Cela faisait bien deux semaine que je n’avais pas vu mon ami et il était temps d’y remédier. Quoi de mieux qu’un bowling ! J’étais rentré la veille à mon appartement. Naturellement Raph avait fait sa mine boudeuse, essayant de me convaincre de resté mais mon envie de sortir du palais avait été plus grande que son influence sur moi. Pensé à mon protégé me faisait penser que je devais dire à Clément qu’on sortait ensemble. Enfin devais… J’en avais envie pour vider mon sac, surtout avec ce voyage en Italie récent avec Raph. Même si on s’était rapproché et qu’on avait passé quelques bons moments, le verre s’était légèrement fissuré. On avait été fous de penser pouvoir vivre une telle relation, fous de penser pouvoir continuer indéfiniment comment ça. Je n’en avais pas parlé à Raphaël, je ne voulais pas le blesser, mais j’avais besoin de mettre les choses aux points et de m’éclaircir les idées.

M’habillant après une douche, je pris mes clefs et mon portefeuille avant de me mettre en route. Naturellement j’étais 5 minutes en retard. Le souci c’est qu’une fois que je quittais le palais je quittais toute étiquette : pas de ponctualité, pas de comportement irréprochable, je rigolais, je faisais des blagues, je montrais mes émotions. Je laissais tout mon professionnalisme et ma rigidité de côté. Du coup oui j’étais 5 minutes en retard, comme d’habitude. Je finis par me garer et alors que j’avançais vers le bowling je vis Clément me faire un signe et le retournais, content de le voir. Je souris alors qu’il m’accueillit avec une boutade. Alors que nous faisions notre accolade je répondis sur la bonne humeur :

« Tant que c’est toi qui me désires, toujours ! »

On se sépara alors et j’éclatais de rire à ses mots. Jouant le mec efféminé je fis un petit geste de la main :

« Non mais avec mon teint ces chaussures ça ne vas pas du tout ! Toi par contre tu as tellement de chances, tout te vas ! »

Moi, déconné ? Toujours avec mon ami ! Je passais et remerciais Clément alors qu’il me tenait la porte avant de me diriger vers l’accueil, demandant une piste pour deux. Je payais d’avance et après avoir donné nos pointures la fille vint nous apporter nos chaussures, kakis en effet, avant de nous indiquer la piste numéro quatre. Je tendis sa paire à mon ai avec un sourire sarcastique sur mes lèvres. Ok la belle couleur verte ! Enfin, valait mieux ça que rose. On s’installa du coup à la petite table face à la piste qui nous avait été attribué avant de mettre nos chaussures. Clément était le premier sur la liste donc c’était à lui de commencer :

« Vas-y, montre-moi ce que tu as dans le ventre ! »

Tape virile sur l’épaule, j’essayais de l’encourager. En tout cas le groupe à la table d’à côté semblait bien s’amuser et ça donnait envie d’en faire autant. Je notais aussi le regard de deux filles sur moi et mon ami. Et ben on dirais que la soirée s’annonçait riche !

Je rigolais alors que Clément répliquais à ma vanne. AU moins je pouvais compter sur mes amis pour me suivre dans un de mes plans foireux ou dans mes blagues pourries ou encore mes délires. Je rigolais aussi alors qu’il répliquait pour les chaussures. Secouant la tête, un faux air consterné sur mon visage je laissais couler. Ah ces gens qui ne savaient pas ce qui les mettait en valeur. Ts ts ts ! Enfilant finalement ces magnifiques chaussures, j’avais lancé à Clément le coup d’envois. Comme mon ami était motivé je rigolais doucement alors qu’il me répondait. Manquait plus qu’il ne bombe le torse !

