Thanks for coming back[Hot]

J'étais heureux et tout content. J'avais pris une bonne douche et avait enfilé des habits assez classe pour le dîner de ce soir. Et non je ne recevais pas encore un autre ambassadeur mais je recevais mon petit-ami. En effet, Andrew et moi étions de nouveau ensembles. En fait cela s'est fait il y  a quelques jours. J'étais revenu chez lui pour une soirée pizzas et dvd, que j'avais ramené pour l'occasion. Nous nous étions mis l'un à côté de l'autre et après deux, trois films et quelques parts de pizzas engloutis Andrew et moi nous sommes embrassés. C'est alors que j'ai su que je le désirais encore, si ce n'est plus qu'avant. Nous avons alors décidé de nous remettre ensembles, pour mon plus grand bonheur. Mais nous précipitions pas tant les choses, bien que je sentais un certain désir grandissant en moi à son égard. Avec tout ce qui c'était passé depuis que je l'avais connu, je voulais qu'on soit enfin un couple officiel et c'était en train de doucement se faire.

J'étais prêt, bien habillé et coiffé, attendant qu'Andrew arrive. Cependant ce dîner n'allait pas se faire qu'à deux... Mon père allait aussi y assister.
Mon père... Il avait remarqué ma précédente baisse de morale et avait alors décidé de se mettre en quête de réponses. Fatigué par ses questions je lui avais avoué la vérité sur mon orientation sexuelle et lui avait raconté mon histoire avec Andrew. J'avais cru qu'il me renierait, qu'il me détesterait ou me chasserait de l'ambassade. Mais pas du tout, il était surpris mais m'avait promis de n'émettre aucun jugement. "Tant que tu es heureux c'est ce qui compte", sur ce point Charlotte et lui se ressemblaient bien. En parlant de ma soeur, malheureusement elle était appelée ailleurs donc elle ne pouvait pas assister au dîner.
J'entendis quelqu'un frappé à la porte, un des domestiques de la maison entrait après que je lui en ai donné l'autorisation.

- M. O'Connel vient d'arriver monsieur.
- Bien Albert j'arrive.

Tout en pressant le pas je me dirigeait vers l'entrée. Mon père était déjà là à discuter avec Andrew. Mes yeux posés sur lui je souriais comme un enfant devant un cadeau de Noël. J'avançais et déposais un baiser sur la joue d'Andrew. Pas de baiser langoureux devant mon père... C'était une question d'honneur pour moi, mon père ne devait pas trop entrer dans cette partie de ma vie.

Le domestique nous demandait alors bien gentiment de le suivre à la salle à manger. Mon père enjoué tapotait l'épaule de mon petit-ami pour l'inciter à nous suivre.

Je stressais légèrement. Un repas avec le paternel de Raphaël. Mon Ancient employeurs… En espérant que tout se passe bien. Je vérifiais que mon veston tombait bien sur mon t-shirt gris. Le veston était le vestige de mon costume trois pièces que je portais en tant que garde du corps… mais bon, vive le recyclage. Je vérifiais mon allure une dernière fois dans le miroir de la salle de bain. Malgré que j’avais laissé pousser ma barbe elle était quand même taillée et propre. Je sortis alors de la salle de bain pour aller dans la pièce commune de l’appartement que je partageais avec Clément. Je fis un tour sur moi-même et demandais :

« Alors comment tu me trouves ? »

Mon meilleur ami n’était plus lui-même depuis qu’il s’était fait kidnapper. Plus morose, absent… meurtrit. Et je me rendais bien compte que sa réserve de médicaments descendait assez rapidement… trop peut-être ? Il faudrait que j’en parle avec lui. Ou avec un médecin limite. Mais pas ce soir. Ce soir je sortais. Et laisser Clément seul de la sorte rajoutais un stress à mon état. Je m’emparais de mon portefeuille et de mes clés avant de le regarder et sourie doucement.

