aden. Tu le trouves beau. Tu t'humectes les lèvres essayant de paraître la plus détendue possible, ce qui est très difficile lorsque le fait de savoir ses yeux rivés sur toi t'électrifies tout le corps partie par partie. Toi qui pensais que ça ne durerait qu'un court moment et qu'après l'avoir évité pendant tout ce temps, tu ne ressentirais plus rien en le voyant... Tu te trompais sur toute la ligne. Tu fronces les sourcils lorsque tes yeux se posent sur les siens. « T'as l'air fatigué. » Le bout de ton index va dissiner les cernes qu'il a sous le visage.

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Aden & Gemma

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T'as toujours été anxieuse comme fille. Tu n'as jamais su gérer le stress. Surtout dans les situations délicates. Et Dieu seul sait dans combien de situations compliqués tu t'es retrouvé au cours de ta vie. La dernière en date étant la grossesse de ta petite sœur. Une gamine de dix-huit ans mise en cloque par un gars de cité. Toute personne sensée jugerait que la meilleure solution pour Sofia est l'avortement. Mais non. Elle voit les choses autrement, elle. Comme si elle pouvait s'occuper de son bébé entre deux soirée. Quoiqu'il en soit. Tu ne dois pas t'égarer. Tu as un autre problème a essayer de régler. Un gros problème. Tes jambes n'arrivent plus à te porter lorsque tu te rends compte que le flic sous couverture dont t'a parlé ta collègue regarde dans la direction d'Aden. Mine de rien, tu tiens beaucoup à ce garçon. Tu ne peux pas rester là sans rien faire, alors tu essayes de manipuler l'homme qui surveille Aden en lui faisant croire que vous vous dirigez aux toilettes pour faire l'amour. Une fois là-bas, entre quatre yeux, tu pourras le mettre en garde. Franchement, t'es plutôt explicite. Tu t'en sors pas trop mal pour une nana qu'on crame avant même qu'elle n'ouvre la bouche lorsqu'elle tente de mentir. Et Aden il entre dans ton jeu. Il te fait confiance. Une fois dans la cabine. Tu lui expliques la situation. Tu essayes de l'aider à s'en sortir, mais aucuns de tes plans ne tiennent la route. T'as beau être une grande gueule, lorsque les choses deviennent sérieuses, l'angoisse prend le dessus et tu perds tous tes moyens. Tu essayes de ne pas laisser paraître ton état de panique, mais ce n'est pas gagné d'avance, surtout quand Aden t'apprend que les ripou avec qui il bosse n'hésiteraient pas à lui couper une jambe - ou deux, s'il perd toute sa marchandise. Il passe un appel. Tu as du mal à suivre le fil de la conversation. Tu ne te détends que lorsqu'Aden raccroche et t'annonce que c'est régler. Tu comptes rester avec lui. Histoire d'avoir une bonne excuse si les flics vous interrogent. Vous êtes clean tous les deux et en général si un garçon et une fille disparaissent pendant un bon moment dans une boite de nuit, c'est qu'ils s'envoient en l'air. « Le manager m'aime bien, il fera pas trop chier si je prolonge ma pause. » c'est plutôt Jess qui risque de te prendre la tête, mais ça lui passera. « Puis je suis pas restée assez longtemps avec toi ici, si je sors trop tôt, ce sal flic risquera pas de gober qu'on était en train de coucher ensemble. Il cramera direct que je t'ai mis en garde pour que tu te débarrasses de la drogue. Mine de rien, ils sont pas con les poulets. » Et en y repensant bien, ça fait pas mal de temps que tu n'as rien fait avec Aden. Le fait que tu te montres jalouse a surement dû le rebuter. Ou bien c'est qu'il t'évite. Les mecs comme Aden ils ont peur de se caser, et toi en te montrant aussi possessive avec lui, tu dois surement lui donner l'impression de vouloir te mettre en couple. Sauf que t'as peut-être plus peur que lui de te poser. Ta dernière relation sérieuse s'est soldée par une mort, alors tu n'as clairement pas envie de retomber amoureuse. Du coup peut-être qu'Aden essaye de te mettre dans la case amie ou un truc du genre. Ton hypothèse se confirme lorsqu'il referme les boutons de ta chemise. Il en ferme un de trop. Tu l'ouvres sans rompre votre contact visuel. Tu ne t'en rend pas compte, mais c'est un véritable appel à la luxure. « T'es en train de me friendzoner ou quoi là? » Tu ris en lui adressant un regard faussement boudeur. Tu fais souvent ça, toi. Tu abordes de manière légère les sujets importants pour avoir des réponses sans pour autant justifier tes motivations. Un simple c'était pour rire réussi à te sortir d'affaire. Maintenant, que tout semble s'arranger tu as enfin le temps de le regarder. Tes yeux détaillent tous les traits de son visage. C'est indéniable, ce mec ne te laisse vraiment pas indifférente. Le bas de ses yeux est légèrement violacé. Il a l'air exténué. Tu n'aime pas le voir comme ça. Ça t'attriste presque. Oh, mais qu'est-ce qui t'arrive ma vieille? En même temps vu l'ascenseur émotionnel que tu viens de vivre, on peut comprendre le fait que tu te montres aussi attentionnée à son égard. Tu aurais pu le perdre à n'importe quel moment. Il aurait prit des années de taules. Donc, là, tu profites du temps que tu passes avec lui. Il t'explique qu'il sort trop ces temps-ci. Ça ne t'étonne pas trop. « Pour bosser? » Tu lui demandes. Sans transition. Aucune. Il t'enlace et t'attire contre lui.  Inconsciemment, tu te me retrouves à sourire alors que tes doigts glissent de sa joue à sa clavicule en passant par son cou. A cet instant rien ne comptes, tu as l'impression que vois êtes isolés du monde extérieur. On n'apprend à apprécier ce que l'on a que lorsqu'on risque de le perdre.  Il te demande si tu vas bien, toi. L'attention qu'il te portes est vraiment plaisante, car tu sais quel genre de gars il est. Tu te contentes d'hocher la tête. Ça ne va pas forcement à la maison, mais tu n'es pas du genre à te plaindre, alors comme d'habitude tu feins un sourire et tu prétend que tout va pour le mieux.

