Bon retour à la maison.

Arrivée à Cape May : 13/12/2014

"Love me, even if it kills us both"

L'amour est resté, comme une grande image survit seule au réveil dans un son effacé - Lamartine

Aujourd'hui, ce n'était pas un jour comme les autres, au contraire, c'était un jour bien particulier puisque c'était le retour d'Holden, mon petit frère. J'étais donc à l'aéroport attendant impatiemment mon frère. Il comptait énormément pour moi, la famille était vraiment sacrée pour moi comme pour mon frère et ma grande sœur.

D'ailleurs, en parlant d'elle, elle n'était pas encore arrivée, j'espère qu'elle va pouvoir se libérer au plus vite pour pouvoir l'accueillir comme il se devait. En tout cas, une chose est sûre, c'est que la vie que mon frère avait laissée en partant en France. Déjà, j'avais déménagé et je m'étais mise en colocation avec des collègues, cela était vachement plus facile, ça s'est sûr.

Ensuite, la relation de ma sœur et de son copain avait pris un tournant. J'avais un peu du mal avec son copain, je ne sais pas pourquoi cela devait être physique. De ce fait, je n'avais pas beaucoup de contact avec ma sœur ce qui me rendait triste au fond. Bref, j'avais hâte de voir mon frère, nous n'avions qu'un an de différence donc évidemment.

Enfin bon, avec ce qu'il se passait dans la ville ces derniers temps avec la jeune Marie Clinton, l'événement vraiment étrange qu'il y a eu lieu lors du gala de charité... La ville était sans dessus-dessous, tout le monde était plus ou moins suspecté, enfin bon. Il y avait beaucoup de tension et je n'aimais pas du tout cela, c'est certain.

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Fatigué par mon voyage, qui n'avait pourtant pas duré des heures et des heures, je quitte enfin l'avion pour récupérer mes bagages et rejoindre le hall de l’aéroport où je devrais normalement être attendu. J'aurais pu prendre le train, j'aurais dû, mais je n'en avais ni l'envie, ni la motivation. Je m'étais déjà mis à dos toute mon équipe de management de carrière en ayant pris la décision de rentrer et de faire une pause, je ne voulais pas en plus devoir me battre pour rentrer en train alors qu'ils me demandaient de prendre l'avion. Mes sœurs prévenus et sans aucunes nouvelles de mes parents, je ne m'attends donc pas à un grand comité d'accueil, mais plutôt au plus important à mes yeux. Les deux femmes de ma vie.

Bagages en mains et regard cherchant deux silhouettes que je reconnaîtrais, je finis par reconnaître l'une des mes deux grandes sœurs, m'attendant là, patiemment au milieu de toutes ces personnes portant des pancartes nominatives. Lucy n'a pas besoin de brandir un écriteau vulgairement orné de mon nom, je l'aurais vu de loin sans avoir à chercher mon prénom. Je n'avais pas vraiment eu le temps de prendre des nouvelles de tout le monde puisque je préparais mon retour, mais j'avais pris soin de prévenir ma famille de mon arrivée imminente à Londres et ça avait été le plus important pour moi. Me dirigeant à pas rapide vers la petite brune, je la surprend en débarquant face à elle d'un seul coup. Elle est seule, mais elle est là. « LUCY! » j'ai presque crié, assez pour la faire sursauter, mais assez peu pour ne pas nous faire remarquer. « Tu as pu venir! » je continue tout en la prenant dans mes bras après avoir lâchement abandonner mes deux valises sur le côté. Bien trop heureux de pouvoir enfin voir ma sœur autrement par appels vidéos.

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Arrivée à Cape May : 13/12/2014

"Love me, even if it kills us both"

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J’étais à attendre mon frère, Holden, qui revenait après un an partit en France. J’avais hâte de le retrouver, bien qu’on se donnait des nouvelles autant que possible ce peu, il m’avait vraiment manqué. Nous étions tellement proche lui et moi. Remarque, nous n’avions qu’un an de différence après tout… Mais bon, même avec Naomi nous étions proches tous les trois. Il faut dire qu’on n’avait pas le choix de rester face à l’absence de nos parents.

D’ailleurs, en parlant de Naomi, elle n’était pas là comme prévue. J’espérais qu’elle puisse venir, remarque depuis qu’elle était avec son copain je ne la voyais que très peu, elle était apparemment beaucoup occupé et moi également avec les horaires de malades que je faisais à l’hôpital. Etre interne ce n’était vraiment pas facile pour le coup. Nous n’avions pratiquement pas de vie en dehors de l’hôpital, surtout qu’en plus, je vivais en colocation avec mes collègues.

Toutefois, pour mon frère j’avais réussi à me libérer, une chose que mon collègue me devait un service depuis le jour où je lui avais pris une de ses patientes qui n’était rien d’autres qu’un ancien coup d’un soir. J’avais bien fait d’avoir accepté finalement. J’attendais avec impatience mon frère, il s’était passé tellement de chose depuis son absence, avec la disparition de Marie et le gala, en plus de l’interrogatoire enfin, la totale quoi.

