Une attirance incontrôlable

Je me trouvais à l'hôpital de Seattle, je détestais cet endroit, il me rappelait mon accident de voiture. Depuis, je me sentais lointain, j'avais la sensation que je ne pouvais pas être moi même. Je ne savais même pas qui j'étais vraiment. Jusque là, je me contentais d'être ce qu'on voulait que je sois mais je savais que ça n'était pas moi, pas vraiment. J'étais assis sur le bord d'un lit, je venais de subir une batterie d'examens, comme à chaque fois histoire de surveiller que tout allait bien. J'attendais un médecin pour avoir les résultats côté cérébrale. Je me sentais mal à l'aise et un brin nerveux, je n'avais qu'une hâte, quitter cet endroit au plus vite et rentrer chez moi car je ne me faisais pas d'illusions, je doutais fort que côté souvenirs ça se soit améliorer. Cela faisait déjà des heures que j'étais ici et j'en avais assez, me retrouver ici me rappelait mon état et cela me faisait déprimer. Je me passais une main nerveuse sur le front lorsque des voix vinrent jusqu'à moi. Je reconnaissais cette voix, je l'avais entendu dans mon subconscient. Je connaissais cette voix et elle me hantait depuis trois mois maintenant. Je devais savoir à qui elle appartenait pourtant j'avais peur de le savoir. Mon cœur manqua un battement lorsque je me leva, la tête me tournait légèrement. J'avançais vers la porte de la chambre dans laquelle je me trouvais, je m'appuyais sur la bâti de la porte tout en regardant dans le couloir. Tous se hâtait à leur occupations sans se préoccuper de ce qui se passait autour d'eux et moi j'étais là, comme figé et incapable de savoir si je devais chercher à retrouver à qui appartenait cette mystérieuse voix. C'était comme ci il m'était soudainement impossible de réfléchir, cet endroit me rendait nerveux et avait vraiment un sale effet sur moi depuis mon accident. « D'accord je m'en charges mais tu me revaudras ça ok ? » Je lâcha un soupir puis leva la tête, je vis une jolie brune, de longs cheveux, une blouse blanche. Elle s'adressait visiblement à une collègue. «  A tout à l'heure oui » Elle souriait en partant, son sourire d'ange était magnifique. Elle marchait vers moi, elle allait continuer son chemin et je ne saurais jamais pourquoi je connaissais sa voix si je ne réagissais pas, tout de suite. Elle passait devant moi, je serra les poings et pris mon courage à deux mains. «  Attendez s'il vous plaît » Disais-je alors en la suivant. La jolie brune se stoppa puis me fis face, j'étais hésitant mais je tenta de le dissimuler avec un fin sourire. «  Excusez moi mais ça fais des heures que j'attends les résultats de mon scanner cérébrale et j'crois qu'on a finis par m'oublier » Un léger rire m'échappa, s'était nerveux. Je me sentais étrangement mal à l'aise et pourtant je le sentais, j'étais troublé et plus que tout intrigué par cette fille que je ne connaissais pas et dont la voix m'était si familière.. 

"Love me, even if it kills us both"

L'amour est resté, comme une grande image survit seule au réveil dans un son effacé - Lamartine

Nous étions en période hivernale et c'était juste pas possible. Il y avait énormément de malade, de blessé. Bref avec cela, j'en avais oublié ma vie privée... Du moins, du peu que j'avais. Mes seuls amis étaient mes collègues qui étaient également mes colocs alors au final ce n'était pas vraiment en train de sortir du contexte du travail. Mais une chose qui est bien, c'est qu'il y avait la possibilité de pouvoir réviser à plusieurs et ça c'est vachement cool.

D'ailleurs en parlant de coloc et collègue, un de mes collègue ainsi que coloc m'avait bippé. Je me dépêchai donc de finir ce que j'avais à faire, heureusement ce n'était rien d'important. J'allais donc en direction de cette personne. Elle n'avait spécialement une bonne tête, donc je m'inquiétais car je n'aimais du tout quand les personnes que j'aimais n'allait pas bien. Après tout, je pense que c'était totalement normal, non ?

J'étais au niveau de mon collègue, il avait un patient et pas n'importe quel patient. C'était apparemment une personne de son passé, et il ne voulait pas voir cette personne. Il voulait que je prenne son dossier pour ne pas avoir à faire à cette fameuse personne. Une ex qu'il avait largué de manière assez abrupte donc oui, il y avait vraiment un malaise pour le coup « D'accord je m'en charge mais tu me revaudras ça ok ? » répliquais-je alors « A tout à l'heure oui »  Fis-je.

Je me dirigeai donc vers la salle où il y avait mon nouveau cas, qui n'était pas du tout intéressant en plus. Je regrettai vraiment d'avoir accepter pour le coup, j'étais vraiment trop bonne pour le coup. C'est à ce moment là qu'on m'interpella. Je me retournai et je fus surprise en découvrant cette personne qui ne m'était pas du tout inconnue. Bien que je ne la connaissais pas non plus à vrai dire, du moins les informations nécessaire, pas la personne en elle-même.

Je souriais donc doucement suite à ce que l'homme venait de me dire, je n'étais pas étonné c'était souvent comme ça, ça me rendait folle à vrai dire « Je vais m'occuper de vous monsieur Hermann, suivez-moi » Fis-je alors en allant en direction qu'il fallait pour les résultats « Je suis contente de vous voir comme ça, vous avez l'air mieux quand même » Répliquais-je alors.

