Je m’étais totalement perdu dans l’instant. Savourant le corps de Raphaël contre je me laissais aller comme jamais. J’adorais sentir ses mains dans mon dos ou encore dans mes cheveux alors qu’il les tirait légèrement. J’aurais pu rester ainsi des heures à couvrir ses lèvres des miennes, explorer sa bouche, voir même aller plus loin. C’est un bruit inconnu qui me ramena sur terre, enfin plus tôt Raphaël qui se recula pour tourner la tête alors que moi c’est ma tête qui tournait déjà toute seule. Mais doucement l’endroit où nous étions, qui nous étions me revint en tête et la panique se fit ressentir assez rapidement. Tournant la tête je découvrir mademoiselle Grimaldi. Futur reine. Déglutissant j’étais tétanisé et ne pouvais juste pas bouger, mes mains toujours sur les hanches du prince et mon corps toujours proche du sien.
Mon sang se glaçait alors qu’elle sortait déjà sans que je n’aie pu bouger ou dire quelque chose. Tout ce que je pouvais faire était fixer d’un regard vide l’endroit où elle se tenait. Anabella Grimaldi. La future reine, assez proche du futur roi. J’allais être viré… Mon père allait me trucider. Moi qui adorais mon travail je sentis la nausée se former dans mon estomac. Il fallait que je sorte d’ici. Il le fallait et vite. Et avant toute chose il fallait que je m’éloigne de Raphaël. Je laissais retomber mes mains lentement avant de tourner la tête vers ce dernier alors qu’il rigola nerveusement. Pour le moment ? Je le regardais effaré. Je venais de perdre une des choses les plus importantes de ma vie : le privilège de protéger la famille royal. C’était un honneur pour quelqu’un comme qui valorisait notre pays, notre culture et notre famille royale. Comme presque toute la population en Grande Bretagne mais moi j’avais le privilège de protéger ces gens que je valorisais au plus haut point. Et aujourd’hui j’avais tout foutu en l’air. Je le regardais interdit alors que sa main caressait la mienne. Je n’y croyait pas ; Il restait là et osait me dire qu’il avait apprécié. Est-ce qu’il se rendait seulement compte. Je me rendis compte que non. Il ne se rendait pas compte. C’était une des facettes de job de garde du corps et de tout employés du palais, ne jamais montrer que notre job nous coute des efforts monstres, ne jamais montrer le travail derrière les tableaux propre, les verres de cristal scintillant, une sortie qui se passe sans aucun soucis. Et ça conditionnait la famille royale d’une certaine manière. Je le voyais bien aujourd’hui… pour lui on pouvait continuer, alors que pour moi… Les sacrifices à faire pour, et les conséquences seraient trop importantes. Beaucoup trop importantes pour moi. Je me reculais d’un pas, le regardait avec désarrois avant de dire d’une voix absente.
« Non. »
Doucement la vérité s’imposa à moi. Je ne pourrais pas. Mon boulot… Mes valeurs… ce que j’étais… les sacrifices fait pour arriver ici… je ne supporterais pas de perdre encore un rêve.
« Partez ! »
Encore cette voix éteinte mais l’ordre était clair et net. Et c’est limite si je ne poussais pas Raphaël hors de ma chambre avant de fermer la porte à clef. Je m’habillais en troisième vitesse, vêtements civils. Quelques coups de fils furent passé pour me faire porter malade La gastro ça passait toujours ! Et vu la sensation de nausée que j’avais ce n’était qu’un demi mensonge. Emballant vite fait deux trois trucs dans un sac de voyage je m’enfuis limite du palais. N’ayant même pas pris la peine de lacer mes chaussures j’en perdis une en cour de route et m’énervait de devoir revenir sur mes pas pour la récupérer. Mais je finis par arriver dans ma voiture. Prenant une minute pour souffler je vis mon reflet dans le rétroviseur : pâle et l’air panique. Je finis par démarrer le véhicule et pris le chemin pour l’appart de mon meilleur ami. Je ne voyais pas qui d’autre aurait pu m’aider.