C’est alors peu de temps après qu’une personne se mit à surgir en face de moi, me surprenant au passage. Cette personne n’était rien d’autres que mon frère « Holden » Dis-je alors toute excitée « Bien sûr que j’ai pu venir enfin voyons, je ne manquerais jamais cela » Lui dis-je, le prenant dans mes bras et le serrant très fort « C’est tellement bon de te voir » Lui dis-je alors totalement heureuse « ça a été le voyage ? » Lui demandais-je doucement.

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Si la fatigue était bien présente et pouvait se lire sans difficulté sur mon visage, la joie de retrouver ma soeur prenait le dessus sur tout et je me sentais plus en forme que jamais. Revoir Lucy après tout ce temps passé à ne parler que par les réseaux sociaux et les appels téléphonique surtaxés, je pouvais enfin profiter de la voir en chair et en os. Bien qu'un peu déçu de ne pas voir mes deux soeurs réunies, je profiterais au maximum de ce moment avec ma grande soeur. « évidemment que tu ne raterais ça pour rien au monde, tu m'aime beaucoup trop. » relevais-je en riant. Ok, elle aurait aussi pu me dire qu'on se verrait plus tard. Mais non. Elle est bien là et j'en suis plus qu'heureux. « C'est bon de te voir aussi, ça fais du bien de ne plus communiqué que par skype et tout ce qui va avec. » un petit sourire ajouté à ma phrase et je me lance dans une petite réponse à sa question, ni trop ni pas assez détaillée. « Fatiguant et presque trop long, même si ça été beaucoup plus rapide que si j'avais pris le train. J'avais tellement hâte de revenir que j'ai cru que le temps avait ralenti! » Je laisse échapper un soupire de soulagement, je suis enfin rentré, je devrais en être heureux non ? Londres m'avait presque autant manqué que mes soeurs bien que l'oncle Cal soit resté en France et ne puisse pas profiter de nos retrouvailles familiale, j'allais pouvoir prendre du temps pour me ressourcer.
Ne me restait qu'à planifier les visites et les retrouvailles avec les quelques personnes qui étaient toujours dans la capitale. Mes parents étant toujours en voyage, je ne les reverrais sûrement pas avant un petit bout de temps, d'autant plus que mon père et moi n'étions pas en très bon terme depuis qu'il avait appris que je mettais ma carrière en pause. Je ne l'avais pas encore dit à mes soeurs et j'attendais le bon moment pour leur dire que non, ce n'était pas juste un break offert par mon management mais bien une de mes décisions qui m'avait d'ailleurs mis à dos pas mal de membres de mon équipe. J'avais finis par me lasser des courses et de la compétition bien trop stressante et j'avais plus que besoin de me retrouver.

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Je regardai mon frère en haussant les sourcils et en croisant les bras « Abuse pas non plus, tu sais très bien que ce j’aime le plus au monde c’est les licornes et le coca cola » Répliquais-je en éclatant de rire. Bon d’accord, j’avais des étranges passions, et cela passait après mon frère, mais je me devais le contredire, par simple esprit de contradiction et de taquinerie, enfin, je ne l’avais pas vue depuis un moment, il fallait bien rattraper cela tout de même.

Toutefois je devais bien avouer que ce qu’il venait de dire, c’était irréfutable « Mais tellement surtout qu’en plus entre toi tes courses et moi mes gardes l’hôpital… » Dis-je en faisant une grimace. Nous étions proches par ce que nous n’avions pas vraiment eu de parents. Nous avions eu certes un père, une mère… Mais nous n’avions pas eu de papa ni même de maman… Ce que chaque enfant dans le monde devrait avoir « C’est sûr ! » Soufflais-je en regardant mon petit frère avec tendresse et le reprendre dans mes bras.

J’étais tellement curieuse de savoir la vie de mon frère, je veux dire, c’était tellement facile de dire « oui je vais bien, tout ce passe bien » alors qu’en réalité ce n’était pas vrai. Je le savais, car c’est ce que je faisais toujours. Bref, je relâchai mon frère, je n’étais jamais vraiment doué pour ce genre d’attention. Je le faisais que dans l’intimité et encore. Un peu gênée, je préférais lui demander comment s’était passé son voyage et je me mis à rire de sa réponse « De toute façon, tu as toujours été de nature impatiente alors bon » Répliquais-je en levant les yeux en l’air.

Je pris une partie de ses affaires « Tu veux rentrer direct ou manger quelque chose dans un petit restau te tenterait ? » Lui demandais-je « Je t’invite » Lui dis-je avec un petit clin d’œil. Après, je pouvais aussi comprendre qu’il veuille qu’on se pose chez lui, le voyage et tout cela devait être vraiment crevant pour le coup, il en avait peut-être pleins les basques. Du moins, ce serait totalement mon genre, mais bon, mon frère arrivait toujours à me surprendre malgré les années passées ensembles.

