Bring back the nights when I held you beside me

"Love me, even if it kills us both"

L'amour est resté, comme une grande image survit seule au réveil dans un son effacé - Lamartine

J’étais de fin de service en ce soir de Saint Valentin, je n’avais rien de prévue spécialement. Il faut dire qu’en question d’amour, ma vie était pas mal chaotique, je devais l’avouer. J’étais amoureuse d’un homme qui avait un caractère encore plus pourri que moi, j’étais amoureuse d’un homme dont je n’étais pas compatible. L’amour ne faisait pas tout, je le savais que trop bien d’ailleurs. Du coup j’avais travaillé le plus que je pouvais, mais avec la nouvelle règle, nous n’avions qu’une limite d’heure et je l’avais déjà plus qu’atteint.

Je sortais des vestiaires en main et j’allais en direction du bar. J’allais donc tranquillement, si cela se trouve j’allais sûrement trouver des personnes du travail aucunement motivé pour cette fête stupide. Je n’étais pas spécialement fan de ce genre de fête, et encore moins si j’étais seule. Je partais du principe que l’amour c’est tous les jours, empreints de petites action spontanée, naturelle et faîtes au quotidien, de ne pas attendre un jour précis pour montrer à l’être aimé son amour. Ce n’était qu’une simple fête commerciale, ni plus, ni moins.

J’étais en face du bar, prête à entrer quand je croisais sur le chemin, une personne s’apprêtant à entrer également dans le bar. Mon cœur rata un battement et je le fixai, stoppant mon chemin. Il avait vu ma présence. Je le regardai puis je regardai le bar pour enfin baissai la tête. En y réfléchissant ce n’était pas n’importe quel bar, c’était le bar où nous nous étions rencontrés, le bar où tout avait commencé entre lui et moi. Ce bar où j’ai bu de nombre et de nombre de verres après chaque dispute, après que nous nous déchirions.

Je relevai la tête, pas certaine qui soit aussi enclin à ce genre de détail que moi. Ce n’était qu’un mec après tout, c’était plus les filles qui faisaient attention à ce genre de détail. Je décidai d’enfin de relever la tête, croisant alors son regard bleu si pénétrant, me donnant dans tout le corps. Toutefois, je décidai de ne rien laisser transparaître, comme à chaque fois que nous nous croisons « Hey, salut » Dis-je simplement en souriant de manière réservée. Si cela se trouvait, il retrouvait une autre femme, dans ce bar, dans notre bar.  

"Love me, even if it kills us both"

L'amour est resté, comme une grande image survit seule au réveil dans un son effacé - Lamartine

Parfois, on avait beau le vouloir, cela n’était pas suffisant. Le destin était peu négociateur avec les événements de nos vies, ça c’était certain. Quand tout était écrit dans le livre du destin, il prenait que très rarement une gomme pour effacer ses écrits et faire une réécriture ou bien une simple petite correction… Une virgule, un point. Tout était toujours fait avec une minutie que cela était inébranlable. Nous subissons, parfois ce n’était pas plus mal, parfois il y avait de bons écrits et c’était pas mal agréable avec beaucoup d’imagination… Cependant, il semblerait que concernant le livre me concernant ce soit plus un livre chaotique avec un dramaturge excellent.

Et c’est en ce soir de saint valentin que je me retrouvai seule, sans amour, sans famille, sans amis et même sans travail. Cela en était vraiment affligeant, de se rendre compte qu’au final j’étais toute seule. Que j’avais beau être en colocation avec quatre personnes, j’avais beau être entouré au quotidien dans le fond, j’étais toute seule. Seule avec moi-même. Bon d’un côté, ce n’était pas plus mal, ça c’est sûr. Bien que parfois, il est vrai que j’arrivai à m’agacer moi-même et là ça en devenait vraiment grave. En tout cas, j’avais trouvé une solution à mon terrible sort. J’allais être accompagné de gin, de tequila, de vodka et de tout à un tas de boisson où je ne me sentirais plus seule du tout après.