Mon regard s’était porté ver l’autre table et avait croisé le regard de deux jeunes filles, sans pour autant m’y intéresser. Elles avaient trop de poitrine, pas assez de queue et n’étaient pas Raphaël. Rien à dire de plus. Raphaël… En fait il y  avait énormément à dire ! Je me reconcentrais sur mon ami, venant me placer à proximité après son premier coup, sans pour autant le gêner. Me mordant la lèvre je penchais un peu la tête sur le côté. Je priais toujours pour les boules de mes amis, leur intimidant dans ma tête d’aller taper en plein dans les quilles. En fait au fond j’étais le mec le plus fairplay et le moins compétitif au monde. Sauf quand il s’agissait de mon boulot, ou d’atteindre un objectif fixé depuis longtemps. Ou alors que Raphaël était en jeu… En fait, après réflexion, je n’étais pas compétitif envers Clément et Enzo. C’était déjà un bon début pour une qualité. Je levais les mains souriant à mon ami mais ne dis rien. Promis ! J’allais certainement être rouillé aussi. La deuxième boulle semblait déjà lui convenir mieux.

Je lui donnais une tape derrière la tête alors qu’il venait de faire un commentaire comme quoi j’allais l’écraser.

« Arrêtes un peu tes conneries, tu as été très bien ! Tu crois que je ne suis pas rouillé moi ?! »

Un petit regard faussement sévère mais quand même et puis un sourire.

« Ouai, une bière, et pourquoi pas des nachos ?! »

Je m’approchais alors des boules, pesant certaines avant d’en choisir une qui me convenait. Rose bien sûr ! Je pris la boulle et me plaçais sur la piste, visant plus ou moins bien – c’est fous comme une fois en dehors du boulot je me relâchais sur tous ces aspects ! –je la lançais avec assez de force pour qu’elle file plus ou moins droit. Déviance fit qu’elle ne toucha que le côté droit des quilles, mais en renversa quand même certaines. Souriant je repris ma boule une fois qu’elle fut revenue alors que clément parlait à un serveur, avant de relancer. Naturellement la chance ne durait pas et je réussis à faire tomber la quille à l’extrême gauche. Toute seule. Alors que trois de ses copines restaient debout. Je regardais la piste dépité, une moue sur mes lèvres. Me tournant vers Clément je fis un faux reniflement :

« Pour ma défense je l’ai chopé avec force ! »

Et c’est vrai que le coup avait été sec et net. Mais insuffisant. Je retournais vers mon ami, restant à proximité de lui alors que c’était son tour de jouer. C’était assez idiot : s’asseoir se relever, s’asseoir se relever. Autant rester debout et discuter. Rigolant doucement à une de mes pensées idiotes j’en fis part à mon ami :

« Avec mes conneries je pourrais finir dans un cirque ! T’imagine : à l’affiche ce soir le clown Andrewwasitzt ! »

Air théâtral, voix de présentateur, nom débile. Et voilà, je faisais rire. Mais au moins on s’amusait !

Défaitiste, voilà un bon adjectif pour définir Clément. Allé haut les cœurs bon sang ! Ok j’étais peut-être le plus optimiste de la bande ais bon, si j’étais aussi défaitiste on se serait déjà tous suicidés. Ce n’était pas un reproche, loin d’être une critique. C’est juste que je savais pourquoi il avait ces pensées en partie, et je m’étais fait la promesse que je ferais dégager ces nuages qui planaient au-dessus de lui. Il méritait mieux. C’était un gars génial et un ami, même pas en or mais en diamant ! EN tout cas je m’efforçais de le faire sourire, faisant un peu le clown sur les bords. Sa tape après ma défaite me faisait rire. Restant à ses côtés je le laissais jouer. J’évoquais alors le cirque et il renchérit. Je haussais un sourcil, dresseur de tigres ? Pourquoi pas !

« Et ben si jamais tu décides d’exécuter ton plan, fais-moi signe, je serais certainement partant. »

Je priais avec Clément alors que sa boule filait, notant du coin de l’œil la serveuse qui posait notre commande sur la table. Je rigolais doucement alors qu’il parlait de complots. Il avait renversé au moins quelques quilles c’était déjà ça. Allant prendre une gorgée de ma bière je le regardais alors jeter sa deuxième boule, qui elle renversa les dernières quilles debout.