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Revenir en Angleterre après un an loin de tout ça signifiait beaucoup pour moi, mais j'avais aussi beaucoup à faire avant de reprendre ma petite vie tranquillement. En plus de devoir me réinstaller dans l'un des appartements que mon manager m'avait trouvé, je devais faire un stage de remise a niveau du permis de conduire, puisque j'avais passé plus de six mois en suivant le code de la route français. Je devais également revoir toutes les personnes que je n'avais pas vu depuis mon départ et me trouver un job en attendant de savoir si oui ou non je mettais ma carrière en arrêt pour de bon. Je n'en avais pas encore parler avec mes sœurs, mais le sujet ne saurait tarder à être abordé de toute façon et je préférais que, pour le moment, elles pensent que je ne suis qu'en pause provisoire et non pas que j'ai abandonné juste avant une course. « Eh, je devrais être plus important que le coca et les licornes, je suis le premier homme de ta vie après papa. Même pas, je passe avant papa parce que je suis le meilleur et que je suis ton petit frère préféré. » Je ris de nouveau et je sens déjà que je ne vais pas regretter mon choix. J'ai toujours été très proche des filles, Lucy et Naomi sont le centre de mon monde et ont été les premières à me soutenir dans le moindre de mes choix. Je sais pertinemment que quoi qu'il arrive, elles seront toujours là pour moi et inversement c'est aussi mon cas. « Madame le médecin, c'est bien pratique d'avoir une sœur qui s'y connaît et j'arrêtais pas de frimer auprès de tout le monde en parlant de toi. De toute façon j'ai toujours été fière de parler de Nao et toi à tout le monde. » je laisse échapper un petit rire de nouveau. Ne pas pouvoir lui parler beaucoup avec nos emplois de temps chargé ne m'avait pas empêché le moins du monde de garder le contact mais ça m'avait surtout permis de montrer à tout ceux qui m'entouraient que ma soeur été une véritable fièrté pour moi. De notre petit écart d'âge, j'avais toujours eu cette admiration pour mes grandes soeurs, même si on pourrait facilement nous dire que je pourrais presque me comporter comme un grand frère protecteur, elles ont toujours été ma force et bien plus protectrices envers moi que je n'aurais pu l'être pour elle. Le petite fragile de la famille, je crois bien que c'est moi. Lucy me reprend dans ses bras et je ne peux m'empêcher de sourire, ça ne confirme qu'une chose. Je suis tellement heureux d'être de retour. Quand elle me fait remarquer que j'ai toujours été impatient je ne fait que répondre par un énième sourire. Elle n'a pas totalement tord, j'ai toujours été peu patient, particulièrement quand ça touche à ma famille.Lucy me demande si je veux rentrer directement ou si je veux manger un bout dans un resto et puisqu'elle m'invite le plus adorablement du monde, je ne peux pas refuser. « Tu sais que je ne refuse jamais une invitation. » Je lui offre un sourire amusé avant de continuer. « Le prochain sera pour moi. J'ai bien besoin de me poser un peu avant de me retrouver face à tout mes cartons à déballer. »

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Je croisais les bras en écoutant mon frère s’évertuai à dire qu’il était plus important que quiconque, que n’importe quoi « Mmh ? De quel père me parles-tu ? » Le coupais-je alors avec une certaine malice. Notre père, nous l’avions que très peu vu dans notre vie, toujours en déplacement, jamais présent. Ce n’était ni lui, ni notre mère qui nous avait élevé, Holden savait très bien que je ne considérais pas notre père comme son titre officiel le dit, il était pour moi plus un géniteur et rien d’autre. Toutefois, je ne le prenais pas mal quand il faisait référence à lui, je pouvais concevoir que mon frère puisse ressentir tout de même de l’amour pour cet être si absent dans nos vies « Tu as de la chance d’être mon seul frère aussi » Répliquais-je avec un clin d’œil.

Je pouvais aussi lui dire qu’une autre personne lui faisait terriblement concurrence, mon ex petit ami dont j’étais encore follement amoureuse, à un tel point que je n’en dormais pratiquement plus tellement il me manquait, tellement j’avais besoin de l’avoir à mes côtés constamment, à chaque instant. Mais je ne devais pas lui parler de lui, je veux dire, Aaron était le passé maintenant et je ne voyais pas en quoi cela pouvait être intéressant, ce n’était pas comme cela que je pourrais tourner la page, ça c’est sûr. Puis bon, on avait tous droit à notre petit jardin secret. Voilà ce qu’était Aaron pour moi désormais, mon petit jardin secret.

Bref, nous continuons de parler et je me mis à lever les yeux en l’air tout en souriant, je ne pouvais pas m’empêcher de sourire en présence d’Holden de toute façon, ce mec était une véritable bouffé d’air frais à lui tout seul « T’es pas possible, toi, on n’est pas bien intéressante pour de grands coureur de moto bien nullissime face à mon motard de frère » Répliquais-je alors avec un grand sourire. Bien que j’avais souvent eu peur pour lui, j’étais heureuse que mon frère vive de sa passion et qu’il réussissait dans cette voix-là « D’ailleurs, c’est finie plutôt le championnat ou je ne sais quoi ? » Fis-je en grimaçant. J’étais une vraie nulle au sujet donc je ne savais même pas c’était quelle course au final, qu’il faisait.