Mais il semblerait que je n’étais pas la seule à avoir cette idée puisqu’à l’entrée du bar, je tombai nez à nez avec mon ex petit ami. Assez ironique pour le coup. Il était toujours parfaitement impeccable sur lui, toujours aussi agréable à regarder, je ne pouvais pas le nier. C’était un fait. Tout comme j’avais l’air d’être une petite collégienne toute innocente, cette petite ringarde face au quaterback de l’équipe du lycée. Je ne savais pas comment réagir à vrai dire, car oui, on était plus ensemble… Mais ne plus être ensemble ne signifiait pas que je ne ressentais plus rien pour lui. A vrai dire, il me manquait terriblement, mais quand il était près de moi, il m’insupportait plus que de raison.

Je souriais doucement tandis qu’il me fit passer en première « Merci beaucoup » Lui dis-je simplement. Je me retournai vers lui, j’étais tout de même curieuse de savoir s’il avait rendez-vous avec quelqu’un, avec une femme. Bon d’accord l’obsessionnelle jalouse voulait le savoir car cela la tuait depuis quelques minutes seulement de ce demander cela « Tu es très beau » Lui dis-je en souriant « Tu as un rendez-vous ? » Repris-je alors en faisant preuve d’un détachement, comme si la réponse m’importait peu. Bien entendu, on est d’accord sur le fait que je ne savais pas du tout mentir ou faire semblant et ce que cela pouvait se voir à 10 000km que c’était la petite ex jalouse qui parlait.

"Love me, even if it kills us both"

L'amour est resté, comme une grande image survit seule au réveil dans un son effacé - Lamartine

Je pense pouvoir dire sans conteste qu’Aaron a été celui qui m’a fait le plus découvrir l’amour, le seul que j’ai aimé de cette façon si toxique, si viscérale… Mais il a été également le seul qui m’a fait autant souffrir, qui m’a fait aller contre toutes mes valeurs, ma morale et les choses auxquelles je pouvais croire. Il avait pris des petites parties de moi au fur du temps, si petite, que je m’en étais pas rendue compte, au final, je n’avais plus été moi. Ce genre d’amour si ardent, si passionnelle, ce genre d’amour qu’on ne vit qu’une fois, qui nous dépossède de nous-même.

Il l’avait été et j’en mourais tout comme il n’était pas bien non plus, qu’il n’était pas heureux avec moi, que je n’étais pas la femme qui lui correspondait. J’ai mis du temps à le comprendre et cela m’avait fait terriblement mal de le reconnaître… Je n’étais pas celle qui lui fallait alors que lui, il était mon monde. Je savais que la décision de rompre qu’on avait prise d’un commun accord était la seule échappatoire que nous avions, que c’était la seule solution possible et la plus sage. Mais intérieurement, je regrettai tellement quelques fois le soir, quand je me retrouvai seule dans mon lit.

Et c’est bien d’ailleurs pour cela, même si nous n’étions plus ensemble que je voulais savoir s’il était seul, s’il m’avait remplacé… Je savais que j’étais le genre de fille remplaçable et sans intérêt… Mais j’avais envie de croire, ne serait-ce qu’un instant, que cela ne soit pas encore arrivé et que je puisse compter un peu dans son cœur. Je souriais donc quand j’appris qu’il était seul, je ne répondis rien toutefois, essayant de restée la plus naturelle que possible, comme si la réponse quelle qu’elle soit, me convenant. Alors que dans le fond, je savais que ce n’était pas le cas, il le savait également et d’ailleurs, tout le monde le savait.

Je rougissais à l’entente du mot « jolie », je n’y pouvais rien… Même quand nous étions ensemble, il arrivait à toujours me faire rougir comme une gamine et je savais qu’il en avait trouvé un jeu avec cela d’ailleurs, parfois faisant exprès pour me mettre mal à l’aise. Je râlais, mais dans le fond, j’avais aimé cela « Dis pas n’importe quoi, je sors du travail et j’étais de garde la nuit dernière » Lui dis-je en souriant doucement « Donc effectivement, tu te trompes » Lui dis-je malicieusement avant de lui tourner dos et de me diriger au comptoir.