« Si jamais y a quoi que ce soit… N’hésite pas ! Et même s’il n’y a rien, je suis là ok ?! »

Je le regardais sérieusement avant de finalement lui faire une légère tape sur l’épaule et quitter l’appartement. Il avait de quoi manger, de quoi boire. Même si j’avais fait express d’oublier la bière en allant faire des courses. Malgré mon inquiétude pour mon ami, et le fait d’être aux aguets pour mon portable au cas où il sonne, l’inquiétude de rencontre mon ancien patron revint en force. Le père de Raphaël, mon copain. Mon copain… Ouai ! Je souris débilement au volant de ma voiture en roulant. J’étais heureux de l’avoir retrouvé et qu’on se soit remis ensemble. Un sourire encore plus idiot se dessina sur mes lèvres en repensant au baiser échangé il y a quelques jours lors de cette soirée DVD. Seigneur, Raphaël savait-il seulement ce qu’il me faisait ressentir ? Notre histoire n’avais pa été des plus calme et pouvoir enfin quitter cette situation de patron/employé et le protocole de l’ambassade faisait du bien. En parlant d’ambassade…

Je m’arrêtais devant le portail de la maison et ouvrit la fenêtre saluant le garde posté à l’entrée.

« Salut Marc ! Tiens mon invitation. Ta femme ça va ? »

Je souris à mon collègue et parait quelques minutes avec lui. Bien sur les raison de ma présence ce soir avait fait jaser auprès du personnel. La majorité qui ne savait pas comprenait pourquoi j’avais démissionné du jour au lendemain d’ailleurs. J’étais content de les revoir en tant que civil par contre et non en tant que collègue. Passant finalement la grille je garais ma voiture dans les places pour les invités et me dirigeais vers la porte. En main une bouteille d’un scotch assez connue et appréciée. Non pas pour le maître de la maison, là par contre j’arrivais les mains vides, mais pour ce bon vieux Albert. Je gravis les marches menant à la porte en souriant et serrait la main du majordome.

« Albert ça fait plaisir ! Vous jouez toujours aux cartes le jeudi soir ? Tenez de quoi agrémenter la partie ! »

Je souris à mon ami, alors qu’il me répondait que les jeux se faisaient encore.

« Je suis sure que vous pourrez vous joindre à nous, si jamais l’envie vous reprend. Vous faites partie de la maison finalement. D’une manière ou d’une autre… »

Le sous-entendu était clair, mais le sourire et le regard malicieux du vieil homme me faire rire doucement. Les joues légèrement rouges. Le père de mon compagnon arriva à ce moment et Albert s’éclipsa chercher Raphaël certainement. Je souris timidement, essayant de faire bonne figure tendant la main tout en le saluant.

« Bonsoir monsieur Müller. »

En voyant son regard je compris que ce serait Karl. Pour l’instant. Je me rectifiais alors, la main toujours tendue en hochant légèrement la tête.

« Karl. »

Heureusement Raph arriva rapidement pour mettre fin à la situation gênante, faut pas déconner Albert était toujours rapide malgré son âge avancé. Et heureusement il ne m’embrassa pas devant son père. Son père qui était étonnamment joyeux et souriant. Marchant vers la salle à manger je suivis le cortège, saluant discrètement un ancien collègue qui montait la garde justement. Pas d’effusion de sentiment, juste un signe de tête discret. Moi je n’étais plus plié au protocole mais eux bien.

Le repas se passa bien en soi. Les conversations tournèrent autour de mon nouveau boulot, de prendre des nouvelles des affaires de Karl, écouter Raph parler de ses études. En sois ça occupait pas mal. Enfin ça c’était jusqu’à ce que le plat principal touche doucement à sa fin et que Karl lâche d’un coup :

« Alors Andrew, c’est donc toi qui est responsable des sauts-d ‘humeurs de Raphaël ces derniers mois ? »

Ai… Je ne regardais pas Raphaël mais baissais la tête doucement vers mon assiette.

« J’en ai bien peur oui. »

Bon, je me doutais que le terrain allait devenir glissant dorénavant.

J'étais vraiment comblé qu'Andrew soit avec nous ce soir. Je savais que les autres membres de la demeure allait sûrement vivement parler entre eux de son retour pour ce soir à la maison. Nous nous sommes alors installés dans la salle à manger, Andrew en face de moi et mon père en début de table. Nous fûmes alors servis assez rapidement, le dîner se passait bien. J'étais heureux d'entendre que mon copain ait retrouvé un métier dans le gardiennage, je savais que le métier de barman était sympa pour les factures mais ne lui plairait pas plus que ça. Ensuite mon père parlait de quelques affaires sur lesquelles il travaillait, pour ma part je n'en connaissais pas grand chose mais j'apprenais un peu plus tout les jours sur ce rôle malgré mes études. Je devais bien ça à mon père après tous les sacrifices qu'il a fait pour notre famille et pour notre pays.