« Ah bah tu vois ! »

Je souris à mon ami, avant de m’avancer à nouveau vers la piste. Reprenant cette boule rose mais qui correspondait à ma main et avait le bon poids. J’allais la lancer quand j’entendis la question de mon ami. Mon sourire descendit légèrement, mais je lançais quand même la boule avec force. Elle fila et je la regardais avancer, sans répondre à Clément directement. Finalement voyant mon score : sept quilles sur 10, je me tournais pour attendre ma boule qui devait remonter.

« Ça va… La semaine prochaine Raphaël doit rendre visite à des potes en Italie, donc au final il semblerait que je le ferais ce voyage. »

Je regardais clément avec un sourire, essayant de maintenir ma bonne humeur. Ma remarque faisait référence à son voyage précédent en Italie. Bon pour des raisons moins joyeuse, mais quand même. Il avait évoqué son regret que je n’ai pas pu venir et au final j’avais trouvé ça dommage aussi de rater l’occasion de voir ce pays. Enfin je me rattrapais. Avec mon copain. Prenant ma boule, je jouais avec un instant légèrement nerveux mais voulant quand même me confier à mon ami.

« Et il se pourrait qu’on… Enfin qu’on … que j’ai un petit ami ? »

Je regardais Clément incertain de sa réaction vis-à-vis de ma confidence. Je n’avais pas réussir à exprimer à voix haute que Raphaël et moi on sortait ensemble. Dans ma tête j’avais érigé des barrières, je me voilais légèrement la face. On était ensemble, dans le meilleur des mondes roses. Mais personne n’avait le droit de savoir, personne ne pouvais nous voir. C’était dur de jongler avec ces deux aspects.

On était partit dans notre délire de dresseur de tigres. En même temps c’était cool comme métier et puis les uniformes étaient sexy. Ok j’avais peut-être un petit penchant pour les uniformes avec un col droit autour du cou. C’était le style de l’uniforme de Raphaël pour les grandes occasions. L’un n’avait absolument rien avoir avec l’autre. Absolument. Me reconcentrant sur le jeu mes compétences n’étaient pas au top. Mais bon ce n’étais qu’un jeu. Du coup j’ne profitais aussi pour annoncer mon trip en Italie ; petit séjour de quatre jour avec Raphaël.

« Oui je sais... Promis je me rattrape au prochain voyage. »

Je souris à Clément enthousiaste alors que je me dirigeais vers le plat de Nachos, m’emparant de deux chips que je trempais dans la sauce au fromage. Putain c’était trop bon. Malbouffe assurée mais bon ! Mon ami suivait mon mouvement alors que je venais de lui confier ma situation actuelle, mais de manière assez soft. Pourtant il n’en fallait pas plus pour comprendre et s’étouffer. Je le regardais avec attention et sérieux essayant de savoir s’il fallait que j’intervienne ou non. Les cours de premiers soins on du bon au final. Il semblait gérer sa toux et après une gorgée de bière la respiration lui revint. Je pu me détendre alors. On nous avait tellement assommés avec des cours de premiers soin et les risques de s’étouffer que j’étais un peu paniqué vis-à-vis de ça mais bon.

Sa réaction me fit sourire doucement et baisser les yeux pour reprendre un autre nachos. Autant dans mon boulot je pouvais être autoritaire et tout ce qu’on voulait, autant en vrai j’étais fleur bleu et câlins. Je me doutais qu’il allait comprendre que je parlais de Raphaël. De qui d’autre pourrais-je parler aussi, si j’avais rencontré quelqu’un il serait au courant. Par contre les félicitations qu’il me fit me firent bizarre… Ce n’était pas lui qui m’avait dit qu’un truc secret ne serait pas top ? Je souris doucement alors qu’il levait sa bière, prenant la mienne je laissais nos bouteilles s’entrechoquer. Je pris une gorgée avant de rigoler à sa remarque.

« Je te préviens, ce coup-ci c’est toi qui me porte sur ton dos à travers tout Londres ! »

Une petite référence à notre dernière cuite qui datait d’il y a quand même quelques temps déjà, mais où je m’étais retrouvé être le moins bourré des deux, à devoir aider Clément à rentrer chez lui. Sauf qu’être le moins bourré ne signifie pas n’être pas bourré ! Du coup on s’était retrouvé à se promener dans ton Londres, lui sur mon dos ou affalé contre moi. Par contre je perdis un pet mon sourire à sa question si c’était officiel. Je fis une petite moue.

