J’entendais Tristan ranger ses armes alors que j’étais occupée à enfiler ma robe, face au miroir. Une jolie petite chose noire avec quelques perles formant un motif à certains endroits. Une jolie petite chose noire près du corps et courte mais bon. Ce n’était pas indécent non plus. Juste le nécessaire. Lennox Yardies, notre mission. Ses enfants, Tamara et Thomas Yardies, notre mission. Autant Tristan et moi avions changé plusieurs fois d’identité et de ce fait au bout d’un moment les noms s’enchainent et se ressemblant comme des plats réchauffés, autant là j’avoue que niveau fainéantise pour les noms on est dans du beau. Enfin il aurait pu y avoir pire ! Enfin ça allait. Charmer un homme du nom de Thomas me plaisait déjà plus que charmer un homme du nom de Lennox. Je me tournais vers mon fiancé alors qu’il me demandait de l’aide pour sa cravate. Souriante j’avançais vers lui, amusée qu’il me demande de l’aide et pourtant j’aimais bien ce geste. L’aider à se préparer, l’aider à avoir l’air bien.

« Si tu m’aides pour ma robe ? »

Faisant le nœud habilement, je souris en me demandant comment il fera le jour du mariage vu que je ne pourrais pas être dans les parages. Encore tellement de chose à préparer à ce niveau-là. Je ne savais même pas qui prendre comme demoiselle d’honneur ne connaissant personne de vraiment proche. Il y avait bien Kayla mais ce n’était pas non plus ma meilleure amie. Enfin je suppose que je verrais bien le moment même. Lorsque j’eu fini il posa un léger baiser sur mes lèvres et je me tournais, dos à lui. Ramenant mes cheveux vers l’avant je l’invitais à sa tâche, sentant la robe se resserrer autour de moi alors qu’il remontait le long de mon dos. Je lui embrassais la joue doucement, prenant bien soin de ne pas étaler mon maquillage sur sa peau. C’étaient nos dernières occasions d’être proche avant de devenir d’autres personnes le temps d’un soir.

Jessica Miller, jeune fille à papa naïve, n’y connaissant rien à l’argent à part comment le dépenser. J’avais échafaudé mon plan avec précision, ayant quasiment de suite trouvé mon complice. Le patron d’une boite, assez haut placé qui participait à l’enchère de ce soir. Hautain, froid, imbu de lui-même… c’était si simple de le faire tomber dans le panneau, lui qui adorais commander et avoir de belles choses j’étais idéales à ses yeux. Ne posant pas de questions, riant à ses blagues, riche et plus tôt séduisante. Il avait profité de l’occasion l’autre soir au casino, alors que je lui avais marché sur le pied par inadvertance, pour me faire son jeu de charme. En même temps je venais de gagner au roulette, quoi de mieux que de fêter ça avec des compliments et une bouteille de champagne ! Par-dessus le marché il avait eu droit à quelques confidences : je n’y connaissais rien, un vrai coup de hasard, j’avais joué n’importe comment. Vu le pactole que j’avais gagné il avait rigolé m’assurant que je n’étais pas si nulle que ça… Et entrainé dans une partie de poker, que j’avais fiancée naturellement. Et dire que tous ces souvenirs étaient basé sur une illusion, des amis d’un cartel tenant se casino et m’ayant filé un coup de main. Après tout je leur avais rendu l’argent gagné, en ayant assez à la maison.

J’étais occupée à enfiler mes bijoux quand la sonnerie retentit et que Tristan évoque son chauffeur. Une connaissance à nous aussi. Un bon ami. Je hochais la tête et souriais à son compliment.

« Tu es pas mal dans ton genre non plus ! »

Il me surprit à venir m’embrasser mais je me laissais aller avec plaisir contre lui. Le torse musclé de mon homme me manquera. Pas que l’autre sois gras mais il n’était pas aussi beau que mon futur époux. Je lui donnais une tape sur l’épaule alors que je partis en direction de mon miroir pour arranger son œuvre en riant.

« Amuses toi bien ! Moi je sens que je ne vais pas me gêner ! »

Je lui lançais un clin d’œil avant de lui sourire tendrement alors qu’il me souriait amoureusement.

