(Elizabeth) + Pâle comme une aquarelle, j'ai vu son ombre avant de la voir elle

Loin des bruits et des bavardages assourdissants qui m'agaçaient quand je me rendais au Starbucks ou dans n'importe quel autre café de Londres, j'avais posé mes fesses à une table du Bookstore Coffee, petit endroit bien sympathique, calme et parfait pour réfléchir aux récents évènements qui étaient survenus dans ma petite vie bien rangée. De retour de France depuis un peu moins d'un mois, j'avais enfin rencontré le fiancé de ma soeur sans pour autant avoir l'occasion de parler au mieux avec eux deux, mon meilleur ami avec qui les choses n'allaient pas au mieux et ces disparitions en ville qui rendaient tout le monde suspect de tout. Un peu de calme et de répit ne me ferais absolument aucun mal.

Un cappuccino ridiculement petit posé devant moi, mon téléphone éteint dans ma poche, j'observe en silence les gens qui m'entoure comme j'ai toujours eu l'habitude de le faire. Essayer d'analyser les autres était devenu un passe temps pour moi quand j'avais huit ans. Mon oncle et moi allions au terrain de cross pour observer les jeunes qui s'amusaient à faire rugir leurs moteurs et je m'étais trouver une sorte de passion à analyser les réactions des uns et des autres. Essayer de savoir ce à quoi ils peuvent penser à tel ou tel instant était fascinant. Et loin de moi l'envie de passer pour un psychopathe évidemment.

Et dans mon analyse de ce qui m'entoure, une tignasse rousse m'attire l'oeil. J'ai comme une impression de déjà vu, comme si la jeune femme qui venait d'entrer dans le café avait déjà croisé mon chemin au cours de mes années Londoniennes. J'ai attendu qu'elle ai commandé et se soit installée à une table pour m'en approcher avec une petite hésitation. Je n'ai aucun problème à parler à qui que ce soit en général, mais je ne veux pas non plus passer pour une brute ou pour quelqu'un de bizarre. A vrai dire, j'avais juste ce besoin de savoir où j'avais pu croiser cette jeune femme. Me postant près de sa table, sans m'y installer pour autant, parce que j'ai beau avoir un sacré culot, je ne fais pas dans les extrêmes non plus, je lui offre mon plus beau sourire. « Hey, salut... Euh, je suis désolé de te dérangé mais... Je t'ai vu entrer dans le café et j'ai eu cette impression de t'avoir déjà vu quelque part... On ne se serait pas déjà vu ? » Je passe obligatoirement pour le pire des idiots de cette façon, mais au moins j'en aurais le coeur net. Il y'a peu de chance que ce soit une conquête d'un soir qui puisse être vexée puisque je n'ai presque jamais eu de conquête d'un soir et que je me souviens toujours de leurs visages. Pour autant, mon approche était assez... hm, has been ?

Did I know you ?
Holden & Liz

Elizabeth venait de terminer les cours et comme souvent, elle aimait se poser dans un café pour profiter d'un peu de temps libre avant de vivre dans l'atmosphère glaciale de la maison. Gary ne lui adressait toujours pas la parole depuis l'histoire avec Zach et Pipper avait décidé de disparaître de la surface de la terre. Pas de nouvelle. Elle ne répondait ni au message... ni à aucun mail ou appel. Liz était perturbée et la moindre occasion pour se détendre était la bienvenue. C'est ainsi qu'elle se posa dans le café Bookstore. C'était un lieu assez calme en comparaison du Starbuck et c'était très bien. Il fallait dire que la jeune fille était assez réservé et donc la foule n'était pas son point fort. Puis lorsqu'il y avait trop de monde, elle avait quelques difficultés à respirer donc..