Je regardai autour de nous et je me rendis compte qu’on était encore à l’aéroport c’est donc pour cela que je lui proposais directement d’aller manger un petit truc, nous n’allions pas rester planté là toute la journée quand même « Ahahaha je te reconnais bien là, toi » Lui dis-je face à ce qu’il venait de dire « D’accord, je prends note, je ne vais pas oublier » Lui dis-je avec un petit clin d’œil « Vas-y je vais t’aider » Lui dis-je en prenant une de ses valises. Le pauvre, il était blindé. Bref, nous allions donc à un petit restaurant pas trop mal et qui était tout de même assez convivial sans que cela ne soit trop expansif, en gros, l’endroit idéal.

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Je laisse échapper un petite rire après sa question. « Celui qui te sert de géniteur et qui t'as offert le bonheur de m'avoir dans ta vie! » C'est vrai qu'on a jamais vraiment eu des parents présents. Bien qu'ils soient aimant et qu'on ai pas à s'en plaindre, ils n'étaient clairement jamais à la maison et si nous n'avions pas eu notre oncle, on serait certainement pas ce qu'on est aujourd'hui. J'avais toujours été le plus proche de nos parents, peut-être parce que j'étais le petite dernier et que mon père voulait que je le suive dans ses affaires. Je ne l'ai pas fais parce que j'ai suivi ma passion, mais j'ai eu plus de moment privillégié avec lui que mes soeurs ont pu en avoir. Je sais bien que Lucy n'accepte pas son statut de père et ne le considère que comme son géniteur, mais comment je pourrais lui en vouloir ? Après tout, il n'a pas tellement été là pour elle.Et mon rire s'intensifie quand elle me dit que j'ai de la chance d'être son seul frère. « Eh, même si y'en avait eu un autre, j'aurais été ton préféré. Je suis le plus adorable de la famille! » Je lui souris finalement, ok, je suis pas forcément le plus adorable, mais j'ai jamais eu de souci avec qui que ce soit ni connu de tensions avec mes soeurs. Petit, elles se battaient même pour que je sois de tel ou tel côté quand elles se disputaient.

Je me doute bien qu'un jour où l'autre, si ce n'est pas déjà le cas, je ne serais plus le seul homme important de sa vie, mais les liens de la famille avait une toute autre importance que les autres. Les liens du sangs ne se comparent pas au reste, chacun à sa part d'importance. Mes soeurs resteront les deux femmes de ma vies, même si je venait à trouver quelqu'un. Ce ne serait jamais qu'une troisième personne importante. Lorsque le sujet dérive sur elle et sur le fait que je me vantais toujours d'avoir une soeur médecin auprès des autre coureurs. Elle lève les yeux au ciel et réplique rapidement ce qui me fait sourire de plus belle. « Tu rigole, un mec trouvera toujours une femme medecin sexy, t'imagines bien que je me suis fait des potes rien qu'en parlant de toi. Ok, des potes par intérêt et à qui je ne t'aurais jamais présenter, mais des potes quand même. Et arrête d'essayer de me flatter, j'ai pas gagné une seule course depuis mon départ en France. J'ai fais trois podium sur les sept courses du dernier championnat et aucune première place. » Je ris nerveusement quand elle me demande ce qu'il en est du championnat. Officiellement c'est terminé et j'aurais dû reprendre le mois prochain, les deux dernières courses ne m'aurait pas aidé à remonter dans le classement. « J'ai pas fait une très bonne saison, les deux dernières courses ne me servent à rien et j'voulais rentrer le plus tôt possible. On fait une pause avec l'équipe. » Premier mensonge depuis plus de dix ans. J'avais jamais menti à ma soeur et je pensais jamais avoir à le faire. Mais si je voulais pouvoir revenir à Londres sans attendre un an de plus, j'avais pas vraiment le choix que de tout stopper.

Qu'elle prenne note que je lui payerais le prochain resto me fait sourire de nouveau, je tiens parole à chaque fois et je ne me défilerais pas pour une sortie avec ma soeur. Ce serait stupide de ma part. Elle prend l'une de mes valises, me permettant ainsi d'être plus libre de mes mouvement et moins chargé comme un mulet. Nous nous rendons donc dans un petit restaurant et je me laisse enfin aller à décompresser un peu après le stress de ces retrouvailles.

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Je n’avais pas la même relation et la même entente avec mon père qu’Holden. A vrai dire, j’étais moins tolérante que lui, et je devais avouer que des trois enfants Callaghan, j’étais celle avec le caractère le plus difficile que ce soit à comprendre ou à amadouer. Je n’étais pas vraiment une fille agréable, je n’étais pas non plus horrible… J’étais ce qui se rapprochait le plus à une emmerdeuse intolérante. Enfin du coup, je n’étais pas très réceptive au propos de mon frère « Ouais, bah il n’est pas dans mon cœur, et il n’a pas sa place dedans ni même dans ma vie » Répliquais-je alors froidement.