« Et fais attention. »

On savait que tout pouvais tourner mal. C’était toujours le cas. Mais ça ne coutait rien de rappeler à l’autre qu’il n’était pas seul et qu’on aimerait bien le retrouver le soir même. Une fois partit j’enfilais mon oreillette incorporée dans ma boucle d’oreille qui s’enroulais élégamment autour de mon oreille. Vu la proximité que j’aurais avec d’autres hommes ce soir je ne pouvais pas me permettre le même modèle que Tristan. Je vérifiai le contenu de ma pochette : lime à ongle, petit flacon de parfum, une poudreuse avec un petit miroir incorporé, carte d’identité (fausse) et de crédit (vraie ce coup-ci) et téléphone programmé similairement à celui de Tristan. Pas d’armes… Pour l’instant. Mais j’avais fait le nécessaire pour en avoir une sur place. Satisfaite du résultat je finis par prendre mon imperméable noir, recevant le message de mon amour sur mon vrai téléphone. Répondant rapidement, j’enfilais mes talons aiguilles avant de prendre la voiture et rouler jusqu’à un hôtel assez chic. Me garant à deux rues de là, je passais par la porte arrière pour traverser le bâtiment et sortir dans la rue, comme si je louais une chambre. Quelques instants plus tard je montais dans une berline noir assez classe et saluait Adrien avec un sourie enthousiaste et un baisé sur les lèvres. Heureusement que j’avais effacé les traces de Tristan et du coup appliqué une couche pour faire tenir la couleur.

« Alors, que m’as tu réservé ce soir ? »

Que le jeu commence et que le meilleur gagne !

Nous étions finalement arrivés devant la demeure où se déroulait l’enchère. Adrien m’avait gentiment exposé son envie d’y participer et la promesse de remporter quelques jolies babioles avec son argent, étant même allé jusqu’à me montrer certains objets qui seront mis en vente. J’avais rigolé et était entré dans un jeu de : je remporterais bine une enchère pour t’ennuyer. Il avait apprécié. En même temps avec la robe que je portais cela m’étonnerais s’l ne m’apprécie pas ce soir. Alors que nous faisions la fille pour passer la sécurité. J’étais en train de parler d’un Œuf de Fabergé qui sera mis en vente ce soir, m’exclamant que j’aimerais bien gagner cette enchère et me demandant en même temps si c’était un œuf ayant été fabriqué pour un des tzars de Moscou ou pour la famille Kelch. Les deux collections étant assez jolies, mais la première m’intéressait plus.

« L’œuf exposé est l’œuf ‘Constellation’. L’original bien évidement ! »

Me retournant je souris à la jeune femme derrière moi qui avait parlé. Inutile que j'avais du coup la réponse à ma question. Un oeuf destiné au Tsar donc! Cheveux noir lisses, taille de guêpe, peau basanée, regard de braise, lèvre rouges. Tamara Yardis était une beauté. Tristan était bien tombé. Inclinant légèrement la tête je demandais :

« Aurais-je une concurrente pour cette enchère ? »

Elle sourit simplement avant de secouer la tête, amusée.

« Non. C’est mon père qui l’organise. L’œuf a été acquérir par mon oncle il y a des années, nous en avons hérités après sa mort… Mais nous ne sommes pas très russes dans la famille ! »

Je fis un ‘ah’ de compréhension avant de me détourner vu que c’était mon tour de passer la sécurité. Je jurerais l’avoir vu me sourire et faire un clin d’œil mais mon attention fut accaparée par le garde qui failla mon sac et me fit passer au détecteur de m étaux qui naturellement sonna au moment de passer sur mes bijoux. Je ne supportais pas les faux métaux ou les imitations, irritant ma peau facilement. Une fois la sécurité passée j’attendais qu’Adrien me rejoigne, après tout j’étais son diamant pour ce soir. Une jolie pierre à exposer devant les autres. Une pierre voulant jouer à la grande fille et gagner une enchère. Il trouvait cela ridicule et était déjà prêt à gagner une enchère pour moi, histoire de bien montrer son statut… Mignon petit ignorant !

« Tamara Yardies, enchanté »

Je relevais le regard vers la femme face à moi qui me tendais la main. Inclinant légèrement la tête je souris, serrant sa main, les choses devenaient intéressantes :

« Jessica Miller, de même »

Je notais qu’elle me regardait intensément. Savait-elle quelque chose ? Mais c’est quand elle sourit de manière séductive que j’eu un doute. Elle ne serait quand même pas… Non… il ‘y avait rien dans le dossier sur l’orientation sexuelle des enfants de Yardies et pourtant j’étais prise d’un doute… Au pire… Tristan et moi nous nous battrons pour la même cible… ça, ça allait pimenter les choses !