Puis une question quelque peu épineuse fut énoncée par mon père à la fin de la dégustation du plat principal. Je manquais de m'étouffer avec ma boisson. J'eus alors la même réaction qu'un ado qui entendrait son père dire des choses embarrassantes à celui dont il était amoureux.

- Papa! Non, je t'avais demandé pas de questions de ce genre... C'est du passé d'accord?

Andrew avait alors répondu l'air embarrassé lui aussi. Le voir ainsi me filait un petit pincement au coeur et je posais alors ma main sur la sienne en lui souriant. Puis mon regard dérivait de mon copain à mon père.

- J'étais perdu à à peu près tous les niveaux de ma vie, Andrew m'a toujours aidé à y voir plus claire, donc ne l'embêtes pas avec ce qui c'est passé avant.

Mon père se mit alors à rire et afficher un grand sourire. Je comprenais pourquoi, il voulait voir à quel point Andrew pouvait être stressé, c'était sa façon à lui de voir s'Andrew prenait notre histoire ^pour quelque chose d'important ou pas. Dans l'intimité mon père savait se montrer farceur, trait que je partage aussi avec lui.

"Je plaisantais Raphaël. Désolé si je t'ai embarrassé Andrew, cela n'était pas mon intention.

J’étais heureux d’être à cette soirée. Heureux que Raphaël officialise finalement notre relation. C’est vrai qu’après tout c’était ça aussi qui m’avais bloqué la première fois… le secret m’avait pesé, le fait qu’il n’ait même parlé de son orientation sexuelle à son père, le fait de devoir se cacher et pourtant de vouloir envisager un avenir ensemble. Les deux étaient incompatibles à mes yeux. Mais aujourd’hui c’était passé. La preuve j’étais à table avec Karl… Karl qui en profita pour me mettre mal à l’aise. Raphaël n’attendit pas pour intervenir alors que je baissais légèrement les yeux. Mais rien ni faisait, il avait raison, c’était à cause de moi. Raphaël essaya cependant de rattraper la chose. Je relevais le visage vers lui et lui servis un léger sourire incertain. J’allais répliquer quand Karl rigola. Je tournais alors mon regard vers lui. Souriant doucement je haussais simplement les épaules :

« La remarque était quand même méritée. Cependant… »

Je pris alors une mine sérieuse et inspirait doucement avant de lâcher :

« Karl, on a peut-être pas agis de la meilleure de manières avec Raphaël à garder notre relation secrète ou pour moi à démissionner du jour au lendemain mais… J’ai vraiment envie que ça marche entre moi et Raphaël, et je trouve que suite à un début un peu compliqué et original… Je veux m’impliquer auprès de votre fils et je ne compte plus le lâcher… »

Je regardais Karl un instant dans les yeux, il était redevenu sérieux aussi alors que je parlais et là il abordait un léger sourire, avant de simplement hocher la tête et retourner à son assiette. Je lançais un regard à Raphaël lui faisant un sourire sincère avant de me concentrer mon assiette à mon tour et finir. Le repas se passait bien finalement. Le dessert fut plus agréable. Je me sentais mieux maintenant que j’avais pu faire les choses dans les règles avec le père de Raphaël. Plus détendus. Au final ce fut le ventre plein que je laissais Albert débarrasser la dernière assiette en le remerciant chaleureusement. J’étais familier avec lui, plus pas habitude et du à notre longue relation professionnelle passée. J’espérais ne pas le mettre mal à l’aise. Du coup le repas touchait à sa fin et je ne savais pas trop quoi faire… Un coup d’œil discret à mon téléphone pour m’assurer que Clément allait bien, ce qui était le cas à priori. Je jetais un coup d’œil à Raphaël, on faisait quoi maintenant ?

Alors là... Si je m'attendais à ça... Andrew avait alors déclaré qu'il se sentait en effet "coupable" de ce qui s'était passé au niveau de mon changement d'état; mais il semblait vraiment déterminé à que notre couple puisse enfin survivre à tout. Il fallait bien s'avouer que le fait que nous n'étions plus sous le contrat "employé/patron" nous aidait bien à être vraiment ensembles. J'en ressentais alors une grande joie et un grand soulagement de l'entendre être aussi sérieux et parler de notre situation avec tout autant de sérieux. Lorsqu'il posait alors mon regard sur moi je sentais mes joues roussirent doucement et je souriais comme un gamin. C'était drôle mais en même temps ridicule.