Je devais me reprendre, je venais de retrouver mon frère après un an d’absence et je ne voulais pas que nos retrouvailles soient gâchées à cause de cet homme. Il avait déjà gâché pas mal mon enfance de même pour notre mère, à ne jamais être là, à ne jamais être présent. Enfin bon « Pardon, c’est juste que je n’aime pas parler de lui » Lui dis-je alors en m’excusant. Mais il était évident que je pouvais compter sur mon frère pour me redonner le sourire, il avait une telle joie, une bonne humeur contagieuse à chaque instant « Eh oh, ne parle pas trop vite non plus » Répliquais-je en lui donnant un petit coup à l’épaule.

Nous parlâmes de nous, de nos métiers et je me mis à lever les yeux au ciel « Mon travail n’a rien d’exceptionnel » Lui dis-je alors « Puis tu n’as pas besoin de moi, tu n’as besoin de personne pour te faire des potes… Tu es tellement génial, tu ne t’en rends même pas compte, mais ta simple personne conquis le monde » Lui dis-je en le regardant droit dans les yeux et de manière bienveillante « La preuve, depuis qu’on est petit tu as toujours été le préféré de tout le monde » Répliquais-je alors. Mais ce n’était pas étonnant, mon frère était adorable, toujours présent pour les autres, souriant et authentique, on ne pouvait pas ne pas l’aimer.

Toutefois, je voyais bien que mon frère n’était pas bien dû à son métier qui était également sa passion. Je l’écoutais doucement et cela me faisait de la peine, voir qu’il avait du mal à concrétiser son rêve. Je savais très bien ce qu’il pouvait ressentir. Un sentiment de déception et de croire de ne pas être à la hauteur, je ne voulais pas que mon frère ressente cela car c’était faux. Il était génial comme il l’était « Ne penses pas à ça, ce n’est pas parce que tu n’es pas premier que tu es nul et que n’es pas fait pour ça » Répliquais-je alors « C’est ton rêve, ta passion, vis la pour ce qu’elle est et pas pour les récompenses, car c’est cela qui te fait perdre tout moyen » Répliquais-je en souriant.

Enfin, c’était tout de même mieux de continuer la discussion en dehors de l’aéroport c’est donc pour cela qu’on se mit en route pour un petit restaurant bien tranquille. Cela me faisait plaisir d’invité mon frère. Ni une, ni deux, nous nous retrouvons à table avec une carte à la main « Baaaaaah pour changer… Je ne sais pas ce que je veux, tu prends quoi, toi ? » Lui dis-je avec un grand sourire tout innocent. Que voulez-vous, j’étais une véritable indécise et il est vrai que généralement je prenais toujours les mêmes choses que les autres, c’était moins difficile.

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J'avais vraiment eu de la chance de pouvoir passer du temps avec mes parents, plus que mes soeurs en tout cas. Quand on parle d'eux en général, les gens pensent qu'on les a perdu et que nous sommes tous les trois orphelins. Peut-être parce que le manque d'affinité, le peu de présence qu'ils nous accordent et la distance qui nous sépare d'eux à brisé quelques chose. Les Callaghan n'ont jamais été une famille très ordinaire et si je n'avais pas eu mon oncle et mes soeurs, je ne serais certainement pas la personne que je suis aujourd'hui. Je sais pertinemment que Lucy n'aime pas notre père, je ne sais pas trop ce qu'il en est de maman, mais avec papa ça a toujours été très compliqué. Enfants, on ne les voyaient que pour nos anniversaires et noël, mais plus le temps passait et moins ils venaient. Et ma grande soeur n'hésite pas à clamer haut et fort ce qu'elle pense de papa Callaghan. J'aurais souhaité que ça s'arrange entre eux, mais je doute que ça puisse arriver un jour. Quand elle parle de lui, son ton se fait froid et je regrette aussitôt de l'avoir évoqué. « Enfin passons, on est pas là pour parler de choses qui fâches. » Je lance ça avec un sourire histoire de détendre l'atmosphère.

Je ne fais pas de remarque sur ce qu'elle me dit de ne pas parler trop vite en ce qui concerne les hommes de sa vie. Je n'ai jamais vraiment voulu savoir ce qui concernait les histoires d'amour de mes soeurs, peut-être par pudeur plus que par respect, mais surtout parce que j'ai toujours pensé que ça ne me regardait pas le moins du monde. Elles sont assez grande pour savoir ce qui est bon pour elles et qu'importe leurs choix, je serais toujours de leur côté. C'est d'ailleurs pour ça que je m'étonne de ne pas réussir à leur parler de mes relations à moi. Elles devraient être les dernières à me juger et je suis certains qu'elles comprendraient. Lucy du moins, peut-être moins Nao, sa vie tellement rangée... Je ne voudrais pas la bousculer avec ces histoires d'orientation sexuelle perturbée et de toute façon, je préfère garder ça pour moi.