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Aden & Gemma

Sometimes the brain needs more time to accept what the heart already knows

Ça fait des semaines que tu penses à Aden. Ça fait des jours que tu n’as aucune nouvelle de lui. Tu as beau essayer de scruter ses moindres faits et gestes sur les réseaux sociaux, tu ne sais rien de ce qu’Il fait en ce moment. Ça te manque. Il te manque. Hier soir, tu avais même prévu de lui envoyer un texto. Tu avais l’impression de prendre des risques démesurés en tapotant quelques lettres avec ton pouce sur ton écran tactile. En fait, tu es juste fille qui ressemble à tant d’autres, qui était suspendue à un iPhone qui ressemble à tant d’autres et qui avait l’impression de mettre sa vie en jeu pour le regard d’un garçon qui lui aussi ressemble à tant d’autres mais que tes yeux, ta peau et ton petit cœur en lambeaux ont élu. Mais ton ego et Cléa t'en ont dissuadé entre deux gorgées de café, alors tu ne l'as pas fait. Aden te manque cruellement mais tu n'as pas eu le cran de lui envoyer un foutu message. Cependant, au moment où tu l'aperçois assis sur l'une des banquettes de la boite de nuit où tu bosse, tu as plus peur qu'autre chose. Non tu n'es pas en train de te la jouer fleur bleue. Tu as peur parce qu'il n'y a même pas une heure, Anna t'as appris qu'il y a un flic dans la boite. Et le type en question n'arrête pas de lorgner sur Aden. C'est Bagdad dans ta tête. Tu fais tout ce que tu peux pour l'apprendre à Aden le plus discrètement possible tout en lui fournissant un alibi. Lui, il arrête de travailler et il te suit sans broncher. Ça te fait plaisir qu'il te fasse confiance, mais là, tu as d'autres chats à fouetter alors tu ne t'attardes pas ce point qui n'en est pas anodin pour autant. Vous êtes confinés dans une cabine. Vu de l'exterieur, tout porte à croire que vous vous adonnez à des ébats, mais c'est loin d'être le cas. L'anxiété s'empare de tout ton corps. Tu n'arrives à te calmer que lorsqu'Aden t'annonce que tout est réglé. Quelqu'un viendra récupérer toute la marchandise et l'argent qu'Aden a sur lui dans quelques minutes. Tu es moins stressée, mais tu attends quand même qu'Aden soit débarrassé de toutes ces merdes pour être totalement soulagée. Lorsque tu lui annonces que tu ne comptes pas le laisser sortir seul des toilettes, tu lui glisses que tu n'as pas de soucis à te faire quant à la durée de ta pause parce que ton manager t'apprécie. Il lève les yeux aux ciel. « Qu'est-ce qu'il y a? » Un sourire en coin se dessine sur tes lèvres alors que tu lui assènes un léger coup de coude. Serait-il jaloux? Quoiqu'il en soit, tu es quelque peu frustrée par le fait qu'il referme les boutons de ta chemise au lieu de profiter de l'occasion. Tu crains qu'il soit en train de te fuir. Tu re-ouvres le deuxième bouton de ta chemise. Tu ne la portes pas fermée comme ça d'habitude. Ça fait