Le repas se finit alors dans la bonne humeur. J'étais satisfait, mon père avait l'air de bien prendre la chose et Andrew semblait bien plus détendu et confiant. Avec ce dîner c'était une "épreuve" pour notre couple et nous l'avions passé haut la main. Après qu'Albert ait débarrassé la table je me levais avec les autres pour quitter la salle à manger. Mon père nous saluait et nous laissait alors, ayant encore quelques affaires à régler dans son bureau. Puis je me tournait vers mon copain, lui prenant la main.

- Une petite balade digestive avant de repartir? A moins que tu souhaites rentrer,
je sais qu'il est seul chez toi lui aussi...

J'avais su pour la situation de Clément, le meilleur ami d'Andrew. C'était horrible ce qui lui était arrivé et je demandais souvent à mon petit-ami de me donner de ses nouvelles. Je ne sais pas si c'est une bonne idée mais j'aimerais vraiment l'aider, peut-être qu'un jour cette occasion se présentera. Andrew jetait un coup d'oeil à son téléphone, je le laissais faire sans m'en inquiéter davantage, il voulait juste savoir si son colocataire et ami n'avait pas besoin d'aide.

- Ou au pire si tu ne veux pas marcher plus que ça, on peut faire un arrêt par ma chambre, j'ai des croquis de vêtements à te montrer. J'ai bien avancer depuis la dernière fois. A toi de me dire ce que tu veux faire.

Je lui fis un sourire chaleureux en caressant sa main de mon pouce. Il n'y avait pas à être gêné de ce genre de geste car nous étions seuls dans la pièce. Et à cette heure-ci il n'y avait même plus beaucoup de domestiques ou de gardes dans les pièces de vie comme le grand salon ou même les couloirs.

Je crois que j’avais marqué des points si on peut dire, auprès de Raphaël mais aussi son père à parler aussi sérieusement. Mais j’étais sincère et il ne s’agissait pas ici de juste faire bonne impression. Enfin ça c’était fait mais en attendant lorsque le repas toucha à sa fin je ne sus trop quoi faire. Ça serait impoli de s’éclipser avec Raphaël ? Ah… Apparemment Karl me devança sur cette pensée et pris congé. Je lui serrais une dernière fois la main avant qu’il ne disparaisse. Je me tournais alors vers Raphaël qui me proposa une petite promenade digestive avant de demander vis à vis de Clément. Je regardais alors mon portable. Pas de messages. J’étais tiraillé. Je voulais rester mais mon inquiétude reprenait le dessus. J’envoyais un texto à Clément alors que Raphaël me proposa alors d’aller voir des croquis. Une option qui me convenait plus je devais l’avouer. Je souris doucement en relevant le regard vers mon copain.

« Va pour les croquis si ça ne t’ennuie pas ! Ton manteau a pris forme alors ? »

Bien sûr que j’écoutais Raphaël quand il m’avait parlé de ses croquis, entre autre pour un manteau. Je pressais doucement sa main avant qu’on ne monte pour nous diriger vers sa chambre. Je croisais encore un ancien collègue mais ne fis qu’un signe de tête. Inutile de les ralentir et je n’avais pas trop envie de discuter avec les autres, profitant de Raphaël au maximum. Je connaissais que trop bien le chemin vers sa chambre et longer les couloirs me semblait être naturel. C’était bien de pouvoir les longer sans gène en tenant la main de Raphaël. Je le laissais me précéder dans sa chambre et le suivi alors qu’il s’approchait d’une table où ses croquis étaient posés dessus. Je laissais alors m’expliquer ce qu’il avait amélioré, écoutant attentivement ce qu’il avait à me dire. C’était ses études, sa passion et j’adorais le voir aussi enthousiaste. Passant derrière lui pour mieux voir les croquis de son point de vue, je passais mes bras autour de sa taille, collais doucement mon torse à son dos et me penchais par-dessus son épaule pour mieux voir. La posture n’était pas naturelle, j’avais dû me forcer un peu pour oser me mettre ainsi n’ayant pas l’habitude, mais j’en avais eu envie et je ne regrette en rien cet effort. C’était agréable d’avoir Raphaël contre moi et de ne vraiment plus avoir à se cacher ou a à faire semblant.