« Que diriez-vous de faire une pré-offre à mon père pour cet œuf ? S’il vous intéresse tant… Autant qu’il finisse dans les mains de quelqu’un s’y connaissant non ? »

Souriant je fis mine d’apprécier son offre, mais du me tourner vers Adrien alors que ce dernier avant finit son contrôle.

« Adrien, miss Yardies vient de me proposer d’organiser une rencontre avec son père pour faire une pré-offre… Il semblerait que mes chances de gagner mon enchère viennent d’augmenter. »

Riant comme si j’avais fait une réflexion exquise Adrien se joignit alors habillement à nous avec quelques mots bien placés, nous proposant un bras chacune. Cependant, même si Tamara le laissais venir avec nous, c’est à mon autre bras libre qu’elle vint se mettre en nous entrainant dans la salle, nous expliquant un peu comment cette enchère avait été mise sur les pieds. Je fus d’ailleurs étonnée avec quel soin la pièce avait été préparée mais d’un autre côté dans le milieu c’était montrer sa richesse au plus possible. En faisant le tour de la salle du regard je notais Tristan au bar, qui était tourné dans notre direction sans pour autant nous fixer, mais j’étais sûr qu’il n’avait pas raté une miette de notre entrée. Souriant alors grandement à Tamara je demandais une question banale sur son père. Elle rigola alors et nous entraina le voir :

« Tu n’auras qu’à lui demander toi-même. »

Tiens donc, on passait au TU, maintenant ? Pout le coup je ne savais pas encore où je serais assise, à côté d’Adrien cela va de soi, mais mon petit doigt me disais que je pouvais avoir la place que je voudrais, je n’y resterais peut-être pas !

Je m’amusais comme une folle. Sans le vouloir j’avais attiré la proie de mon cher te tendre. Mon dieu je sentais qu’on allait en rire encore longtemps. Enfin moi surtout ! Du coup nous nous dirigions lentement vers l’endroit où se trouvait le père de la jeune fille. Je notais du coin de l’œil Tristan avancé vers nous. Je me demandais ce qu’il allait faire. Prévisible il la bouscula. Enfin prévisible pour moi. J’eu le bon reflex de faire un « oh » étonné et reculer d’un pas tout en tendant une main pour maintenir l’équilibre de Tamara éventuellement. Je n’allais pas jusqu’à la toucher, mais le geste était là. Et il était naturel.

Je regardais le petit jeu entre mon fiancé et Tamara. Il était doué. Jouer l’embrassement, le fait de ne pas vouloir qu’elle ramasse ses effectifs par culpabilité. La reconnaître finalement. Tient donc, nous étions les amis de Tamara ? Hmmm… intéressant. Alors que je m’étais légèrement reculée contre mon cavalier de ce soir, regardant la scène étonnée comme si je n’avais rien vu venir je relevais la tête quand une voix masculine vint couper la réponse de la jeune femme quant à l’information qu’elle serait à côté de Tristan.

« Tamara ? Tout va bien ? »

Je notais avec étonnement que c’était son frère. Bingo ! Le jeune homme regardait dans la ronde avec inquiétude mais surtout de manière protective. Tamara se redressa alors souriant à son frère. Tristan suivi le mouvement une fois la mallette remballée.

« Oui, une petite maladresse. Rien de grave. Laisse-moi te présenter Adrien et Jessica. Jessica est très intéressée par l’œuf Fabergé de papa. Et voici… »

Elle se tourna alors vers Tristan, attendant qu’il se présente tandis que Thomas tandis la main à Adrien, avant de me la tendre à moi-même. Je lui fis un sourire chaleureux alors qu’il se détendit doucement, sachant sa sœur en sécurité. Heureusement pour moi Thomas entama une conversation, du certainement à son devoir d’être polis avec les invités de son père, sur l’œuf.

« Vous collectionner les œufs Fabergé ? »

Je souris comme passionnée par le sujet.