trop bourge coincée qui fait du droit pour faire plaisir à papa. C'est tellement pas toi ça. Déjà parce que tu n'as pas un rond et en plus parce que ton n'en à rien à foutre de ton avenir. Que tu sois avocate ou stripteaseuse, il n'en aura rien à foutre dans tous les cas. « Peut-être bien? » Tu réponds amusée quand Aden te demandes si tu es en train de le chauffer. De toute façon, ça ne semble pas trop le faire réagir. Puisqu'il s'appuie sur une paroi de la cabine et se contente de revisser sa casquette. Il ne sort jamais sans casquette Aden. C'est sa signature à lui. « Tu devrais te reposer un peu et... je sais que je ne suis pas ta mère, mais tu devrais penser à gagner ta vie de manière... » Tu cherches tes mots. Tu essayes d'être subtile. « ...moins stressante et dangereuse surtout. » Et si tu n'avais pas été de service ce soir? Et si la discussion que tu avais eu avec tes collègues ne vous avait pas amené à parler de flic? Et si il n'y avait personne qui pouvait venir récupérer la drogue dans la boite? Aden l'aurait payé de sa liberté. Et toi tu ne veux pas que ça arrive. Tu détestes l'idée même de l'imaginer coincé entre quatre murs. Puis la taule c'est pas un camp de vacances. Il se passe des trucs glauques là-bas. Aden t'attires vers lui et te prends dans ses bras. Tu ressens la satisfaction de ne pas l'avoir laisser filer pour quelques années. Ton doigt effleure sa peau. Il dessine une ligne qui va du dessous de ses yeux à sa clavicule en passant par son cou. Tu te contentes d'hocher la tête lorsqu'il te demande si tu vas bien. Tu n'es pas du genre à te plaindre. Non pas que tu n'aies pas confiance en lui, loin de là. C'est juste que ce n'est ni l'heure, ni l'endroit de parler de ton frère qui part en vrille ou de ta sœur qui ne veut pas se faire avorter. C'est donc par un « oui » que tu réponds quand il te demande si tu es sûre. La porte des toilettes s'ouvre, mais vous décidez d'en faire abstraction. Tu sens les yeux d'Aden t'observer pendant un moment. Tu as tout à coup un peu plus chaud que tout à l'heure. La tension augmente. Il te plaque contre la porte de la cabine dans laquelle vous vous trouvez et il t'embrasse. Un baiser doux, puis fougueux et passionné. Ses mains glissent sur tes hanches tandis que les tiennes se perdent dans ses cheveux. Son prénom résonne dans les toilettes. Vous vous détachez promptement. Ça doit surement être le gars chargé de venir récupéré la dope. Tu soupires d'agacement puis tu reportes ton attention sur Aden. « Je vais pas tarder, je fais pas la fermeture ce soir. Tu peux peut-être m'attendre pour qu'on rentre ensemble? Puis faut que tu restes un peu pour pas paraître suspect. » On t'a cramé Gemma tu ne vas la faire à personne. Tu arranges à Addn ses cheveux que tu as toi même ébouriffé il y a quelques instants et tu attends qu'il finisse de régler ses affaires pour pouvoir sortir avec lui.