Il avait accepté de me suivre, même si je sentais qu'il réfléchissait vraiment à savoir s'il voulait rester ou repartir. Malgré que je comprenne la détresse de Clément j'étais heureux qu'il décide de me suivre jusqu'à ma chambre pour voir mes croquis. Je lui sourie et l'emmène alors dans ma chambre, au vue de son passé il n'était que bien familier avec les couloirs de la demeure.
Une fois dans ma chambre je souriais et l'amenait près du bureau en ouvrant une très grande pochette. Alors que je faisais cela, je sentais alors Andrew se mettre tout contre moi, c'était assez nouveau il n'avait pas eu ce genre d'attention envers moi mais je ne pouvais nier que cela me faisait du bien et même assez plaisir. Je souriais et mes joues prirent une légère couleur rouge lorsque je sortais les différents croquis du manteau sur lequel je travaillais depuis un moment.

- Voilà, je me suis inspiré de la collection de l'année dernière de Ralph Lauren, mais j'y ai mis ma petite vision personnelle.

Je lui montrais par la suite les différents détails tout en lui expliquant mon travail et quelques anecdotes comme mes nuits blanches ou mes séances de "tortures" à m'enfermer dans ma chambre pour trouver des idées qui fonctionnent.
Puis, sentant sa tête bouger contre moi, je sentais alors sa barbe me chatouiller la joue. Une de mes mains se posait sur ses bras autour de ma taille pour doucement les caresser tandis que je riais avec cette proximité. J'aimais bien ce nouveau look.

- Héhé tu me chatouilles avec ta barbe.

Puis reposant mes affaires je me reculais alors de lui , pour me tourner et le regarder dans les yeux. Je n'avais pas forcément envie de dire quoi que se soit. Je le regardais en souriant comme un enfant en déposant ma main sur sa joue.

- Je suis content que tu sois là.

De suite, après avoir parlé en le laissant me répondre je déposais mes lèvres sur les siennes dans un doux baiser et disposant mes mains de par et d'autre sur ses joues.

Je regardais ses croquis avec intérêt. Bien sûr je savais qui était Ralph Laurent, même sans fréquenter Raphaël, mais de là à savoir ce qu’était son ancienne collection… Enfin je regardais toujours les croquis, l’écoutant me raconter ses nuits blanches et tous les efforts qu’il avait mis dans ces dessins. Je fis la grimace alors qu’il évoquait des nuits blanches.

« Fais attention de ne pas te rendre malade avec tes crises et tes nuits blanches. »

J’avais parlé d’une voix douce en réajustant ma position contre lui. Position qui était une grande nouveauté mais qui était agréable et semblait lui plaire aussi. En tout cas il ne se dégagea pas de mes bras. C’était agréable de pouvoir être proche. De pouvoir être normal aussi. Je souris et tournais légèrement la tête vers lui alors qu’il rigolait. Je rigolais à mon tour avant de répondre :

« Compte pas sur moi pour me raser, j’adore ma nouvelle barbe ! »

Je souriais de bonne humeur alors qu’il se dégageait finalement de mes bras pour me regarder. Je haussais un sourcil en attendant de voir ce qu’il allait dire, pensant qu’il allait répliquer sur ma barbe. Mais rien ne vint. Je le regardais en attendant la suite, me raidissant légèrement et imperceptiblement lorsqu’il posa sa main sur ma joue. J’avais l’impression que l’ambiance changeait un peu. Mo sourire changea aussi, passant de taquin à sincère. Je souris un peu plus alors qu’il me disait qu’il était content que j’étais là. Je murmurais alors à son intention :

« Moi aussi je le suis ! »

Son autre main se posa sur ma joue et il se haussa pour m’embrasser. Par réflex je me penchais en avant pour aller à sa rencontre, posant mes mains sur ses hanches je l’attirais à moi. Ça m’avait manqué. Ça m’avait torturé pendant des mois. Ne pas l’embrasser quand je voulais, ne pas le toucher quand je voulais, ne pas être avec lui comme je voulais. Inconsciemment je me pressais un peu plus contre lui, nous faisant percuter doucement le bureau derrière Raphaël. On était libre maintenant. Jouant de ma langue j’écartais doucement ses lèvres et alors que ce baiser avait commencé de manière douce il s’enflammait doucement alors que je repensais à tous ces moments à devoir me retenir et prendre sur moi, tous ces moments qui ne seront plus…

Cela me faisait sourire de l'entendre s'inquiéter pour moi. C'était une de ses habitudes mais je n'allais pas me plaindre. Mais je ne voulais pas qu'in s'inquiète de trop non plus.
Se collant à moi et me provoquant des frissons je souriais et le rassurais en ce qui concernait sa barbe.