« Collectionner non, mais j’aime les objets qui ont une histoire et cet objet me semble avoir une histoire assez unique. De plus… »

Je n’eus pas le temps de continuer ma phrase qu’Adrien enchaina en retournant une question à Thomas. Le combat de coqs était lancé ! C’était pour ça que j’avais choisi Adrien. Il était arrogant, il aimait posséder. Il n’aimait pas que sa conquête lui échappe ou soit indépendante. Je savais qu’en agissant d’une certaine manière je déclencherais son égo et son comportement dominant. Il cherchera à détourner l’attention de moi, cherchant une conversation où je ne pourrais pas suivre. J’avais fait ma petite enquête et il semblerait que Thomas ne soit pas ce genre d’homme. Il avait le complexe du chevalier blanc. Il adorait bien se faire voir pour attirer des faveurs de sponsors ou encore de conquêtes. Sauver une pauvre fille, passionné par des objets ayant une histoire et se faisant écarter par son compagnon était une tendance trop grande pour lui. En espérant que je n’ai pas à attendre une gifle pour que Thomas agisse. Tristan le supporterais mal. En plus là nous avions une chance en or de nous rapprocher de nos cibles !

Cette histoire allait rester dans les annales ! Je notais avec amusement que Tamara semblait considérer Tristan comme plus intéressant que moi. Une petite touche de jalousie bien vite balayée par ma concentration pour doser les ardeurs du moment. En effet Adrien était lancé dans son jeu, tel une bille à laquelle j’avais donné un petit coup de pouce et une direction à suivre. Je notais que le sourire de Thomas était légèrement plus crispé et rajoutais une légère couche à la mise en scène avec un petit sourire désolé, mais beaucoup moins joyeux qu’avant. Je ne sais pas si on peut dire que les femmes étaient plus compliquées que les hommes, une autre théorie suggérait que les femmes étaient juste plus perspicaces, mais en tout cas ma toile était ficelée et tout semblait cadrer dedans !

Je notais vite faits que Tristan s’éloignait avec la jeune demoiselle. C’est vrai qu’elle était jolie. J’aurais pu facilement lui proposer un plan à trois mais il aurait quand même fallut la tuer après… Personne ne touche à mon fiancé. Enfin sauf exception, et heureusement pour elle, elle l’était. Je revenais à la discussion présente. Adrien parlait d’un quelconque objet, étant passé de l’œuf à ses propres intérêts. Même si ce n’était qu’un rôle ça ne me plaisait pas de me faire mettre de côté de la sorte et je savais que cette sensation négative allait avoir des répercussions sur ma vie privée. Autant notre boulot nous demandais de faire des efforts, des concessions, autant Tristan et moi avions parfois besoin de vide le sac et faire comme nous le souhaitions. Souvent c’est moments se passaient lors de débats passionnés. Pour se prouver qu’on n’était pas faible, qu’on n’était pas des larbins, qu’on avait le contrôle. Au final je n’eus pas le temps de parler à Adrien, un assistant je suppose venait lui parler. Il se tourna alors vers nous, sourire crispé pour mon cavalier et plus chaleureux pour moi.

« Désolé je vais devoir vous laisser, les enchères vont bientôt commencer et j’assiste mon père. Peut-être pourrions-nous boire un verre après ? »

On accepta tous les deux avant de nous tourner vers la rangée de chaises, cherchant notre place. Je vis Tristan ramener une boisson à Tamara. Ah la galanterie… Heureusement que je savais cet homme à moi, sinon j’aurais été jalouse toute la soirée. Adrien n’aurais jamais l’idée de me chercher un verre, il aurait demandé à un serveur de se déplacer pour lui. Ha les hommes et leur égo ! Nous étions plus au milieu des rangées, à l’extrémité extérieure. Pas la meilleure place pour mes plans, mais quand je vis Thomas scanner la salle une fois qu’il était sur l’estrade pour poser son regard sur moi je me dit que la place importais peu. Lui souriant doucement je le vis faire un léger signe de tête avant qu’Adrien ne revienne dans le jeu. Passant son bras autour de moi il me tira un peu à lui dans un geste légèrement brusque et je ne privais pas pour afficher mon inconfort avant de lui sourire. Oh mon chou, tu es parfait pour ce rôle !

