Dilème et plan cul ~ Wolfgang

J’avais besoin de sortir. Prendre l’air. Me changer les idées. Normalement je prenais rarement des soirées en dehors de mes jours de congés. Là j’avais fait la demande. Bon garde du corps, toujours dispo, toujours au top c’était facile d’obtenir ce genre de soirées vu qu’elles étaient rares. Du coup je me retrouvais dans ce bar, un verre d’alcool dans la main, assis au bar. Je fixais le fond de mon verre absent. Tant de choses s’étaient passées entre le prince et moi et tout me revenais aujourd’hui. Je l’avais embrassé alors que je n’aurais pas dû. Il n’aurait jamais dû m’embrasser à nouveau. Je n’aurais jamais du commencer un troisième baiser. Je n’aurais jamais dû me laisser amadouer par ses yeux, par son attitude. Jamais je n’aurais dû craquer et lui écrire cette fichue lettre. Jamais il n’aurais dû venir me voir pour sceller nos sentiments. Jamais on n’aurait dû commencer une relation secrète. Jamais on n’aurait dû continuer à nous voiler la face. Et e voilà ce soir, à broyer du noir.

On avait pourtant récemment eu un bon voyage en Italie. Loin de la famille, loin du palais. On avait pu être plus relax, plus proche. Et pourtant une fois de retour la réalité m’avait rattrapé. Mais qu’est-ce qu’on avait cru ? Pouvoir vivre une histoire cachée pendant des années ? Qu’il passera à côté de l’obligation de se marier ? Qu’on pouvait vivre un amour gay au grand jour ? Pouah ! Vidant mon verre d’une traite j’en commandais directement un autre. Je devais avouer qu’en partie j’en demandais trop. J’avais besoin d’affection, j’avais besoin d’être proche de la personne aimée. Physiquement aussi. Avec mes amis aussi : j’étais taquin, on se parlait souvent, j’avais souvent des gestes envers eux. Poignées de main, tape sur le dos, conneries en tout genre. J’étais quelqu’un de social, de proche. Et devoir me retenir me faisait du mal. Je voulais être proche de lui mais je ne pouvais pas. Et ça me rongeait. Du coup je me retrouvais dans ce bar à broyer du noir, hésitant de plus en plus à mettre un terme à cette relation, et à vider verre après verre. Enfin… Je n’en étais qu’à mon troisième. Mais bon je ne me contentais pas de bière.

Je revenais au moment présent quand un gars me bouscula. Me retournant je me rendis compte que deux mecs étaient entre de se bousculer et que le ton montait. Putain je n’avais vraiment pas envie de ça. Me levant je gueulais un bon coup, me plaçant entre eux, les faisant arrêter net alors que le barman s’en mêla aussi. L’un fut mis dehors, l’autre envoyé rejoindre son groupe de potes dans le fond de la salle. Je me rassis alors. Sincèrement moi qui étais toujours joyeux d’habitude, ce soir ça n’allait pas fort. En même temps rompre avec la personne que vous aimez, et qui vous aime, juste parce que vous ne pouviez pas vivre cette histoire à cause de facteurs externes. Ca mettais pas de bonne humeur.

@Wolfgang Rosenwald