J'offre un nouveau sourire à ma soeur quand elle me complimente sur ma personne. J'ai toujours été modeste, les choses sont faites ainsi. « La plupart de mes potes de lycées me parlaient pour pouvoir draguer mes grandes soeurs, j'ai rien de bien intéressant à offrir. Mais je dis pas que je suis incapable de me faire des potes attention! » Je ris, c'est vrai qu'une bonne partie de mes camarades de lycées ne me parlaient pas pour moi, mais pour pouvoir inviter mes soeurs à des rendez-vous où des soirées.« Et je n'étais le préféré de personne, j'étais juste le petit dernier de la famille, le plus fragile, j'avais besoin d'attention! » dis-je comme pour me justifier, simulant un air choqué et offensé avant de rire de nouveau.

La conversation tourne encore autour de mon boulot et je ne sais plus tellement quoi dire. J'ai toujours été passionné par ce que je faisais, depuis tout petit, je rêvais des circuits, des moteurs et de tout ce qui va avec. Et aujourd'hui j'ai tout abandonné pour repartir à zéro. Peut-être que finalement je n'étais pas fait pour ça. Un rêve de gosse doit rester un rêve de gosse et rien d'autre que ça. « Je ne dis pas que je suis nul, mais que je ne suis pas le meilleur. Et être le meilleur c'est tout ce qui leur importe dans le métier. Les équipes ne veulent pas d'un coureur qui n'atteint pas le podium et encore moins qui n'atteint pas la première place trois courses de suite. » Je garde un air sérieux quelques secondes mais je me détend rapidement, je n'ai pas envie de parler de ça de toute façon, je ne suis pas là pour parler boulot mais pour profiter de ma soeur.
Installés à la table d'un restaurant, la carte sous les yeux, je retrouve toutes mes vieilles habitudes. Ne pas savoir quoi prendre, hésiter sur trois plats et au final, prendre la même chose que d'habitude dans les restos. « Pour changer des habitudes, je vais partir sur un burger avec l'accompagnement du jour. » Comme si je changeais, je pourrais aller n'importe où que je dirais la même chose. Rien ne change dans mes plats à part l'accompagnement qui dépend toujours du jour et du restaurant.

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Bien entendu j’étais ravie de revoir mon frère surtout avec tout ce qu’il y avait en ce moment en ville, la disparition de Marie, les agissements de Naomi et même le simple fait de revoir Aaron, heureusement que mon frère était là car il était un véritable pilier pour moi. Bon, j’avais toujours mon autre famille, mes collocs et meilleurs amis notamment Gavin, mais bon… Holden c’était mon petit bébé, la seule personne pour qui je serais capable de donner ma vie sans aucune hésitation, sans aucun regret car il était tout simplement une partie de moi.

Bon, bien entendu je l’aimais moins quand il me parlait des sujets qui avaient le don de me mettre hors de moi et il l’avait tout de suite compris puisqu’il décida de changer de conversation « Oh bah si tu ne veux pas parler de sujet qui fâche, je ne vais pas te parler de Naomi » Répliquais-je alors en haussant les épaules. Bien entendu je savais que cela allait attirer son attention et qu’il voudrait savoir. Bien sûr, quoi de plus normal, Naomi était notre grande sœur donc ce qui la concernait nous concernait également du moins, en partie.

Je regardai mon frère en souriant « Mon petit Holden, c’est normal, c’est un cliché » Répliquais-je « ça a toujours été ça partout dans le monde et ça le restera » Répliquais-je en rigolant tandis qu’il parlait du fait que ses copains avaient le béguin pour ses grandes sœurs. Je n’en étais pas flatté car c’était dans l’ordre naturel des choses surtout à l’adolescence. Puis je me mis à rire quand il continua « Oh pauvre calimero » Répliquais-je alors qu’il se plaignait d’être le petit dernier, le petit bébé de la famille et qui forcément a toujours été vu comme ça.

Bien entendu, nous nous mîmes à rire tous les deux, je veux dire, on avait une famille tellement merdique avec des nationalités différentes c’est pour dire. Enfin bon, je l’écoutais sérieusement tandis qu’il me parlait de son travail, je ne comprenais que trop bien puisqu’en étant une interne, j’étais également en compétition tous les uns avec les autres et ça allait continuer jusqu’à la fin et qu’on soit titulaire, mais bien entendu, il ne fallait jamais abandonner, ne pas se démonter et travailler plus fort « Tu es tellement défaitistes, faut pas relâcher ses efforts et ça finira par travailler » Lui dis-je avec un sourire rassurant « J’ai confiance en toi » Lui dis-je en souriant grandement et en toute sincérité.