- Je ne te demanderais jamais une chose pareille! J'aime trop quand je joue avec et puis elle ne fait qu'augmenté ton charisme déjà présent si tu veux mon avis.

Je n'avais pas l'habitude de ce genre de paroles mais je l'ai tout de même dit et j'en avais envie.

En me disant qu'il était aussi heureux d'être là, mes joues rougirent encore plus. Je voyais bien qu'il répondait à mon baiser lorsque je commençais à prendre possession de ses lèvres. J'étais heureux qu'on puisse avoir ce genre de geste en tant que couple, surtout en sachant que nous nous sommes toujours cachés du reste du monde. C'était un amour secret qui n'allait ni pour lui, ni pour moi au final. Mais à présent nous pouvions nous aimer plus librement, enfin sur certains aspects bien entendu.

Nos langues se battaient doucement pour une certaine dominance lorsqu'il me collait un peu plus à mon bureau derrière moi. J'avais l'impression de pouvoir enfin me libérer de toute cette frustration de ne pas pouvoir être proche de l'homme que j'aimais. Je glissais alors une de mes mains sur cette nuque tandis que l'autre descendait le long de mon corps pour aller dans son dos. Je me collais un peu plus à la table tout en continuant à l'embrasser avec un certain désir que ne faisait que grandir au fur et  mesure qu'on était ensembles. Ses mains sur mes hanches me faisait également du bien, je me sentie quelque peu bizarre mais rien de négatif... Bien au contraire.

Raphaël répondit au baiser, ce qui m’incitait à continuer. J’agrippais un peu plus fermement ses hanches alors que lui passa une main dans ma nuque et dans mon dos. Mon cœur battait la chamade et au fil des secondes qui passaient le désir ce faisait plus présent. Des mois à nous retenir, des mois à ne pas pouvoir vivre pleinement. J’en avais fait des cauchemars à force de prendre sur moi, mordre sur mes joues et rester stoïques. J’étais aussi plus instable à l’époque. J’avais l’impression d’avoir deux visages. Et qui sait si ça n’aura pas des conséquences sur notre couple. Ou du moins sur moi. Je le sentais bien. Depuis que je ne travaillais plus à l’ambassade et que je ne devais plus rester stoïque toute la journée j’avais du mal. Parfois je retombais dans mes anciennes habitudes et parfois j’étais excessif dans mes réactions, plus que d’habitude. Comme maintenant.

Sentir Raphaël contre moi, sentir ses lèvres contre les siennes, sentir sa langue jouer avec la mienne. Ça me rendait fous. Et ça me rappelais plus que vivement tous ces moments où j’avais dû le contempler de loin, sans rien dire, sans rien pouvoir faire. Le fait d’y repenser me fit me sentir mal. Pour contrer cette sensation je me laissais aller encore plus contre Raphaël. Je laissais alors mes mains redescendre lentement passer sur ses fesses pour finalement s’arrêter sur ses cuisses après que je me sois abaissé un peu. Rapidement je le pris fermement pour le soulever légèrement et le poser sur le bureau, reprenant sa bouche que j’avais délaissé pour éviter de le mordre ou de le blesser durant le processus. Me redressant alors je pris à mon tour son visage entre mes mains et l’attirais à moi pour l’embrasser à nouveau. Je n’arrivais plus à arrêter, je n’arrivais même plus à envisager d’arrêter. Tout ce que je savais était qu’on était libre en ce moment, libre de tout geste et autre, sans devoir se soucier du reste du monde et c’est tout ce qu’il me fallait.

Je murmurais doucement son nom contre ses lèvres alors qu’une main descendit derrière sa nuque et l’autre retrouvait sa taille pour l’attirer à moi, même assis sur ce bureau. Je laissais alors mes lèvres voyager sur son menton, sa joue, le lobe de son oreille sa nuque, pour revenir, embrassant les différents endroits auquel je passais avant de reprendre ses lèvres. Il était mien. Même si je prenais les devant en ce moment, intérieurement j’étais beaucoup moins en contrôle. Je n’arrivais plus à réfléchir de manière cohérente et mon pouls était loin au-dessus du rythme normal. Sans parler de mon érection. A force de sentir Raphaël contre moi, et après des mois à nous retenir… Une overdose de tout ça faisait que je perdais les pédales en ce moment. Le fait qu’il ne semblait pas vouloir s’arrêter non plus ne faisait que m’encourager d’avantage dans a folie.