Je me trouvais à l'hôpital pour passer une batterie d'examens, comme régulièrement depuis mon accident de voiture. J'étais surveillé de près et quoi de plus normal puisque j'avais perdu les souvenirs des onze dernières années de ma vie. S'était déprimant comme situation, je ne le montrais pas mais j'en souffrais bien sûr. Je me sentais nauséeux dans cet endroit, il me rendait malade depuis ce maudit accident. Je sentais que mes nerfs étaient en pelote, j'avais les mains moites et plus que tout, j'avais envie de quitter cet endroit au plus vite pour avoir l'impression de respirer complètement. Cela faisait des heures que je me trouvais ici et les résultats de mon scanner cérébral peinait vraiment à arriver. J'avais l'impression qu'on avait finis par m'oublier donc je me leva du lit, me stoppant un instant car la tête me tournait. J'entendais une voix que je connaissais seulement je ne pouvais pas mettre de visage sur cette voix. J'avais froncé les sourcils, je m'interrogeais, je fouillais dans ma mémoire pour avoir la réponse mais rien, il n'y avait que du vide concernant cette voix que j'entendais. Je m'étais rapproché de la porte pour mieux entendre, je voyais de loin une brune, jeune, longs cheveux bruns retombant sur son dos. Elle portait une blouse blanche, visiblement elle s'adressait à un collègue. Elle finissait avec un patient pour sûrement aller en voir un autre, elle passa devant moi comme ci j'étais transparent. Je me demandais si je devais l'interpeller ou pas mais finalement ce fut plus fort que moi. Je l'interpella donc, elle se stoppa et me fis face, elle semblait surprise de constater qu'il s'agissait de ma personne. J'étais intrigué pour le coup mais son sourire me donnait envie de lui faire confiance. « Je vais m'occuper de vous monsieur Hermann, suivez-moi » Je marchais sur ses pas, me retrouvant ensuite à ses côtés sans rien dire. Comment savait-elle comment je m'appelais ? Elle prenait à nouveau la parole, pour ma part j'étais mal à l'aise quelque part. « Je suis contente de vous voir comme ça, vous avez l'air mieux quand même » Sa y est, je venais de comprendre et je me sentais idiot de ne pas y avoir pensé tout de suite. Elle s'était probablement occupé de moi durant mon séjour ici. Je haussais doucement des épaules, lui souriant. « J'en déduis que vous vous êtes occupé de moi pendant que j'étais... ailleurs on va dire » Je parlais bien sur du temps que j'ai passé dans le coma. Si je l'avais vu à mon réveil ou même après, je m'en serais souvenu, je n'aurais certainement pas pu oublier son visage. Elle venait d'arquer un sourcils, serrant le dossier qu'elle tenait contre elle. " Je doutes fort que vous reteniez tous les noms de vos patients et je ne me souviens pas vous avoir vu après mon réveil" Ajoutais-je alors avec un fin sourire. 

"Love me, even if it kills us both"

L'amour est resté, comme une grande image survit seule au réveil dans un son effacé - Lamartine

Je venais d’accepter de rendre un service à un collègue qui avait pour patiente un ancien coup d’un soir et que bien évidemment, il n’avait pas envie de revoir. Quel classique, quel cliché. Bref, j’allais donc en direction de ma nouvelle patiente quand on m’interpella. Et cette personne, ce n’était pas n’importe qui puisque c’était un ancien patient à moi, patient dont je m’étais occupé pendant des mois et il avait beaucoup compté pour moi, c’est sûr !

Je souriais doucement en l’écoutant et puis bon, j’avais bien cinq minutes à lui accorder avant d’aller voir l’ancien coup d’un soir de mon collègue tout de même « Oui, j’étais votre médecin, je me suis occupé de vous tout au long » Repris-je alors doucement en me tournant vers lui « Et non, il est vrai que je ne retiens pas les noms de tous mes patients, mais j’ai retenu le vôtre » Repris-je en lui souriant grandement tandis que nous nous dirigions en direction de l’ascenseur. Je voyais bien du coin de l’œil qu’il était pas mal septique suite à ce que je venais de dire.

Je me rappelais très bien cette période où j’étais son médecin, ce n’était pas du tout facile « Pendant un temps, au bout d’un moment, plus personne ne se préoccupais de vous » Lui expliquais-je « Bon, aviez toujours vos traitements c’est un fait, mais plus personne ne prenez le temps pour vous comme avec les autres patients » Expliquais-je alors doucement « Tout le monde pensait que vous vous ne vous réveillerez pas, que c’était une perte de temps » Lui dis-je et c’est vrai que d’être aussi longtemps dans le coma il y avait de quoi faire douter un médecin.

Et je pense que si personne n’aurait abandonné, je ne me serais pas plus occupé de lui « Du coup, j’étais le seul médecin à m’occuper de vous, vous accordez de mon temps » Lui dis-je en souriant. Sans qu’il le sache, je lui avais d’ailleurs raconté ma vie pas mal de fois pour le coup. Nous sortions alors de l’ascenseur « J’espère que vos résultats seront bons et que vous puissiez reprendre votre vie » Lui dis-je doucement. Avec tout ce qu’il avait vécu, c’était ce qu’il méritait tout de même. De bien pouvoir repartir.