En tout cas, nous changions d’endroit c’était mieux de prendre des nouvelles dans un endroit plus convivial que l’aéroport tout de même c’est donc pour cela que j’invitais mon frère à manger, car avec ce voyage il devait mourir de faim puis bon il aimait énormément manger, c’était de famille je crois bien. Une fois bien installé il commanda et je souriais de ses habitudes « Pareil pour moi » Répliquais-je donc car, moi, à mon habitude c’était de prendre comme les autres tel un petit mouton. Ce n’est pas de ma faute, j’étais une véritable indécise.

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La réaction de Lucy ne m'étonne plus, dès qu'il s'agit de la famille, ça devient tout de suite délicat. Et il semble que les sujets qui ne l'étaient pas avant le soit également aujourd'hui puisqu'elle me conseille de ne pas parler de Naomi. Je reste surpris après cette phrase pourtant anodine, je suis partis un an et j'ai raté beaucoup de choses, je pensais être au courant de toutes les nouveautés mais la distance créer parfois l'illusion de tout savoir alors que c'est bien l'inverse. « Qu'est ce qui ne vas pas avec Nao ? Vous vous êtes pris la tête ? » J'ai repris un air plus grave mais je n'en ai pas perdu mon sourire pour autant, je ne veux pas plomber l'ambiance mais je ne veux pas non plus être tenu à l'écart de ce qui se passe, si quelque chose ne vas pas, autant le savoir, ça m'évitera les bourdes. J'en suis déjà le roi, je préfère les éviter au mieux.

Le sujet est rapidement reparti sur autre chose, mais je suis vite passé outre pour demandé à ma sœur ce qui se passe dans sa vie à elle. Je suis enfin de retour et je compte bien rattraper le temps perdu. « Oh cliché ou pas, mes seuls vrais potes étaient gays et je sais même pas si on était pote parce que j'avais de belles fesses ou parce que j'étais sympas. » Je laisse échapper un rire. « Mais assez parler de moi, en attendant ce repas bien mérité, parce que mon ventre hurle à la mort et veut faire croire à tous que je ne l'ai pas nourri depuis plus de trois ans, qu'ai-je donc à apprendre sur la vie trépidante de ma grande sœur préférée. » demandais-je tout sourire avant d'ajouter plus bas, comme un secret: « Ne dis pas à Naomi que j'ai dit ça, elle va me priver de dessert pour la semaine! » autant détendre l'atmosphère au mieux et essayer de la faire sourire. Lucy connait mon amour pour tout ce qui est gâteau et pâtisserie et petit, je me faisais toujours punir de dessert par l'une ou l'autre quand je disais quelque chose qui leur déplaisait. Où quand elle se battait pour savoir dans quel camp je serais et qui je dénoncerait pour une connerie aux parents.

Arrivée à Cape May : 13/12/2014

"Love me, even if it kills us both"

L'amour est resté, comme une grande image survit seule au réveil dans un son effacé - Lamartine

Oui c’est clair que la famille était un sujet sensible pour moi, mais quand on avait une famille comme la mienne, j’avais bien le droit. J’étais catégorique et il est vrai que je laissais moins de chances de faire des erreurs auprès de mes proches que les inconnus. J’en attendais beaucoup plus d’eaux, comme beaucoup de personnes je devais dire. Mais dans le fond, cela part d’un bon sentiment, je veux tellement le mieux pour eux.

Je lui fis une réflexion au sujet de notre sœur « On en parle plus tard quand on sera posés » Dis-je alors avec un sourire forcé. Pour une déception, ma grande sœur n’avait rien d’un modèle, rien d’une grande sœur à qui on voudrait ressembler. Je l’avais directement mit dans la même case que nos parents et une fois que j’avais classé une personne, il était difficile pour moi de la changer. Elle avait perdu tout mon estime et j’avais des qualités, mais aussi beaucoup de défaut comme l’orgueil par exemple.

Bref nous allons donc au restaurant et je me mis à rire « avoir de belles fesses c’est de famille que veux-tu, nous sommes maudits » Rigolais-je donc « C’est vrai qu’on peut se fier à personne dans ce monde de fous » Soufflais-je alors « J’ai revu quelques fois Aaron » Dis-je en rougissant, Holden avait déjà vu quelques fois Aaron avant de partir bien entendu je l’avais tenu au courant il y a quelques mois que je m’étais séparé de lui à cause de nos caractères trop forts et nos emplois du temps, nous nous étions pas séparé parce qu’on s’aimait plus, mais que parfois, l’amour ne suffit pas.

Je ne savais pas s’il allait bien le prendre le fait que je renoue avec Aaron, je ne savais pas son sentiment pour lui à vrai dire « Sinon, je passe mes examens d’internat et si c’est bon, je deviens résident en chirurgie » Répliquais-je alors avec un grand sourire, fière de moi. Et je me mis à grimacer quand il me parla à nouveau de notre sœur « Elle aurait du mal à te priver de quoique soit à l’heure actuelle » Fis-je en réflexion négative.

