Ce DVD est à moi feat Lacey Coalman

Nous étions vendredi et comme chaque vendredi de chaque semaine, je me rendais dans un magasin de vidéo afin de constitué mon stock de films romantiques pour la soirée. Les choses ne changent pas. Je suis comme ça depuis toujours et je ne crois pas que je pourrais changer un jour. J’espère trouver un homme qui soit comme moi, qui puisse aimer ce genre de film et les regardé avec moi. Nous serions tendrement enlacés, emmitouflé sous une couverture, avec un pot de glace et une ou deux tablettes de chocolat et un paquet de mouchoirs en papier à porter de main. Evidemment, on ne verrait pas grand-chose du film, parce que l’on serait trop occupé à s’embrasser. Enfin, vous voyez le tableau. Je suis une fille romantique et j’espère sincèrement trouver quelqu’un qui me ressemble. Ma meilleure amie dit que je vie ma vie sentimentale par procuration, que je vie à travers mes films quoi. Au fond, je sais qu’elle n’a pas tort. Que j’aurais sans doute du mal à trouver quelqu’un d’aussi bien que dans mes films, mais je veux y croire. Je déambule dans l’allée du magasin, avec déjà trois films entre les mains. Des films que j’ai déjà vus mais que je ne me lasse pas de revoir encore et encore. Il y a « N’oublie jamais », un film tout simplement magnifique et qui me fait pleurer du début à la fin. « Le Secret de Charlie », et oui, encore, mais c’était mon film préféré, je ne m’en lassais pas. Le dernier, c’était « Un jour », un film, qui lui aussi, me faisait pleurer. Je crois que c’est plus fort que moi. Je suis faible, que voulez-vous ? Mais, trois films, ça n’était pas suffisant, il m’en fallait un de plus. Je continuais de regarder le rayon, quand soudain, j’en trouvais un que je n’avais pas vu et que j’avais envie de voir depuis longtemps. A chaque fois, je me faisais avoir, le film n’était plus disponible. Mais, alors que je tendais la main vers le boitier, une autre main fut plus rapide que moi. Merde ! Décidément, je n’avais pas de chance avec ce film. Je haussais les épaules, qu’elle le prenne, ce n’était pas très grave. Bien que je trouvais gonflé de sa part de me l’avoir presque arrachée des mains. Mais, je suis une fille gentille, je ne cherche pas la bagarre. J’ai toujours eu l’habitude de m’écrasé face à l’adversité, et encore une fois, on en a la preuve juste sous les yeux. Ma gentillesse finira par me perdre. « C’est bon, allez-y ! » fis-je, vaincue. J’en trouverais bien un autre que je n’avais pas encore vue. Ce n’était pas ça qui manquait en rayon !

Depuis mon plus jeune âge, je ne suis pas le genre de personne à se battre pour avoir ce qu’elle veut. Je capitule toujours assez vite. Lorsque j’étais petite et que ma sœur me faisait une mesquinerie, je me laissais faire, j’allais simplement me contenter de pleuré, seule dans mon coin. En grandissant, je n’avais pas beaucoup changé. Seules les larmes avaient disparu. Enfin presque, parce que je pleurais toujours devant un film d’amour. Mais pour le reste, je me laissais toujours autant faire. On me disait qu’une jupe qui me plaisait ne m’allait pas ? Je la reposais aussitôt sur le portant en croyant la personne. On pouvait me faire croire tout et n’importe quoi, je ne marchais pas, je courais ! Et toujours droit vers la catastrophe ! Comme pour l’épisode Andrew Pace. J’étais lycéenne et naïve ; bon je suis toujours naïve bien que j’ai grandi ; et quand le garçon le plus beau de l’école était venue m’invité, j’y avais cru. Je me voyais déjà à son bras au bal de promo, prendre un appartement ensemble après une première année réussie à l’université et au final, dès qu’il a obtenu ce qu’il voulait, il m’a jeté. Adieu les rêves ! Je m’étais sentie trahie et plutôt que de me défendre, je n’avais rien dit, j’avais préféré la solution de facilité en avant une boite de médicaments. Une chance pour moi, ma sœur m’avait trouvé et ne me détestait pas autant qu’elle avait bien voulu me le faire croire. Et aujourd’hui, je courais sans doute droit dans le mur avec le frère d’Andrew, le beau et terriblement sexy, Seven Pace. Entre ma meilleure amie qui me disait de fuir et ma confidente qui me disait de foncé, qui croire ? Je ne savais pas vraiment quoi faire. De toute manière, il n’y avait rien à faire. Un sourire de lui et je craquais complètement, une vraie guimauve. Voilà ce que j’étais. Alors, forcément, lorsque cette jeune femme m’avait presque arraché le DVD des mains, j’avais capitulé sans me battre, lui laissant le film que je rêvais de voir. « De rien ! » répondis-je, avec un pauvre sourire. J’avisais un autre film, mais que j’avais déjà vu et hésitais à le prendre.

Depuis toute gamine, je m’efface devant les difficultés. On ne m’a jamais appris à me battre, parce que lorsque je suis née, tout me tombait tout cuit dans le bec. Ma naissance tenait du miracle car mes parents avaient très longtemps essayé de donner un frère ou une sœur à Tessa, sans succès. Et puis, un jour, ma mère est tombée enceinte et je suis née. A la maison, avec mes parents, j’avais la vie rêvée, j’étais une petite fille comblée, je n’avais rien besoin de demander, j’avais tout. Mais avec ma sœur, c’était une autre histoire, morsures, tirage de cheveux, moqueries, méchancetés. Tessa ne m’aimait pas et savait me le savoir. Alors que je suis rentrée à l’école, je n’avais plus une vie de rêve, c’était même tout le contraire et j’ai appris à me faire discrète à rester dans mon coin. Je ne disais rien, je ne montrais jamais mon mal être à mes parents, il n’y a que Tessa qui le savait et ça la faisait beaucoup rire. Je crois qu’elle y prenait plaisir. Et puis, il y a eu l’épisode avec Andrew et j’ai voulu en finir. Ça a été la goutte d’eau qui a fait débordé le vase, le tsunami après le tremblement de terre. J’étais incapable de me défendre face à ma sœur, pas plus que j’étais capable de le faire face à cette crapule. Il m’avait humiliée et j’avais choisi la facilité. Etonnamment, mon acte avait fait comprendre à Tessa qu’elle tenait à moi et qu’elle ne voulait pas que je fasse ce genre de connerie. Andrew m’avait fait du mal, mais grâce à lui, j’avais enfin lié un lien fort avec ma sœur. Mais pour autant, malgré les années, je ne savais toujours pas me battre pour obtenir ce que je voulais. J’avais donc laissé cette femme prendre ce film que j’avais tant envie de voir et elle m’avait planté là. Alors qu’elle se dirigeait vers les caisses, moi je fis un nouveau tour de rayon. J’avais dans l’idée de revoir « Célibataire : mode d’emploi », car après tout, j’étais célibataire, quand mon téléphone cellulaire se mit à sonner. Je décrochais, c’était Steven, qui m’annonçait que j’avais le poste. Finalement, j’avais eu tort de croire que j’avais tort de lui faire confiance. La roue tournait enfin dans le bon sens pour moi. Mais jusqu’à quand ?