« Ce n’est pas vraiment officiel par contre… »

Je me mordis doucement la lèvre inférieure.

« Il est prince, je suis son garde du corps. Ça se fait pas vraiment de mettre un statut Facebook sur notre relation… Je pense qu’il s’est confié à sa sœur sur nous, mais sinon, t’es le seul à le savoir… »

C’était récent et c’était beau ce qu’on avait. J’étais heureux de savoir que ses souries m’étaient, enfin, destiné. J’étais heureux de le faire rire. Et pour l’instant le côté secret ne me dérangeait pas encore. On était dans notre bulle, je ne pensais pas encore aux conséquences. Il y avait encore le côté excitant du secret. Ne pas s’embrasser quand des gens étaient là, ne pas avoir de gestes l’un envers l’autre, garder le masque. Pour l’instant on était juste bien et on profitait.

Ca me faisait bizarre d’avouer à mon meilleur ami que je sortais avec le prince. C’était excitant et à la fois je n’arrivais pas vraiment à oser me prononcer sur la chose. Notre bulle était si fragile, si secrète aussi. Elle pouvait se briser au moindre faux geste ! Mais son enthousiasme prenait doucement le dessus et je me retrouvais à sourire comme un idiot amoureux que j’étais. Je rigolais alors que Clément me disait que je marcherais comme tout le monde. Je savais qu’on fond de moi si jamais je finissais bourré il me porterait. L’ambiance était amicale et à la plaisanterie, ça faisait du bien !

Et pourtant malgré son enthousiasme mes peur avaient refait surface e je me retrouvais a lui confier un peu plus sur ma situation avec Raphaël. Heureusement encore une fois il fut la voix de la raison pour moi. Souriant doucement je hochais la tête. Oui pour Raph aussi ça devait être dur. C’est vrai qu’au fond un statut Facebook on s’en fichait. J’espérais juste pouvoir vivre un secret. Souriant aux derniers mots de mots amis je rigolais doucement :

« Qui aurait pu y croire en effet ! Moi, sortir avec lui ! »

Et pourtant j’avais droit depuis ce fameux jour à un baiser quand on se voyait le matin et le soir avant de le laisser partir dormir. La journée on minimisait au maximum pour ne pas se faire prendre, mes ses sourires étaient pour moi et ça, ça valait de l’or. Souriant alors doucement en repensant à Raph je me laissais aller à un moment de tendresse. Autant je pouvais être un vrai farceur et bout en train, autant j’avais ce côté guimauve qui ressortait quand j’étais en couple apparemment. Etant donné que c’était mon premier copain… Je suivis le geste de Clément et pris également deux Nachos trempé dans une délicieuse sauce au fromage. Je laissais Clément jouer, le regardant depuis ma place assise, faisant passer ma bouchée avec une gorgée de bière. J’éclatais de rire devant sa réaction, alors qu’il venait de faire un Strike. Je me levais alors et lui fis une accolade de la victoire. Secouant la tête toujours en riant je m’approchais du distributeur de boules et repris ma rose. La lançant avec force elle fil pour finalement aller éclater …. Neuf quilles. Hy pas mal ça ! Je repris une boule qui roula, roula, roula… Effleura la quille qui se mit à tanguer et… Tomba !!!

Je me tournais vers Clément un sourire victorieux mais modeste sur les lèvres avant de faire une révérence.

« Si monseigneur veut se donner la peine, c’est à lui ! »

L’ambiance était excellente pour ce soir. Reprenant des nachos je lui demandais alors :

« Et Zoé, ça va ? »

J’avais retrouvé un peu mon sérieux, le regardant avec intérêt étant réellement inquiète pour mon ami. J’avais quasi oublier les deux filles qui nous épiaient en gloussant, jusqu’à ce que mon regard croise le leur et que je me retrouve à hocher la tête pour les saluer par reflex. Merde j’espère qu’elles ne le prendront pas pour une invitation. Du coup je reportais mon attention sur Clément.

