« - And now my bed sheets smell like you.» ▲ Ft Kyle Stilmann.

Et merde. Douloureusement tu ouvres les yeux rencontrant la blancheur de ton plafond plongée dans l'obscurité de la nuit, avant de les fermer aussi tôt alors que ta main vient atterrir moelleusement sur ton ventre gonflé. Tu jures, pestant contre la soirée dernière dont ils te restent des brides de souvenirs étouffés par ton état d'ivrogne. Vaseux, tu te redresses brutalement alors que tu retiens un haut de cœur, posant brutalement ta main sur ta bouche pâteuse. Mon dieu, mon pauvre gars tu as l'air mal en point. J'sais bien que tu te demandes pourquoi tu continues à boire alors que tu tiens aussi bien l'alcool qu'un gamin pré-adolescent. D'aussi loin que tu te souviennes tu as jamais tenu l'alcool, même si pendant une période de ta vie tu écumais les soirées lycéennes, tu n'as jamais eu une forte attache à l'alcool. Pourtant, tu n'es pas le genre à faire le rabat-joie à être contre l'alcool. Tu en bois mais, pas aussi souvent que certains.

Tu jettes un coup d'œil à l'horloge posée sur la table de nuit, 4h06. Objectif pour demain matin ? Ressembler le moins possible au zombi que tu auras l'air Andréas. Douceur, fraîcheur. Un frisson te parcourt faisant dresser les deux petits morceaux de chair qui orne ton torse, tu lances un regard au bras qui est venu se poser en travers de tes cuisses. Remontant le long de celui-ci ton regard se braque sur son propriétaire qui semble encore endormi. C'est ce petit con qui t'a fait boire. Tu plisses les yeux le regard noir, un nouveau renvoie te coupes dans ton râlage. Bordel. Ce n'était pas loin cette fois, tu as failli vomir. Lentement, tu te relèves te traînant dans la salle de bains que tu allumes avant d'éteindre par pitié pour tes pauvres yeux. T'appuyant sur le lavabo tu te plonges en pleine méditation, subissant les brides de souvenir qui te reviennes lorsque tu découvres du bout de tes doigts une marque de morsure caché dans le creux de ton cou. Mais, tu n'as pas le temps pensé à ça, tu dois prendre part à un fâcheux combat. Une guerre entre ta vessie pleine et ton estomac qui demande qu'à être soulagé.

Nouveau renvoi. Vessie 0 - Estomac 1.

St Bartholomew's Hospital, 17H34.

Refermant la porte derrière toi, tu te laisses tomber sur le divan qui sert d'habitude à tes patients. Était-il possible d'avoir envie de mourir à ce point ? Tu te promets une nouvelle fois que plus jamais tu ne boiras d'alcool alors que tu sais au fond de toi que tu seras le premier à proposer un cocktail. Cette journée pouvait-elle être pire qu'elle ne l'était déjà ? Pour toi elle pouvait se résumer à : garder ton sourire devant tes patients hochant la tête alors que tu n'écoutais qu'à moitié, te gaver d'eau et de thé pour raviver ton corps, espérer que la journée se terminer enfin et finalement subir sa fuite. Tu ne sais pas trop si c'était le cas, tu en concluais par son attitude. Quelques croisements au détour d'un couloir et il évitait ton regard, te lâchant un pauvre petit sourire avant de prendre les jambes à son cou. Bunny. Ça lui allait si bien que ça en vînt presque drôle. L'agacement, c'est ce que tu ressentais face à son petit manège. Pas que tu sois blessé dans tes sentiments, parce qu'après tout il n'y en avait pas entre vous, c'était juste une histoire de fierté. Il était le premier à poser des questions, excédé, et peut être un peu trop alcoolisé entre nous, tu lui avais proposé de l'embrasser. Tu risquais de prendre un coup dans la gueule, si finalement ça le dégoûtait mais au moins il serait fixé. T'es pas si lâche que ça finalement. J'suis fier de toi.

Ça ressemblait presque à un film, un premier baiser timide qui dérape dans un lit. Emplissant le silence de la nuit de baisers fiévreux, du bruit des vêtements retirer par des mains tremblantes d'anticipation, de gémissements étouffés produit par les mouvoir des corps qui se découvraient.

Rassemblant tes affaires, tu te réjouis que cette journée touche à sa fin, t'imaginant déjà lové dans ton plaid devant une série alors que Croquette dormira tranquillement sur toi. Prenant le chemin du retour, tu te diriges vers l'ascenseur, il s'ouvre et ton regard est capturé par deux saphirs. Pendant deux secondes tu hésites à rentrer, partagé par l'envie d'en découdre avec lui ou bien de fuir pour pouvoir rentrer plus tôt chez toi. Une main se pose sur ton épaule alors qu'une de tes collègues entame la discussion, te poussant dans le monstre de métal. Tu te demandais si cette journée pouvait être pire ? Tu sais, un conseil. Ne jamais sous-estimés cette chienne de vie, babe.

Quelques étages et le robot ce vide, vous laissant seuls coincés entre les murs de l'appareil. Silence pesant, gênant. La route continue, tu te casses la tête, regardant plusieurs fois ta montre pour adopter une attitude décontracté qui ne trompe personne. Combien de temps tout ça allait encore durer ? Si tu écoutais tes propres conseilles de psy, tu essayerais de désamorcer la situation se basant sur un dialogue calme et posé.  

«  - Tu m'as mordu hier. Tu t'exclames brutalement lui lançant de nouveau ton fameux regard noir, Et pas la petite morsure gentille, j'ai un putain de bleu. Tu sais combien de temps ça va prendre à disparaître hein ? »

Joignant tes gestes à tes paroles faisant entendre ton petit accent italien, tu pointes l'endroit exact caché sous le col de ta chemise. Calme et posé.. Quand je disais que tu étais seulement bon à donner des conseils mais, pas les appliquer. D'un côté tu t'en fiches, ce bourge connaît ton caractère que tu abordes avec tes amis. Les portes métalliques s'ouvrent une nouvelle fois annonçant un nouvel étage, soudainement tu prends peur qu'il fuit une nouvel fois. Tu poses une main sur son torse en le repoussant en arrière, t'avançant vers la boite de contrôle de l'ascenseur.

« - T-t-t-t ! Tu restes ici toi, faut qu'on parle. Tu annonces d'une voix autoritaire alors que tu martèles le bouton pour refermer les portes. »

Les portes se referment, l'appareil descend prenant le chemin du parking. Tu lui tournes le dos, retirant ta blouse pour la ranger dans ton sac sans y vraiment faire attention, tu devras sûrement la repasser demain abruti. En deux secondes tu lui fais face, attendant une réaction de sa part, une explication, quelque chose.

Et merde.. Qu'est-ce que tu as encore branlé Andréas ?