Bon dieu que c'était agréable de ne plus devoir se retenir, ne plus restreindre les gestes ou les mots qu'on pouvait avoir l'un envers l'autre. Le baiser fut bien plus langoureux, puis Andrew se penchait un peu plus pour me soulever et me déposer sur le bureau. Comme par instinct je dégageais d'un coup de main la pochette avec mes croquis pour ne pas les abîmer. Je fermais les yeux en profitant de chaque geste que l'on partageait. Pendant qu'Andrew embrassait ma peau je soupirais de plaisir et me laissait faire en reculant un peu ma tête pour lui y donner l'accès. Mes bras se placèrent alors autour du coup de mon copain pour attraper avec douceur ses cheveux et les caresser pendant qu'Andrew revenait pour dévorer mes lèvres.

Cela était tellement bon. Tellement bon de libérer cette frustration que notre ancienne relation et que ces derniers mois avaient accumulés en nous. Pour ma part je ne comptais pas me stopper ou le stopper de quelque manière. Alors qu'Andrew s'approchait un peu plus de mon corps j'écartais un peu plus les cuisses pour le coller à moi. Entre temps je sentais ma partie basse se durcir à cause de notre situation et en le sentant contre moi je sentais alors que je n'étais pas le seul dans cet état d'excitation. Mes jambes viennent alors se croiser au niveau de son bassin et tandis qu'une de mes mains restait sur sa nuque, l'autre main vint alors se glissait sous le t-shirt de mon petit-ami.

Je reculais ma tête un moment, le regard avec un désir certain et soufflant sur ses lèvres, esquissant un sourire coquin.

- Monsieur est content de me retrouver je suppose?

Je le taquinais, mais j'aimais ça. Ma main sur sa nuque se baladait de la nuque d'Andrew à sa joue. Je le regardais avec amour et parlait avec le coeur.

- Ne me quitte plus, plus jamais.

J’avais à peine entendu les croquis être dégagés, bien trop pris dans le tourbillon de désir qui me hantais. L’entendre soupirer n’arrangeait rien à ma situation, encore moins le fait qu’il me donnait accès à sa nuque. Il ne semblait pas être enclin à mettre fin à ce rapprochement spontané, et heureusement car moi non plus. Revenant vers ses lèvres j’entamais un nouveau baiser passionné, me collant un peu plus à lui. Raphaël eut alors une réaction qui ne fit que précipiter ma folie. Ecartant ses jambes, je pu me coller entièrement à lui. Je laissais alors mes mains courir le long de ses cuisses et donnait malgré moi un léger coup avec mon bassin. Sentir son bassin, et d’office son érection contre la mienne me fis grogner légèrement.

J’étais légèrement essoufflé lorsqu’il se recula de moi pour me parler, mais je ne pus que rire à sa remarque ? J’allais me pencher en avant pour reprendre ses lèvres quand je croisais son regard. Je m’arrêtais alors dans mon mouvement. Il me regardait avec énormément d’affection, ce qui me calma directement. Il n’était pas qu’un plan cul, ce n’était pas que physique entre nous. Il y avait plus. Cette histoire qui ne devait pas se finir apparemment, cette histoire qui recevait une seconde chance qu’on avait saisi tous les deux. Je posais alors ma main sur celle qu’il avait posé sur ma joue, mon autre main allant chercher sa main qui s’était échouée sur mon torse. J’apportais cette dernière à mes lèvres et l’embrassais doucement, sans le quitter des yeux.

« Jamais ! »

Je le regardais sérieusement, je voulais qu’il sache que j’étais sincère. J’embrassais encore une fois sa main, avant de reposer mes lèvres sur les sienne. Un baiser plus doux, langoureux, mais doux. Je passais alors mes bras autour de sa taille, le collant à moi dans un geste possessif. Il était à moi et plus jamais je ne le lâcherais. Je mis fin au baiser pour à nouveau tracer un chemin de baisers le long de sa joue jusqu’à son oreille :

« Dorénavant vous serez coincé avec moi monsieur Müller ! »

Je souris contre sa peau avant de l’embrasser à nouveau. Je ne comptais plus le quitter. Maintenant que j’avais vu ce que c’était de pouvoir l’aimer au grand jour, impossible de faire marche arrière !