@Andrew O'connel

Je rigolais à la remarque de mon ami. Des petits chanceux ? Oui peut être. Du coup je souriais légèrement embarrassé mais content. Mon côté fleur bleu reprenait le dessus. Ne nous attardant pas dessus Clément alla reprendre sa boule et fit un Strike tranquille. Ah bah bravo le champion en manque de confiance ! Je ne fis pas mieux, mais pas plus mal non plus, donnant une tape sur l’épaule de mon ami je pris une gorgée de ma bière. Je mis un peu fin à nos sourires joyeux et nos déconnades prenant des nouvelles de Zoé. Je me faisais du souci pour mon ami. Ce n’était pas pour retourner le couteau dans la plaie, loin de là, mais mon inquiétude voulait que je prenne des nouvelles. Savoir comment ça allait, plus mal ou mieux. Pouvoir éventuellement l’aider à aller mieux.

Je souriais doucement alors qu’il me disait qu’elle allait mieux. Beaucoup mieux. C’était déjà ça de gagné. Je me demandais ce que ma conversation avec la jeune femme lui avait apporté. En espérant que ça ait contribué à remonter la pente. Avec toute cette inquiétude j’avais plus fais gaffe aux filles à qui j’avais fait signe, du coup je me retrouvais surpris lorsqu’elles se trouvèrent en face de nous. Je notais le regard de Clément vers  moi. J’avais limite envie de lâcher : « mais me regarde pas comme ça, je suis gay moi ! Un gay polis mais un gay quand même ! ». L’une d’elle pris la parole. Donc Rachel et Félicia venaient nous complimenter sur notre manière de jouer. Un léger sourire amusé vint prendre place sur mes lèvres. Et dire que Clément se trouvait toujours perdant etc. petit veineux, là il était tout sauf perdant !

En tout cas celle-là allait entrer dans notre liste des fois où on s’était fait accosté. Pas que je prenne la grosse tête, mais bon avoir un corps entrainé et tout ça attirait le regard. On avait déjà eu le coup plusieurs fois avec Clément. Parfois on se laissait aller aux jeux parfois pas. Une fois il nous était même déjà arrivé de nous faire passer pour un couple. Zoé avait bien ris ce jour la tient ! Elle m’avait même proposé de m’engager pour tenir les femmes éloignées quand elle était absente. Clément en pur gentlemen tendis la main après nous avoir présenté. Vu son sourire charmeur je me dis qu’il avait peut-être de s’amuser un peu ce soir. Pas que j’insinuais qu’il allait coucher avec l’une ou l’autre, ni qu’il allait tromper Zoé ou encore vouloir briser le cœur de ses filles. Mais bon il ne les avait pas repoussées directement du coup  je me dis que pour rire… Et puis un compliment de temps en temps ne faisait pas de mal. Mais du coup avec sa réflexion comme quoi ses fesses étaient une propriété privée me revint à l’esprit. Non mais t’aurais pas dus Clément ! La tentation était trop forte.

Alors qu’il s’excusait pour aller rejouer je le regardais faire, croisant les bras, tenant compagnie aux filles.

« Vous venez souvent jouer ? »

Souriant grandement je les regardais répondre qu’elles passaient de temps en temps mais qu’elles ne jouaient pas aussi bien que nous. Je me demandais du coup, si j’allais nous faire passer pour un couple, est ce qu’elles apprécieraient ou partiraient ?

« Oui Clément est en forme ce soir ! Ça promet pour le reste ! Mais bon, mon compagnon c’est le meilleur ! »

Elles me regardaient alors un peu perdue tandis que l’une rougissait, l’autre rigolait doucement essayant de se sortir de la situation embarrassant.

« Il semblerait qu’on a pas de chance ce soir. »

Je rigolais doucement montrant que je n’étais pas rancunier et que je ne leur en voulais pas.

« Au pire, restez avec nous, on est de bonne compagnie quand même ! »

Clément revenait pile à ce moment-là, lui souriant grandement fier de ma connerie je m’approchais de la piste.