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Aden & Gemma

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Ce soir encore, Aden te prouve qu'il a un ego surdimmentioné. Il nie catégoriquement que le fait de savoir que ton patron te tourne autour le dérange alors que tu l'as bien vu lever les yeux au ciel lorsque tu lui a annoncé. Tu n'es pas folle, mais tu n'es pas la mieux placé pour juger. Il faudrait déjà que toi, tu assumes tes crises de jalousie. « Si tu le dis. » Tu hausses les épaules aussi puis tu sors. Il te referme un bouton de chemise en trop alors tu le réouvres. Premièrement parce que ça fait trop coincée et aussi parce que tu gagnes en partie ta vie grace aux pourboires. Plus t'es agréable à regarder, plus les clients sont généreux. T'es pas pudique et surtout tu ne craches pas sur l'argent, t'as trois frères et une soeur dont deux ne bossent pas, alors tu te retiens de jouer à la petite prude et tu tâches d'être bonne. Aden croit que tu essayes de le chauffer, toi ça te fait marrer, alors tu ne nies pas. Ce n'est pas une bonne idée. Il risque de craquer, Aden. Tu le vois à la façon qu'il a de te dévorer des yeux, puis au fait qu'il se force à détourner le regard. « En tout cas, provocation oubpas, ça semble marcher. » Tu fais la maligne, mais toi non plus, tu ne serais pas contre le fait que vous vous adonniez à l'activité que ce flic croit que vous pratiquez en ce moment, mais bon, ce ne serait pas décent vu la situation, puis te faire sauter dans des toilettes... trop peu pour toi. « J'ai toujours rêvé de me faire tringler dans des chiottes. C'est la classe tu trouves pas? » Toi et ton éternelle touche de cynisme. Jamais l'une sans l'autre. Ton conseil le fait sourire. « Oh t'inquiète pas, c'est chiant au début, mais avec le temps on s'habitue, puis t'auras pas à être tout le temps sur tes gardes. » Tu ris légèrement. C'est un peu ton cas à toi qu'il vient de décrire. Tu enchaines les petits boulots depuis que t'es en age de bosser. « Plus sérieusement, fais attention à toi, ok? » Tu esquisses un sourire. Quand la porte des toilettes s'ouvre, Aden et toi vous jouez le jeu. Il te plaque contre la paroi de la cabine et ses lèvres viennent faire pression sur les tiennes. C'est doux au début, mais c'est Aden et toi, alors ça ne peut que prendre une autre tournure. La chaleur et la tension augmentent automatiquement. Vous êtes sur la même longueur d'onde. Le prénom d'Aden qui résonne et toi, trop prise au jeu, tu ne peux que soupirer lorsqu'Aden et toi vous êtes obligés de vous séparez. Avec lui, tu te sens vivante. « On fait comme ça. » Vous vous mettez d'accord pour vous retrouvez à la fin de votre service. Tu restes en retrait pendant qu'Aden fait ce qu'il a à faire. Tu le vois refourguer en toute discrétion la came au type qui vient d'arriver puis revenir vers toi. Vous pouvez sortir maintenant, cependant le brun reste planté là en face de toi. « Qu'est ce qu'on attend? » Tu lui prends la main et le traine hors de la cabine. Tu t'arrêtes devant la porte des toilettes et lui embrasse furtivement le cou pour lui laisser une trace de rouge à lèvre. « Ça nous fera une preuve en plus. » Et ça éloignera de lui une ou deux chaudasses, mais ça tu te retiens de le lui dire. Tu marques ton territoire, du moins quand tu es là. Maintenant que tu es totalement rassurée pour Aden, la situation t'amuse presque. « On part chacun de son côté? Genre on a finit nos affaires et on se calcule plus. Ou bien on sort tous les deux? » Tu hausses les épaules. « De toute façon, tu risques plus rien alors peu importe... » Vous sortez. T'es contente de toi. Tu as l'impression d'avoir été utile. Tu remercies Dieu que ce type ait été dans la boite à ce moment précis. Tu remets ton badge et tu reprends du service. Jessica vient te reprocher le fait de lui avoir laisser plus de boulot pour aller prendre ton pied. Elle a vu toute la scène aussi. D'un côté tu es satisfaite parce que si votre petit manège à marcher avec elle, il marchera avec le flic; mais de l'autre, c'est ta copine et tu ne veux pas qu'elle croit que tu l'utilises. Tu lui promets de tout lui expliquer entre un aller retour au bar. Tu scrutes la table d'Aden. Tu veux savoir ce qui va se passer. Ton cœur manque un battement lorsque tu vois le flic se diriger vers lui l'air de rien. Aden s'est peut-être débarrassé de la dope, mais tu ne peux pas t'empêcher d'être anxieuse, c'est dans ta nature. Il joue au camé pour le prendre la main dans le sac. Tu vois Aden hausser des épaules, l'air désinvolte et le flic froncer les sourcils. Il prend même l'initiative de lui toucher les poches, là tu te dis heureusement que tu es intervenue, mais il finit par se lever et retourner au bar. Il demande à être resservi. Le barman le fait directement. Toi, tu le regardes avec cet air de défi dans les yeux. Un air presque arrogant. Aden l'a bien eu et il le sait très bien, mais il ne peut rien faire pour prouver le contraire. Ton service fini, tu comptes repartir, mais tu sens une main faire pression sur ton bras. Encore Gary qui veut discuter avec toi. Il te fait le même coup tous les soirs et bien sûr, comme d'habitude, il se permet d'être un peu trop tactile avec toi.