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Elle évite le sujet quand je lui demande ce qui se passe avec Naomi et je garde un moment le silence, soucieux de ce qui peut bien les séparer. Ma famille n'est déjà pas bien unis, si mes soeurs se font la guerre je risque de ne pas les revoir de nouveaux réunis avant longtemps. Je connais mes soeurs,
je connais Lucy, elle est têtu, un peu comme notre père, l'un comme l'autre ne change pas d'avis aussi facilement qu'on dirait oups. Même avec les preuves les plus évidentes du monde, ils gardent à l'esprit ce qu'ils veulent entendre et rien d'autre. « Je finirais bien par le savoir de toute façon, on pourra en parler plus tard, c'est pas comme si je repartais aujourd'hui. » lui dis-je, préférant garder les tensions à l'écart plutôt que de la forcer à me parler, chose qu'elle ne ferait d'ailleurs pas.

Elle rit en parlant de ce malheur qu'on connait dans la famille, les fesses Callaghan, tout un sujet de conversation pour certains et certaines. Je ris également et redeviens sérieux pour l'écouter me parler d'Aaron, qu'elle aurait revu quelques fois. Je ne l'avais vu que quelques fois avant mon départ et je savais qu'ils avaient entre temps rompu. Je n'avais jamais vraiment eu le temps de me faire un avis sur lui et si ma sœur avait décidé de rester en contact, c'est qu'elle avait ses raisons. Encore une fois,
je n'étais pas de ceux qui se mêlaient de la vie des autres, sauf si je le jugeais vraiment nécessaire. « Aaron, ton ex ? » question stupide,
comme si je ne le savais pas. Je lui souris et offre un sourire encore plus grand à l'assiette qu'on me pose devant moi. Je pourrais jurer que j'ai jamais autant aimé un plat de toute ma vie, je n'ai rien mangé depuis la veille et je n'ai pas eu le temps d'avaler quoi que ce soit avant mon départ. Lucy me fait part qu'elle deviendra peut-être résidente en chirurgie si tout se passe bien au niveau des examens. « Comme si une Callaghan pouvait rater quelque chose! » m'exclamais-je avant de laisser tomber mon sourire. « Je sais bien que t'es en froid avec elle maintenant, mais je peux pas bannir de mon vocabulaire toutes les personnes de la famille qui ne sont pas toi! Je t'aime,
mais il faut que tu apprennes à partager mon amour tu sais. » et je souris de nouveau, comme si de rien était. Je déteste les ambiances lourdes et pesantes.

Arrivée à Cape May : 13/12/2014

"Love me, even if it kills us both"

L'amour est resté, comme une grande image survit seule au réveil dans un son effacé - Lamartine

Je levai les yeux en l’air, je ne voulais pas lui cacher la vérité cependant il fallait admettre que ce n’était pas l’endroit et le moment idéal pour le faire. Je sais qu’il était beaucoup attachée à notre sœur, mais comment lui dire qu’il ne la reverra peut-être jamais ? Qu’elle était partit, vraiment pour de bon ? Comment lui dire qu’elle nous avait abandonnés comme nos parents avaient fait ? Je savais que cela lui ferait de la peine, comme à moi d’ailleurs.

Je me mordis la lèvre « Je vais te le dire, juste ce n’est pas l’idéal ici » Lui expliquais-je « Et il y a aucune chance que je te laisse repartir maintenant » Lui fis-je en un clin d’œil. J’aimais énormément mon frère et il est vrai que de passer un an sans lui avait été dur. Il était comme mon confident, celui que j’allais toujours voir quand j’avais besoin et le fait d’avoir passait une année loin de lui, m’avait permis de comprendre que je ne pouvais pas vivre sans lui, ce n’était pas possible.

Nous étions donc à table en train de rigoler et cela me faisait du bien de rire avec lui comme avant, il est évident que tout changeait entre avoir une personne en face et l’avoir derrière un écran, au bout du fil. J’adorais le sourire de mon frère et son regard pétillant, il était véritablement à croquer. Je lui racontai alors mes nouvelles et je souriais comme une collégienne quand on se mit à parler d’Aaron « Oui, lui-même » Fis-je alors.

Parler d’Aaron me mettait toujours dans tous mes états ce n’était juste pas possible autrement, il était l’homme que j’aimais et le fait que je ne sois plus avec ne changera jamais mes sentiments face à lui. Heureusement pour ma dignité on parla d’autre chose comme mes études « la médecine ce n’est pas comme une course de moto ou bien de concours de mode » Lui dis-je alors en tirant la langue. Bien entendu chaque domaine avait ses difficultés, mais la médecine était juste horrible.

Forcément, la discussion tourna alors encore au sujet de Naomi. Je l’écoutai parler de Naomi et cela m’énervait « Holden, Naomi s’est barrée » Le coupais-je alors de manière froide « Elle a quitté son fiancé peu de temps avant son mariage pour s’enfuir je ne sais où avec un autre mec » Lui révélais-je alors « ça va faire plusieurs semaines et je n’ai plus de nouvelles ni rien » Dis-je donc. Cela me faisait du mal de le dire à haute voix, mais il avait besoin de le savoir, il devait le savoir.

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