Toutefois je me retournai pour lui faire face de nouveau « A moins que tu veuilles être assez gentleman pour offrir un verre à la jeune femme seule que je suis ? » Répliquais-je alors avec un sourire. Je savais que ce n’était pas du tout raisonnable de faire cela, de passer du temps avec lui. Etre près de lui, me faisait souffrir, mon corps et mon cœur… Mais au point où en étais-je, même loin de lui je souffrais de toute façon, alors quitte à mourir à petit feu, autant que cela en vaille la peine. Pas vrai ? Et puis, ce n’était qu’un verre après tout… On dit toujours cela, c’est vrai.

Je me dirigeai donc vers le comptoir, m’y installant… Espérant qu’il prenne place sur le siège d’à côté du plus profond de mon cœur. J’avais vus des collègues internes à une table plus loin, je ne les connaissais pas plus que cela, c’est un fait… Mais bon, c’était des têtes connus. Bien entendu, maintenant que je savais qu’Aaron était également seul, je voulais terriblement passé du temps avec lui, masochiste que je suis, dans ce bar pour ce jour, pour ce soir-là. Il était clair que j’étais prête à tout donner en cet instant.

"Love me, even if it kills us both"

L'amour est resté, comme une grande image survit seule au réveil dans un son effacé - Lamartine

Dire que j’étais rassurée de le savoir seul en cette soirée, je venais à vraiment croire qu’il était seul tout court. Je savais que cela était égoïste de ma part après tout, nous n’étions plus ensemble lui et moi, il pouvait voir qui il voulait s’il le désirait. Le fait est que je ne voulais pas, car je savais du plus profond de mon être qu’aucune fille ne l’a jamais aimé au moins autant que j’ai pu le faire. Car je savais du plus profond de mon âme qu’aucune fille ne seras jamais aussi amoureuse de lui, au moins autant que je suis. Car je savais du plus profond de mon cœur qu’aucune fille se souciera de son bonheur au moins autant que moi.

C’était étrange comme on était gêné en présence de l’un et de l’autre avant qu’on était bien plus que proche. C’est étrange, mais d’un côté, tellement normal. Je veux dire, quand nous aimons une personne de tout notre cœur, il était impossible une fois la séparation de faire comme si de rien n’était comme de simples amis, cela voudrait dire que ce n’était pas vraiment de l’amour… Du moins, pas de l’amour comme nous avions vécus tous les deux avec tant de passion, tant de force et de violence… C’est vrai, je l’aimais tellement que cela en avait était tellement douloureux.

Mais s’il y avait bien une chose que je ne voulais pas, que j’ai compris ces derniers temps… C’est que je ne le voulais pas qu’il soit en dehors de ma vie, de ne plus pouvoir le voir, lui parler même si c’est pour rien lui dire, j’avais besoin de lui-même si cela me faisait du mal, j’avais encore plus mal quand il n’y était pas. Peut-être ce soir étais-ce le soir des amoureux, mais je trouvais que c’était le soir idéal pour renouer une amitié avec lui. Je me jetai à l’eau en première avant de m’installer, espérant sincèrement qu’il veuille passer du temps avec moi comme je voulais passer du temps avec lui.

Et j’eus un frisson en entendant sa voix, son odeur près des moi tandis que mon cœur était carrément en éruption quand je sentis son contact en bas de mes reins. Un simple contact, un simple chuchotement et j’étais dans un autre état. Il pouvait très clairement ce qu’il voulait de moi, j’étais à sa merci… « Et la demoiselle peut demander tout ce qu’elle veut à ce cher gentleman ? » Dis-je malicieusement doté d’une voix chaude tandis que je tournais la tête vers lui tandis qu’il s’installait. Je fis noyer mon regard foncé dans son regard clair avant qu’il ne commande pour lui et qu’il attende de voir ma commande « Je prendrais une vodka » Répliquais-je alors avec un petit clin d’œil.