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Aden & Gemma

Sometimes the brain needs more time to accept what the heart already knows

Tes journées se ressemblent. Tes soirées aussi. Même les gens qui t'entourent se ressemblent. Tu n'a qu'a baisser les yeux, la majorité des filles portent les mêmes chaussures. Pas forcément de la même couleur. La couleur, c'est ce qui est éventuellement censé représenter la prétendue singularité. Tu as l'impression de vivre en circuit fermé. Alors fatalement tu tournes en rond et tu t’ennuies. Selon la légende, l’ennui serait à l’origine du changement. Peut-être, ailleurs, dans d’autres contextes. Toi, ton passé et tes responsabilités t'ont anesthésiée depuis bien trop longtemps pour imaginer le moindre remaniement. T'es blasée avant l'age, Gemma. Alors, à défaut d’amours passionnées, d’engagements intrépides ou autres engouements, c’est la caféine qui donnent des palpitations à ton petit cœur tout serré. L'abondance de vide t’a fabriqué une superbe carapace. Le problème c'est que toi, tu n’es pas cette blonde impeccable en robe rouge, au brushing parfait et sans contenu. Tu aimerais. Tu aimerais tellement être libre de toute personnalité. Tu serais prête à appeler bonheur ce à quoi on t’enchaînerait. Du coup, tu cherches les ennuis pour chasser le tien. Y a eu Aden. Le type sexy qui a emménagé en face avec qui tu as eu une longueur d'avance par rapport à tes voisines parce que tu le connaissais du lycée. Tu ne trainais pas avec lui, mais vous vous êtes filés assez de stylo et de réponses d'examens pour vous souvenir l'un de l'autre. Tu l'as suivi jusqu’à déchanter en te rendant compte que tu ne pouvais plus faire marche arrière. La perspective d’essayer autre chose était tentante. Amitié et attirance t'ont semblé faire bon ménage. T'as cru pouvoir rendrr tes nuits plus belles que tes jours en te prenant pour l’héroïne d’un roman. Il t’a raconté des inepties. Pas trop parce qu'il n'est pas bavard, mais tu as souri, forcément. Tu as même posé des questions. Tu as trouvé ça intéressant. Tu lui as dégainé toute la panoplie de la séduction préfabriqué, l'alcool et l'envie d’adrénaline aidant. Clairement, niveau hygiène de vie tu tiens plus d’une Kate Moss que d’une Madame de Bovary pleine de morale. Et pourtant, tu rêves de belles histoires romanesques mais ça tu n’oseras jamais l’avouer. C'est surement pour ça que sans t'en rendre réellement compte tu es en train de t'attacher à Aden. Du moins, plus qu'il ne le faut. Votre histoire est inéluctablement vouée à l'échec. Avant même de te laisser séduire, tu savais que ça ne pouvait pas marcher vous deux. Ça ne marchera jamais parce qu'en plus de ne pas être prêts, vous êtes tous les deux trop fiers. Il te prouve encore une fois qu'il n'est pas prêt à mettre son ego de côté pour toi. Quoi que tu n'es pas mieux. Comme lui, tu refuses d'assumer ta jalousie. « C'est cool de vouloir réaliser mes fantasmes. » Vous riez. C'est une habitude chez vous de