Les enchères commencèrent alors. Plusieurs fois j’eu envie de lever mon panneau juste pour faire chier les gens et les forcer à payer plus, mais je me retenais. La taquinerie ne faisait pas partie de mes traits de caractère ce soir. Je fis mine de ne pas trop comprendre, retournant dans un schéma ou je boostais l’égo de mon cavalier. Schéma qu’il appréciait. Vint enfin le tour de l’œuf. Il était vraiment sublime et j’adorerais vraiment pouvoir le voir de plus près et le possédé. J’aimais bien ce qui était beau et finement travaillé. Je commençais alors à entrer dans le jeu, attirant par la même l’attention de Thomas sur scène, près de son père. Heureusement que c’est le fils qu’il fallait charmer d’ailleurs. AU final j’étais sur le point de remplis l’enchère quand Adrien décida de proposer plus. Je m’en doutais et je savais qu’il avait plus de capital que cette pauvre Jessica que je jouais. Mais je tins bon avec lui encore trois surenchères. Je pensais qu’il allait me laisser gagner au final, j’avais atteint la limite de ma somme, lorsqu’il renchérit en dernière minute, me mettant hors-jeu. Je retenais un juron et me laissais simplement aller dans ma chaise alors qu’il me souriait. Il réussit à trouver une histoire qui aurait fait que Jessica lui pardonne, qu’elle rigole un peu et oublie la chose. Sauf que je n’étais pas une Jessica et que j’avais un but à atteindre. But qui vint à moi une fois qu’on s’était levé et dirigé vers une pièce prée pour qu’on nous remette notre butin. Etant donné que je comptais lui subtiliser l’œuf, j’étais déjà bien assez gentille de ne pas dire mon butin.

« Jessica ? Ça va ? »

Me retournais je croisais le regard de Thomas et lui servis un petit sourire.

« Oui bien sûr… Je crois que je me suis laissé prendre au jeu et que je suis un peu … Déçue de ne pas avoir remporté cette enchère moi-même. »

Ah preux chevaliers blanc que vous êtes, mon brave ! Je ne savais pas trop ou était Tristan en ce moment mais tant qu’il n’appelait pas des renforts tout devait bien se passer. J’avais arrêté de le regarde une fois installé pour ne pas éveiller de soupçons, en espérant que tout se passe aussi bien de son côté.

Thomas me servit un léger sourire alors que je venais de lui dire que j’étais déçue de ne pas avoir gagné. Il nous invita, Adrien et moi, à suivre un des secrétaires, devant s’éclipser lui-même. On nous conduisit finalement à la salle privée et Adrien empocha l’œuf. Enfin… On le lui présenta dans une jolie boite finement travaillée, avant qu’il ne la prenne et se tourne vers moi pour parader. Alors que j’allais toucher du bout des doigts le second objet de ma convoitise, il referma le couvercle. Je me retins de lui répliquer qu’on n’était pas dans Pretty Woman et sursautais juste légèrement. Après une proposition qui se devait charmeuse à la base, nous retournions dans la salle, nous dirigeant vers le bar, sans qu’il ne lâche sa valise.

Sur le chemin il croisa un homme riche qui faisait partie de sa liste à impressionner et je retournais dans mon jeu, boostant son égo au maximum. L’entretient s’éternisant légèrement Adrien m’envoya au bar, chercher de quoi nous désaltérer. Une bonne manière de se faire servir. Alors que j’attendais nos verres de Martini, je sentis une main se poser dans mon dos. Me retournant surprise je découvris Thomas. Sourire charmeur il engagea la conversation :

« Je pensais que vous m’attendriez pour ce verre ? »

Souriant de manière contrôlée je répondis :

« Vous nous aviez abandonné si vite tantôt et avec une mine si sérieuse, je n’étais pas sur de vous revoir ce soir. »

Naturellement en attendant j’avais intercepté le message de Tristan et je me doutais que c’était en lien. Enfin, peut-être pas, mais qui sait. Du coup il me rassura et ont pu engager la conversation. Nos verres arrivèrent finalement, enfin nos verres. Du coup je jetais un coup d’œil un peu plus loin. Faisant la grimace je notais qu’une charmante jeune blonde avant rejoint le duo d’hommes et semblait assez intéresser Adrien. Soupirant je déglutissais avant de me tourner vers l’hôte et de lui sourire.

« Je pense qu’Adrien pourra se commander son propre verre si jamais il nous rejoint, vous aimez le martini ? »

Jetant à son tour un coup d’œil au groupe il tira la tête, affichant une mine légèrement colérique. Il répondit sans se retourner vers moi.

« Ca m’horripile. »

Soupirant je baissais juste un peu le regard avant qu’il ne se reprenne et me souris.