« Je te laisse t’occuper de ces demoiselles. »

Les deux demoiselles en question, qui gloussaient alors que Clément débarquait dans un truc sans savoir ce qui se passait. Enfin il pouvait toujours dénier l’histoire et dire qu’on était juste potes. Il pouvait aussi les renvoyer s’il voulait.

Je souriais à Clément alors qu’i pressait mon épaule avant d’aller jouer. Petit geste affectif. Une fois le dos tourné je ne pus m’empêcher de ricaner pour moi-même. Il avait l’art d’encourager mes conneries, et parfois même sans le savoir. Prenant alors ma boulle habituelle je me plaçais et lançais, essayant d’entendre ce qu’il se disait près du groupe. Malheureusement les mots étaient incompréhensibles malgré que j’entende les voix. Enfin du coup je jouais. Pas mal huit de renversées à nouveau. Plus que deux. En recherchant ma boule je vis que le groupe s’était installé à la table. Ah… Clément aurait-il arrêté la supercherie ou n’était pas encore au courant… Bah je verrais bien. Jouant ma boule je renversais les deux dernières quilles.

Satisfait je retournais vers veux. Je captais le regard de Clément. Ah non il n’était pas au courant ! Sinon il me regardait différemment. Par contre alors que j’arrivais je captais la fin de la phrase de la jeune fille. Ah ? Ah oui à la tété de Clément il venait de comprendre. Le sourire allant d’une oreille à l’autre je franchis les derniers pas je reçu une tape amicale sur les fesses et éclatais de rire à ses propos. Apparemment on allait jouer un peu ce soir. Au moins les filles se faisaient pas de film sur quoi que ce soit qui pourrait se passer entres elles et nous.

« Oui j’ai entendu. Merci beaucoup Félicia en tout cas ! Mais ce n’est pas étonnant avec la bouille de Clément ! »

Je fis un clin d’œil à ce dernier avant de m’installer. Alors qu’il proposa à l’une d’elle de jouer son tour je poussais les nachos au centre de la table. Ouai j’étais galant j’avoue, je partageais même les nachos !

« On peut vous invitez à boire quelque chose ? »

Je regardais les deux filles à tour de rôle alors que la serveuse passait non loin, avant d’interpeler cette dernière. Recommandant deux bières pour moi et Clément je laissais les filles passer commande aussi. Ce fut Félicia finalement qui accepta la proposition de Clément. Alors qu’elle prétendait na pas être doué je contestais, exprimant que j’étais sure qu’elle était meilleure que moi et que de toute façon s’était pour jouer. Du coup Rachel restait à la table avec moi. D’un naturel plus timide peut être elle attendit que son amie était partie avant de me demander, comment Clément et moi on s’était rencontré. Rigolant doucement je me mis à répondre :

« Je suivais ma formation de garde du corps et lui celle pour devenir flic, on avait des modules en communs et on a de suite sympathisé. J’avais un peu de mal avec mon orientation sexuelle à l’époque mais il a rien dit et m’a accepté tel que je suis… Et dix ans plus aucun de nous ne regrette ! »

Autant je n’avais dit que la vérité autant je savais parfaitement comment j’avais tourné mes phrases de sortes à ce qu’elle correspond avec une idée de couple. Non mais fallait pas me lâcher en public après avoir fait une connerie, encore moins quand on me suivait dans mon délire. Je devenais le plus machiavélique des gars. Du coup alors que Clément était voir Félicia jouer je lâchais, approuvé par Rachel :

« En même temps difficile de regretter avec  un gars comme lui! »

Voyons le côté positif des choses, Clément allait recevoir plein d’affection et de compliments ce soir !

« Vous non plus ! C’est fous que deux mecs aussi cannons se soient mis ensembles ! »

Et on repassera aussi pour l’évaluation de la timidité de la jeune fille ! Souriant je lâchais, tout en me levant voyant les deux autres revenir, jouant le rôle :

« Et encore vous n’avez pas vu nos abdos ! Tu veux jouer ? »