Elle commanda une latte macchiato au caramel et ouvrit un de ses livres de court contenant différentes techniques de coiffure. Mais alors qu'elle venait tout juste d'arriver elle sentit une présence juste près d'elle. Elle releva les yeux et le reconnu aussitôt. Son regard d'abord s'agrandit avant d'essayer de reprendre une contenance. Elle réussit à se reprendre juste assez pour ne pas rougir et se contenta de sourire juste un peu, quoiqu'elle eut l'impression d'être un vrai cruche. Holden.. Holden était un garçon qu'Elizabeth a rencontrée en première année de lycée alors qu'il était en dernière année. Elle l'a percutée dans un couloir, faisant tomber ses affaires et depuis, elle craqua pour lui toute l'année scolaire. Se retrouvant souvent au mêmes endroits que lui et fantasmant d'une romance avec lui.. Comme la jeune adolescente qu'elle était:

"Heu.., commença-t-elle d'abord, oui, enfin... on était au lycée ensemble, juste une année. Donc... enfin on se connaissait pas. J'suis du genre assez... elle hésita, invisible"

Elle lui indiqua de la main la chaise en face d'elle même si elle ne savait pas si il voulait s'asseoir mais elle n'arrêtait pas de le regarder. Il avait vieillit.. Puis oui cela faisait quoi ? Peut-être six ans depuis le début du lycée. Comment pouvait-il se souvenir d'elle alors qu'elle lui avait à peine parler à l'époque du lycée ? Puis même lorsqu'elle venait le voir lorsqu'il avait quitté le lycée.. L'aurait-il remarqué ? Cette idée l'a mettait mal à l'aise.. Mais le revoir, cela faisait bizarre. Il était toujours très beau. Elle ne pensait pas le revoir un jour, elle pensait même qu'il avait quitter la ville puis elle se concentrait toujours sur ses problèmes médicaux comme toujours et faisait tout pour obtenir son diplôme dans la coiffure. Mais là, elle referma son livre de cours, trouvant Holden subitement beaucoup plus intéressant.

par cobain. pour BAE

Face à la jolie rousse et après avoir terminé ma phrase je reste un instant à me dire que j'ai été con de l'aborder comme ça. Bon Dieu, mais je vais passé pour un idiot à ce point là. Et si je m'attendais à me faire rembarrer sévère mais la jeune femme ne semble pas de ce genre là et me répond hésitante. Je me rend compte à quel point je peut parfois être distrait puisqu'elle m'annonce que nous étions au lycée ensemble. Je souris, je me rappelais assez bien de toutes les personnes que j'avais pu croiser au lycée, mais n'étant pas du genre à garder contact avec ceux qui ne prennent pas de mes nouvelles, j'avais encore peu de personnes dans mon entourage que je connais de cette époque. Ma mémoire visuel n'étant pas la plus extraordinaire du monde, le peu de fois où j'avais pu la voir avait tout de même dû me marquer puisque son visage ne m'était pas inconnu. « Pas si invisible que ça, j'étais certains de t'avoir déjà vu quelque part. » Je lui souris et l'observant je me rend compte qu'elle m'invite à m'installer face à elle. Souriant, j'accepte l'invitation, posant mes fesses maladroitement sur la place qui lui fait face. Je suis étonnée de ne pas m'être souvenu que nous étions dans le même lycée, je n'aurais pas pu oublier une si jolie demoiselle. Je tente de me remémorer à quel moment j'avais pu la croiser, je n'avais pas énormément d'amis et je suis certain qu'elle ne faisait pas parti de la bande que je fréquentais puisqu'il n'y avait pas une ombre de fille dans le lot, pourtant j'avais forcément dû la croiser au moins une fois et de façon marquante pour me souvenir de son visage aujourd'hui. Après tout le lycée ne datait plus d'hier, mais si elle se souvenait de moi, c'est que nous avions parler au moins une fois.

Mon regard parcours la table et je remarque un livre qui semble être un livre de cours, en fait je ne sais pas vraiment j'ai pas vraiment eu l'occasion de croiser un quelconque bouquin de cours depuis la fin du lycée. « Oh, je te dérange peut-être ? Tu révisais euh... » Et la boulette de plus, impossible de me remémorer son prénom. Je suis pourtant certain de le connaître. Enfin, j'ai déjà eu du mal à retenir celui du fiancé de ma soeur, j'imagine qu'on ne peut pas m'en vouloir de ne pas me souvenir de tout. Je passe réellement pour un idiot et au point ou j'en suis ça ne pourra pas être pire. La rouquine s'est souvenu de moi sans aucun souci et je suis incapable d'en faire autant, je me demande si je devrais pas consulter pour ces problèmes de mémoires. J'ai autant de contenu de mémoire qu'un poisson rouge qui ferait six fois le tour de son bocal en s'extasiant six fois sur la beauté d'un même caillou.