« Sinon j’adore le martini… Que pensez-vous de nous installer dans un endroit plus confortable ? J’ai un salon privé à l’étage si vous désirez. »

Son sourire s’était teinté d’une légère note séductrice. Cependant je jouais la fille naïve et je jetais un regard incertain à mon premier cavalier. Thomas s’approcha alors de moi doucement, me glissant quelques mots à l’oreille :

« Et si jamais je vous avouais que j’ai échangé l’œuf contre un faux ? Et que l’original vous attend en haut ? »

Me tournant alors vers lui incrédule je ne pus empêcher un sourire de se former sur mes lèvres. Le regardant un instant étonnée et flattées je souris alors, m’emparant de mon verre et lui emboitant le pas. Nous nous éclipsions discrètement, passant par le hall d’entrée avant de passer dans un escalier gardé, privé certainement, et de monter à l’étage. Je me demandais si Tristan s’en sortait aussi bien de son côté, après tout j’étais dans la partie privée de la famille. Le fait de ne plus être dans la même salle que mon fiancé ne me stressait pas plus que ça. Je savais me défendre et je savais attaquer quand il le fallait. Mais ça, personne n’était censé le savoir.

Le petit salon privé était cosy, bien décoré. J’étais en train de contempler l’œuf Fabergé.

« Il est magnifique… »

J’avais simplement murmuré ces mots, tournant l‘objet doucement entre mes doigts, focalisée sur le jeu de lumières qui se reflétait sur le métal et les pierres précieuses de l’objet.

« Pas autant que vous. »

Je retins un rire et me tournais simplement vers ma cible, souriant doucement avant de répondre tout en remettant l’œuf dans sa boite.

« Il semblerait que tout le monde ne partage pas votre avis… »

Ma voix était basse, la déception y étant présente mais aussi de la tristesse. En tant que chevalier servant Thomas sauta sur l’occasion : une légère caresse le long de mon bras, un sourire réconfortant, un baise main contrôlé, un compliment bien placé et je m’approchais de lui. Alors que j’allais le remercier la porte s’ouvris à la volée au moment-même ou un coup de feux retentais un étage plus bas. Un des gardes du corps de la famille se trouvait devant nous et parle en phrases brève à Thomas. Les deux hommes affichèrent des mines sérieuses. Thomas ne perdit pas une minute pour me dire de suivre son garde du corps et de prendre le coffret avec. Jouant la pauvre fille paumée je le regardais paniquée avant de faire ce qu’il me disait. Emportant le coffret je suivis le garde et Thomas dans le couloir pour descendre dans le hall. C’est là que tout commença.

Un corps gisait au sol, apparemment un méchant vu le peu d’émotion qu’affichaient le garde et Thomas. Je fis mine d’être choquée et de prendre sur moi. Alors qu’on marchait en direction de la salle des enchères, des mains m’empoignèrent et me tiraient en arrière. Poussant un hurlement, j’essayais de me défaire de la prise, le coffret avec l’œuf ayant glissé un peu plus loin. Fermant les yeux j’entendais des voix retentir et des coups furent tirés. Je savais parfaitement qui tirait sur qui, habilité nécessaire pour survivre à ce genre de situation. Le garde de Thomas pris une balle, tandis que celui qui me tenais s’effondrait tout net. Mais bien vitre quatre autres gars arrivèrent. Je fus jetée sur le côté et Thomas fut assommé. Alors que je notais qu’on essayait de le ligoter tandis que trois autres gars entraient dans la salle pour semer la panique je compris que les gens comptaient sur une vendetta ou alors sur une rançon.

Ne réfléchissant pas Je courrais m’emparer de l’arme et n’hésitais pas à tirer. Du moins pas intérieurement. Extérieurement mes jambes étaient dans une pose peu stable, mon visage traduisait la panique et l’incompréhension et mes mains tremblaient. Et pourtant le gars qui essayait de ligoter Thomas tomba comme une mouche. J’essayais alors de viser une des autres hommes faisant partit des intrus mais je ratais ma cible, quel dommage. Mon coup eu au moins le profit de déstabiliser les adversaires qui essayaient de tuer un maximum de gens dans la salle, ce qui permis aux gars de la sécurité. Lâchant mon arme je courrais vers Thomas pour défaire ses liens. Putain ils étaient serrés en plus, du bon boulot ! C’est quand une balle passa très près, trop près, de moi que je me recroquevillais, à genoux à côté de Thomas, en criant légèrement. Ce fut la voix de Tamara qui hurlait de ne pas me tirer dessus qui me fit sourire intérieurement. Les gardes du corps d’aujourd’hui tiraient sur tout et n’importe quoi… Enfin heureusement que j’avais les deux enfants Yardies.