Ses mots me rendirent alors très heureux, je souriais un peu plus tout en l'embrassant avec une certaine passion et un désir bien présent. Il était sincère je le sentais et je sentais aussi qu'il était des plus content de pouvoir agir envers moi comme il l'entend. Lorsqu'il me prit la main pour l'embrasser je ne pus m'empêcher de rougir. J'adorais les manières qu'il pouvait avoir, ce n'était pas que de l'amour charnelle mais bien plus. Andrew prenait soin de moi et je prenais soin de lui et cette fois-ci plus comme patron et employé mais comme un véritable couple. Je rie un peu plus lorsqu'il me murmurait à l'oreille que j'allais être dorénavant coincé avec lui.

- Ai-je le droit d'affirmer que c'est la meilleure chose qui puisse m'arriver M. O'Connel?

Mon copain reposait alors ses lèvres sur les miennes. Même en étant assis de la sorte, je me collais un peu plus à lui, tout en répondant avec amour mais un peu plus de ferveur à son baiser. Mes mains vinrent alors se glisser toutes les deux sur son torse pour le parcourir de milles caresses et ma bouche migrait un instant vers son cou pour y déposer des baisers entrecoupés de quelques légères morsures. Je savais qu'il était sensible et je voulais un peu jouer avec ce trait qu'il le composait. Je me mis également à murmurer son prénom doucement et suavement à son oreille tout en continuant le contact de mon bassin et de mes mains. J'avais bien sentit le petit coup qu'il avait effectué un peu plus tôt et cela n'avait fait que m'inciter à me coller un peu plus à lui.

Je souris contre son oreille à sa remarque. A mes yeux c’était même une excellente chose ! Mais je pense que j’étais un peu trop possessif. Mais si cela convenait à monsieur Müller. Reposant mes lèvres sur les siennes je l’embrassais à nouveau. Plus doucement mais pas moins passionnément. Mon dieu Raphaël était si réceptif. Il m’encourageait à continuer. Je m’interrogeais un instant si je devais prendre des précautions, avant de me souvenir qu’il avait eu plan cul avant moi. Juste. Je chassais cette idée de mon esprit en me relaxant un peu. Ce n’était donc pas nouveau pour lui. Ni pour moi. E penchais donc la tête à mon tour, lui facilitant l’accès et souriais amusé alors que c’était son tour pour se montrer entreprenant.

Bien sûr que je sentais ses mais parcourir mon torse alors que mes mains s’étaient reposées sur ses cuisses. J’inspirais de surprise lorsqu’il me mordit doucement et un frisson me parcouru le dos. La vache, s’était bon. Et il le savait en plus ! Mes yeux se fermèrent et je me crispais doucement alors qu’il murmurait mon prénom à mon oreille. Entendre mon nom de la sorte venant de sa bouche… Mon nom et pas un autre. Craquant, je reposais mes lèvres sur les siennes, remontant mes mains le long de ses côtes avant de remonter le long de son torse, en dessous des pans de son veston.

« Raphaël… Je ne saurais pas… M’arrêter… Si on continue ! »

Ma phrase était entrecoupée de baiser alors que je passais mes mains sur ses épaules et toujours en dessous de son veston pour enlever ce dernier. Même si ma phrase laissait une chance à Raphaël pour arrêter tout, mes gestes indiquaient tout le contraire. Son veston finalement échoué sur le bureau je m’attaquais aux boutons de sa chemise, tout en mordillant sa lèvre inférieure, joueur. Son père pouvait rentrer à tout instant, Albert pourrait rentrer à tout instant aussi. Mon dieu on pourrait se faire prendre de pleins de manières différentes dans des positions compromettantes, et pourtant rien ne m’aurait fait lâcher Raphaël. D’ailleurs une fois le dernier bouton de la chemise de ce dernier ouvert ma bouche bougea encore. La commissure de ses lèvres, sa mâchoires, son menton, sa gorge, sa clavicule… Tout en descendant je me collais encore plus à lui, mes mains agrippant son bassin pour le tirer encore plus contre moi, alors que je lui intimidais de se laisser aller en arrière, pour finir couché sur le dos sur le bureau, en avançant mon torse contre le sien. Ma bouche eu tout le loisir durant la descente de découvrir cette nouvelle parcelle de peau que je m’amusais à mordiller et taquiner de mille baisers à mon tour. Mon dieu seigneur faite que ce moment ne s’arrête pas.