changer de sujet comme ça quand quelque chose dérange l'un d'entre vous. Ça se fait presque fluidement. Aden t'attire contre lui sans transition. Tu aimes bien qu'il soit tactile avec toi. Il te promet qu'il fera attention à lui. Ça te fait sourire. Tu hoches la tête en humant son odeur. Odeur masculine enivrante. « Ne me remercie pas Aden. Je sais que tu aurais fait la même chose pour moi. » Ça tu en es convaincue. Tu n'en doute pas une seconde. Il te l'a déjà prouvé une fois. Aden et Cléa c'est les deux seules personnes en qui tu as une confiance aveugle, hormis ta famille. Tu pourrais mettre ta vie entre leurs mains. Une porte qui grince. Quelqu'un entre aux toilettes. Tu n'as pas le temps de réaliser ce qui se passe qu'Aden t'as déjà plaqué contre une paroi pour t'embrasser. Le goût de ses lèvres t'as manqué. Tu en profites. Tu profites de chaque instant. C'est drôle, parce que au fond, ce n'est qu'un petit bisou. Mais c'est un bisou d'Aden alors c'est différent. Tu soupires en entendant quelqu'un l'appeler. Le gars en question récupère la came comme prévu tandis que toi tu restes en retrait. Avant de sortir, tu lui laisses une trace de rouge à lèvre. Il va se faire charier par ses potes. « Laisse les dans leur jalousie. » Un sourire vient étirer tes lèvres. Franchement, tu t'en fiches, tant que ça dissuade les nanas de l'approcher. Tu reprends ton travail. Jessica t'en veux un peu de l'avoir laisser s'occuper de deux fois plus de tables pour t'enfermer dans les toilettes avec un garçon. Ça te fait chier, parce que tu l'adores Jess. Tu lui promets de tout lui expliquer plus tard. Tu vois le fameux flic approcher Aden. Il se barre vite fait en voyant qu'il n'en a rien à tirer. Tu lances un regard triomphant à Aden. T'es fier de vous. Lorsque tu finis ton service et que tu es prête à quitter la boite, ton manager t'interpelles. Et comme tous les soirs, il décide de te raconter sa petite vie totalement inintéressante. Le pire c'est qu'il est persuadé d'avoir des choses passionnantes à raconter. Il joue les apollons devant toi. Il se donne le droit de te caresser la joue et de te faire quelques compliments banals et affligeants. Il te demande où tu es passé pendant ta pause. Il dit que tu es son employée préférée. Il t'attire vers lui et garde sa main sur ton bras. Toi, ça te gène. Ça te fait un peu chier même. Tu ne te projettes pas du tout avec lui, mais tu n'as pas pour autant envie de perdre ton boulot. Alors tu te forces à lui sourire en ramenant subtilement ton bras vers toi, mais Gary ne semble vraiment pas comprendre tes signaux puisqu'il passe sa main dans tes cheveux. Tu lui fais remarquer que c'est indécent vis à vis de tes collègues mais il s'en fou du moment que tu ne trouves pas la tournure que prend les choses toi même indécente. Tu aurais peut-être du dire que si, mais tu ne le fais pas. Il essaye de t'embrasser, mais toi tu évites son baiser en lui tendant la joue.

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