Je sursautai à la voix de mon fiancé et tournais la tête alors qu’il cria que j’étais de leur côté. Il était vivant et je pris un bref instant pour l’évaluer avant de me refocaliser sur Thomas, laissant la place à Tamara.  Je n’étais pas folle de m’interposer entre la sœur et le frère alors que les deux m’aimaient bien apparemment. Je l’aidais à détacher Thomas avant que Tristan ne nous presse pour partir. Certaines des gars étaient encore là. J’avais assez de focus pour éviter de penser à ce qu’il se passait dans le hall des enchères. Nous échappions à la cohue totale en suivant Tamara, Tristan soutenant Thomas et moi fermant la marche avec un garde du corps.

Alors que Tristan avait passé la porte, j’entendis un cri et un coup de feu au même moment où le corps du garde se pressa contre le mien. Me retournant je le rattrapais alors qu’il était blessé et le soutenais. Réussissant à lui prendre son arme je réussis à viser sur l’assaillant, qui heureusement était seul. J’avançais alors plus difficilement vers la sortie, ayant le poids du garde sur moi. Toujours dans le rôle de Jessica, d’ailleurs ça avait été drôle de jouer la fille ne sachant pas tirer, j’avais joué la panique et demandais des informations inutiles en essayant de le garder conscient.

L’air libre fut enfin à notre portée et je vis Tristan sur le point de revenir tandis que Tamara était en train de monter dans la voiture. Je ne fis rien suite à sa remarque, continuant à jouer mon rôle, essayant de murmurer mais criant presque que le garde était blessé. Tristan vint supporter le garde et au final on suivit tous son ordre et se mit dans la voiture. Moi et Tamara à l’avant, Tristan avec les deux blessés à l’arrière. Thomas était assommé mais au final il était vivant et en meilleur état que Patrick, le garde du corps. Tamara démarra alors nous disant qu’elle allait nous conduire vers un appartement privé appartenant à sa famille. Je hochais la tête, jetant un coup d’œil à l’arrière :

« Ça semble une bonne idée. Ça va aller ? »

Patrick était en train d’appeler un médecin qui travaillait parfois e noir pour la famille. La combine habituelle. Mais c’est là aussi qu’on voyait qu’elles étaient les familles les plus influentes, souvent celles qui savaient se payer les services d’un médecin. Le trajet se passa de manière assez tendues, Tamara attendant des nouvelles de son père, même en conduisant, Patrick essayant de ne pas mourir, Tristan et moi essayant de ne pas perdre nos chances pour notre mission. Thomas était bien le seul relaxé dans l’histoire. Enfin nous arrivâmes à l’appartement mais Tristan nous intimida de rester dans la voiture le temps qu’il ait fait le tour. Alors que le silence n’était qu’entre coupé des bruits de la respiration sifflante de Patrick, Tamara prit ma main. Surprise je la regardais.

« Vous allez bien Jessica ? »

« Je… un peu sonnée mais … Je crois que je n’ai pas encore très bien compris… Et vous ? »

Je vis alors son regard devenir légèrement triste.

« Avec un père comme le mien il faut s’y attendre. On peut dire que je suis préparée… Et pourtant je suis bien contente que Billie soit avec nous. »

Je hochais la tête, serrant un peu plus contre moi le coffret contenant l’œuf Fabergé.

« Oui, il semble savoir gérer ce genre de situations ! »

La jeune femme approuva mes dires. Si seulement elle savait qu’elle était la souris et nous les chats ! Je décidais d’engager la conversation sur des sujets moins tendus que cette soirée, à commencer par Billie.

« Vous le connaissez depuis longtemps ? Vous semblez proche. »

Aucune jalousie ne transperçait dans ma voix et j’arrivais à jouer parfaitement le sourire de la jeune fille qui a été traumatisé mais essaye de resté forte. Il le fallait dans ce genre de situation. Du coup Tamara raconta un peu, guettant les alentour pour le retour de mon fiancé. Alors qu’elle me racontait son rapprochement avec Tristan, qui ne me plaisait pas vraiment mais je n’avais pas le choix, ce dernier apparut et nous fis signe de venir. Restait plus qu’à transporter les corps. Discrètement. Ça allait être drôle ça !